30 décembre, 2015

New York poursuivra pour discrimination et harcèlement les employeurs qui méconnaissent les transsexuels

Des droits des LGBT jusqu’à la censure, puis à la persécution de ceux qui ne les reconnaissent pas assez au goût de leurs lobbies, il y a un chemin tout tracé. La commission des droits de l’homme de New York City vient de publier de nouvelles directives concernant les transsexuels. Désormais, les employeurs qui feront référence à ces personnes en utilisant le pronom ou le nom correspondant à leur sexe d’origine s’exposeront à des amendes qui pourront atteindre 250.000 dollars.
Même le fait d’utiliser l’abréviation « Mrs » pour Madame, pour une femme qui préfère la forme neutre « Ms » qui ne donne aucune indication sur sa situation maritale pourra « constituer un harcèlement illégal » à raison du genre, indique le « NYC Pronoun Ban ».
Pour assurer le respect de sa très bavarde directive, NYC Pronoun Ban demande aux employeurs et responsables d’établissements désignés de se renseigner auprès de leurs employés, clients ou utilisateurs sur le pronom que ceux-ci préfèrent se voir appliquer.
Cette directive émise par une commission qui a pouvoir de sanction – et qui s’est donné les moyens d’avoir la main lourde – s’inscrit de manière extrémiste dans le cadre de l’idéologie du genre : « Le genre se définit comme le “sexe actuel ou perçu et il inclura également l’identité de genre de la personne, son apparence, son comportement ou son expression”, que cette identité de genre, cette image de soi, apparence, ce comportement ou cette expression soient différents de ce qui est traditionnellement associé au sexe légal assigné à cette personne à la naissance. »
Désolée pour le charabia. Dans… le genre, il est difficile de l’éviter.
Donc, dire « il » d’un homme qui se sent femme exposera les employeurs aux poursuites ; dire « elle » d’une fille qui veut qu’on la traite comme un garçon aussi. Et ce qu’il y ait eu, ou non, changement de nom.
La même directive de New York City impose aux établissements accueillant du public d’interdire les toilettes ou les vestiaires des femmes ou des hommes – y compris ceux sans boxes individuels – aux utilisateurs qui font visiblement partie du sexe opposé. Cette mesure s’impose elle aussi sous peine d’amende, « indépendamment du sexe qui leur a été assigné à la naissance, de leur anatomie, de leur histoire médicale, de leur apparence, ou du sexe indiqué sur leur documents d’identification ».
Autrement dit, quiconque se présente comme se sentant du sexe opposé à celui auquel il appartient visiblement pourra exiger de se rendre dans les vestiaires communs opposés : même le fait de lui proposer des vestiaires isolés constituera une « discrimination ».
Même les abris pour femmes victimes de violence seront soumis à ces règles absurdes (mais peut-on encore en dénoncer l’absurdité sans se voir convaincu de harcèlement ?) : un homme qui s’y présente et annonce qu’il se sent femme devra être accueilli. Et réciproquement pour les abris réservés aux hommes.
Les femmes battues seront-elles encore à l’abri dans ces lieux jusqu’ici défendus aux hommes pour des raisons évidentes ? La Ville de New York s’en moque…
Elle est toute occupée à la mise en place d’autres règles de traque des « stéréotypes de genre » : les employeurs se voient ainsi interdire de mettre en place des règles vestimentaires différentes selon les hommes et les femmes, relatives par exemple à la longueur des cheveux ou à l’interdiction de porter des bijoux qui ne saurait être spécifiquement dirigée vers les hommes. « Le simple fait d’établir une différence fondée sur le genre suffit à le désigner comme discriminatoire », dit la directive.
Discrimination, donc, que le fait de demander aux hommes de ne pas porter de talons hauts, ou de leur imposer le port de la cravate pour dîner dans un restaurant chic.
Le comble de ces règlements qui dépasse tout ce que Kafka aurait pu imaginer, c’est le fait de considérer comme discriminatoire une proposition d’assurance maladie obligatoire excluant la couverture du cancer de la prostate pour les femmes transgenre alors que les hommes transgenre en bénéficient…
On peut lire ici (mais il faut s’armer de courage) l’ensemble du texte de loi local promulgué par la Ville de New York par amendement de sa loi d’anti-discrimination de 2002.
La leçon de cette affaire est à méditer. Dans les combats actuels, la bataille des mots, la lutte sémantique est au cœur des offensives. Plus encore que d’obtenir des droits, voire une indifférence pour leurs choix, ceux qui contestent la loi naturelle ont pour objectif de changer le langage pour qu’ils paraissent conformes à la normalité. C’est ainsi qu’on a commencé à parler de « divorcés remariés », parce que cela vous pose un couple – alors même qu’il a démontré par ses choix son mépris à l’égard du mariage. C’est ainsi qu’on parle de « mariage gay » alors qu’il est impossible. C’est ainsi qu’on ne doit plus dire Pierre, Paul ou Jacques à l’homme qui a décidé qu’il s’appellerait Valentine. Les mots ne désignent plus la réalité : ils font pire que la déconstruire, ils créent un monde parallèle pour ceux qui refusent les règles de celui où nous vivons.

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