06 novembre, 2014
Odon Vallet, en retard de
plusieurs trains, affirme dans un entretien à propos du synode sur la famille
avec 20 minutes qu’un « cardinal
américain [Raymond Leo Burke, de l’opposition conservatrice] a même déclaré que
le pape avait fait “beaucoup de mal en ne disant pas ouvertement quelle était
sa position” ». « En réalité, poursuit l’inénarrable spécialiste des
religions, François est resté muet pour accorder toute liberté aux
participants. C’est la première fois depuis 50 ans au moins, qu’un cardinal s’oppose ouvertement au pape. C’est
la première fois, aussi, depuis plusieurs siècles, que des évêques et des
cardinaux ne lui font pas confiance. »
Et l’opposition frontale à Humanae Vitae ? Juste un exemple…
Cela dit, ce n’étaient pas là les
véritables propos du cardinal Burke. Odon Vallet rapporte les paroles
faussement attribuées au cardinal Burke par Buzzfeed, qui n’a d’ailleurs pas
jugé utile de les rectifier publiquement après avoir été rappelé à ses
responsabilités par le Dignitatis Humanae
Institute qui avait aidé le média à obtenir l’interview. Jamais le cardinal
Burke n’a accusé le pape d’avoir « fait beaucoup de mal » à l’Eglise.
Le cardinal a réellement
dit : « Je ne puis m’exprimer au nom du pape et je ne peux pas dire
quelle est sa position, mais le manque de clarté à propos du sujet a
certainement fait beaucoup de mal. » Il évoquait le fait que le cardinal
Kasper assurait publiquement que le pape le soutenait dans ses demandes pour la
communion aux divorcés « remariés ».
L’institut souligne que le
cardinal a clairement exprimé « son opinion qu’un défaut général de clarté
en ce qui concerne la position du pape avait fait du tort à l’Eglise »,
des propos déformés pour prendre une allure plus « sensationnaliste »,
qui « identifie le pape lui-même comme responsable du tort : la
différence est évidemment importante ».
Le cardinal Burke a lui-même
précisé :
« En tant que prêtre, évêque
et finalement, cardinal, je n’ai jamais cherché qu’à servir l’Eglise de Notre
Seigneur par l’humble obéissance au Magistère et au Saint-Père. Une confusion
sans objet à propos de mes motivations ne m’aident pas à accomplir ce service,
spécialement lorsque des questions de principe substantielles sont en cause. Je
crois très fortement que l’on sert aussi loyalement en exprimant un jugement
contraire, en accord avec la recherche de la vérité, et que l’on ne sert
fidèlement que lorsqu’on a parlé selon son devoir et clairement, en obéissant à
sa conscience.
Je n’ai pas déclaré que le pape
François a fait du tort à l’Eglise. Plutôt, comme le révèle désormais la
publication de mes propos verbatim,
j’ai très clairement dit que c’est le manque de clarté par rapport à la
position du Saint-Père par rapport aux questions liées au mariage et à la Sainte
Communion qui a causé ce dommage. C’est précisément pour cela que j’ai ensuite
dit que seule une déclaration du Saint-Père lui-même pouvait désormais mettre
fin à ce manque de clarté. »
La transcription
complète de l’interview publiée par Buzzfeed confirme que les propos du
cardinal Burke ne mettent pas le pape en accusation. Dignitatis Humanae
Institute rapporte que les responsables du média « reconnaît la
formulation ambiguë de l’interview telle qu’elle a été publiée dans un premier
temps, qui donne l’impression que le cardinal Burke critique sévèrement le pape
François, une impression qui n’est pas présente dans l’interview
originale », rapporte Aleteia.
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