Voici une pièce capitale à verser au dossier du synode extraordinaire sur la famille et la manipulation qui en a été faite par le cardinal Kasper pour accréditer l'idée que l'on peut envisager l'accès à la communion des divorcés remariés : il s'agit de la correction apportée par le pape émérite Benoît XVI à ses Opera Omnia pour en faire disparaître une suggestion allant en ce sens.
Sandro Magister publie les deux rédactions, l'ancienne et la nouvelle, sur son blog, c'est à lire
ici, et à conserver.
Le cardinal Kasper avait commis la malhonnêteté de citer l'ancienne version, en février, pour s'autoriser de Benoît XVI en présentant ses propositions révolutionnaires. Non qu'il connût la correction apportée par celui-ci – enfin, on peut le supposer –, mais comme chacun et bien mieux que chacun il savait que celui qui était déjà préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, en 1994, avait écrit à un groupe d'évêques pour réfuter cette thèse qui qui circulait déjà. Parmi ces évêques : Kasper lui-même.
Il y eut d'autres prises de position, non moins nettes, rappelées par Sandro Magister.
La rectification que Benoît XVI a pris la peine de rédiger – alors qu'après tout, le texte déjà ancien de 1972 est clairement contredit par ses actions et écrits ultérieurs – est un désaveu total et explicite du cardinal Kasper.
Je lis dans
Aleteia, site catholique d'information, un article d'
Elisabeth de Baudoüin sur la question, daté du 20 novembre dernier. Elle s'y attarde sur l'ancienne version, expliquant que par la suite Benoît XVI, « l'ancien préfet de l'ex-Saint office, en accord avec Jean-Paul II, (…) rejeté une lettre pastorale signée par trois évêques allemands, dont le cardinal Kasper, en faveur de cette ouverture ».
Aujourd’hui, les propos du jeune théologien (pas si jeune que cela d’ailleurs, il avait 45 ans), le Pape émérite les a démentis. Mais ce n’est pas comme si le grand théologien, réputé l’un des plus grands de l’histoire de l’Église, ne les avait jamais écrits. Par ailleurs, en 1972, et plus tard, il n’appartenait pas à l’aile dite « progressiste » de l’Église catholique et critiquait plutôt certaines dérives post-
Vatican II. Il était même considéré comme un théologien postconciliaire respectueux du Magistère. Du reste, en 1977, soit cinq ans plus tard, le bienheureux Paul VI le nommera archevêque de Munich et quelques semaines plus tard, lui remettra le chapeau de cardinal, qui le conduira sur le siège de Pierre. reprise de l'ancien nom de la de la doctrine de la Foi, qui dans la bouche du moderniste a des relents de censure et d'obscurantisme, est tout un symbole. L'intransigeance de Jean-Paul II est elle aussi discrètement suggérée – il est vrai que le cardinal Kasper, dans une interview à l'orée du synode, assurait : « Tout ne peut pas être décidé d’en haut, depuis la hiérarchie de l’Eglise, et en particulier on ne peut pas citer des vieux textes du siècle dernier. »
Mme de Baudoüin poursuit :
« Aujourd’hui, les propos du jeune théologien (pas si jeune que cela d’ailleurs, il avait 45 ans), le Pape émérite les a démentis. Mais ce n’est pas comme si le grand théologien, réputé l’un des plus grands de l’histoire de l’Église, ne les avait jamais écrits. Par ailleurs, en 1972, et plus tard, il n’appartenait pas à l’aile dite “progressiste” de l’Église catholique et critiquait plutôt certaines dérives post-Vatican II. Il était même considéré comme un théologien postconciliaire respectueux du Magistère. Du reste, en 1977, soit cinq ans plus tard, le bienheureux Paul VI le nommera archevêque de Munich et quelques semaines plus tard, lui remettra le chapeau de cardinal, qui le conduira sur le siège de Pierre. »
Autrement dit, quoi que dise le pape émérite aujourd'hui, il n'avait peut-être pas tort de dire l'inverse à l'époque. Elisabeth de Baudoüin sait d'ailleurs mieux que Benoît XVI ce qu'il veut lui-même, lisez plutôt :
« Que conclure de tout cela ? Qu’aujourd’hui, comme l’ont fait certains pères synodaux (pour ne citer qu’eux), on peut se positionner en faveur de la communion pour les personnes divorcées remariées, sans être taxé d’ultra-progressisme et accusé de vouloir remettre en cause l’indissolubilité du sacrement du mariage. La publication de cet essai ne viendra sans doute pas révolutionner le débat. Mais elle permettra peut-être d’en faire une lecture moins dialectisante et de le dépassionner. L’auteur de Caritas in veritate le souhaiterait sûrement. »
Eh bien, les bras m'en tombent.
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