11 février, 2016
Une majorité provie dans une
Assemblee nationale, cela mérite d’être salué par les temps qui courent !
Par 59 voix contre 40, les élus d’Irlande
du Nord ont refusé la légalisation de l’avortement
« thérapeutique » des enfants à naître atteints d’une anomalie fœtale
entraînant la mort in utero ou peu
après la naissance. La proposition de loi visait à étendre le champ de
l’avortement légal, actuellement limité aux cas de danger pour la vie de la
mère ou de danger « permanent et grave » pour sa santé physique ou
mentale. L’avortement pour viol ou inceste a été rejeté par une majorité plus
forte encore : 64 voix contre 30.
La loi d’avortement en vigueur en
Grande-Bretagne depuis 1967 ne s’étend pas à l’ensemble du Royaume-Uni ;
l’Irlande du Nord, fait comme l’Irlande l’objet d’attaques répétées pour
« libéraliser » l’élimination des enfants à naître. Yves
Daoudal explique ici le rôle joué par la Commission des droits de l’homme,
s’appuyant sur la Cour européenne des droits de l’homme, au service de cette
évolution mortifère.
Plus de deux ans de
« lobbying » médiatique et politique ne sont pas venus au bout de la
résistance des députés, malgré une intense campagne de culpabilisation accusant
les opposants d’inhumanité et d’insensibilité alors que des femmes irlandaises
racontaient le « traumatisme » de leur voyage en Angleterre pour
mettre fin à une grossesse « fœtale fatale ».
Parmi les arguments soulevés, il y
a eu celui de l’impossibilité d’affirmer avec certitude qu’un fœtus n’a aucune
chance de survie : Dolores Kelly, élue du parti social démocrate et
travailliste (SDLP) a assuré que les médecins ne connaissent « aucune
définition » de l’anomalie fœtale fatale.
Pour ce qui est du viol, le leader
du parti Traditional Unionist Voice Jim Allister a affirmé que cette exception
conduirait tôt ou tard à l’avortement à la demande. Magistrat familier des
procès de viol, il a rappelé que « 95 % du temps, la question que se
pose le jury est de savoir si les rapports étaient ou non consentis ». « Tout
ce que vous aurez à faire, c’est d’alléguer une agression sexuelle,
semble-t-il, un viol, et vous voilà munis de l’accord d’un praticien médical
pour obtenu l’avortement. » Il est pourtant impossible de prouver de
allégations de viol autrement que par une procédure bien plus longue qu’une
grossesse, a-t-il souligné.
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