06 janvier, 2015
Par décision du ministère de la justice belge, le prisonnier Frank Van Den Bleeken qui devait être transféré vers la section hospitalière de la prison de Bruges pour pouvoir y obtenir l'euthanasie sera finalement placé dans le centre de psychiatrie légale de Gand, en vue d'y recevoir des soins. Il sera peut-être par la suite transféré aux Pays-Bas, conformément à sa première demande. Il semblerait qu'un centre spécialisé dans l'accueil des condamnés à de longues peines présentant des problèmes psychiatriques soit prêt à le recevoir, avec la bénédiction du ministère néerlandais de la justice.
C'est une réponse à la décision des médecins du prisonnier, détenu depuis près de 30 pour des viols et le meurtre d'une jeune fille de 19 ans, de ne pas lui accorder la piqûre létale. Les raisons de leur revirement n'ont pas été rendues publiques, et sont de toutes façons couvertes par le secret médical. Mais le ministre belge, Koen Geens, en a « pris acte ».
Depuis sa nomination, le nouveau ministre a mis en avant sa volonté d'améliorer les conditions de détention et surtout de soin pour les patients souffrant de troubles psychiatriques, parents pauvres des prisons belges. Faits pour lesquels la Belgique a été régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme.
Frank Van Den Bleeken serait-il par hasard déçu par le refus in extremis de ses médecins ? On peut imaginer que non : il avait lui-même déclaré qu'il voyait la mort comme une solution seulement parce qu'il souffrait de son état présent, et plus particulièrement du manque de soins, ajoutant que ses pulsions empêchaient de toute manière qu'il soit libéré.
Le prisonnier aura donc la vie sauve, et la presse internationale pousse un « ouf » de soulagement. Ils avaient vu la permission d'euthanasie pour le violeur-assassin comme une forme hypocrite de rétablissement de la peine de mort.
C'est tout le paradoxe de cette affaire : on fait tout ce qui est possible pour sauver la peau d'un homme qui a violé et tué, tandis que d'autres se voient proposer l'euthanasie comme solution à leurs problèmes, comme une démarche « humaniste ».
Rien de tout cela n'est très cohérent.
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