23 novembre, 2015
Dans une décision destinée à faire
jurisprudence, un juge britannique a décidé qu’une femme totalement dépendante
et incapable de communiquer doit être privée
de nourriture et d’hydratation dans l’objectif de la faire mourir. La
patiente, âgée de 68 ans, est en dernière phase de sclérose en plaques. La Cour
de protection avait été saisie par la fille de la malade, dont le nom n’a pas
été divulgué, et il ne s’y est trouvé personne pour prendre la défense de sa
vie. C’est la première fois qu’un juge britannique ordonne l’arrêt de la
nourriture et de l’hydratation d’une personne diagnostiquée en « état de
conscience minimale ».
Cela veut dire que cette femme qui
a encore quelque conscience du monde qui l’entoure, qui ressent plaisir et
douleur, va mourir de soif.
Jusqu’ici, ce type de décision
était réservé aux personnes jugées en « état végétatif – ce qui n’est
d’ailleurs pas plus moral mais relève d’une autre logique. En tout état de
cause, il s’agit d’euthanasie lente.
La fille de cette patiente a saisi
la justice au motif que sa mère « n’aurait pas voulu vivre ainsi ».
Elle a rapporté la manière dont cette femme était toujours d’apparence
« immaculée », très soucieuse de sa dignité, vivant toujours sa vie
en plénitude : « C’est ce qui constituait son système de croyance,
c’est pour cela qu’elle vivait. Tout cela a disparu maintenant et
malheureusement ma maman a souffert durant tant d’années d’une profonde
humiliation et d’indignité », a-t-elle déclaré.
Le juge Hayden a souligné que sa
décision faisait évoluer le droit jurisprudentiel mais que la malade aurait
jugé « grotesques » les efforts consistant à lui procurer une
nutrition pour la maintenir en vie.
Des avocats avaient été désignés
pour représenter ses intérêts ; ils étaient du même avis.
Le juge s’est appuyé sur le Mental Capacity Act, une loi britannique
qui autorise explicitement le retrait de la nourriture et de l’hydratation aux
personnes ayant une lésion cérébrale mais qui ne sont pas en phase terminale,
avec l’objectif de mettre fin à leur vie, sur la base de leurs
« intérêts ».
Le Dr Peter Saunders, de Care not Killing a qualifié la décision
de « précédent dangereux » en ce qu’elle exploite la faille de la loi
de manière de plus en plus avancée, « ce qui pourrait mettre en danger la
vie de bien d’autres personnes vulnérables, malades et handicapées ».
« Les victimes de lésions
cérébrales qui ne sont pas en danger de mort imminente doivent être nourries,
hydratées, recevoir des anti-douleur et être traitées de la manière la plus
aimable, avec amour et respect, jusqu’au jour où elles meurent paisiblement de
leur mort naturelle. Nous ne devons pas les déshydrater délibérément jusqu’à ce
qu’elles meurent. »
Comme souvent, c’est une
progression de la culture de mort obtenue par la décision des juges, éléments clefs
du processus révolutionnaire.
• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire