12 août, 2014
Le groupe de
recherche sur le crédit global de l’agence de notation Moody’s a publié en
juillet un rapport spécial sur le vieillissement planétaire « sans
précédent » qui aboutira selon lui à un ralentissement global de la
croissance au cours des deux décennies à venir.
Le vieillissement aura pour effet de
réduire la main d’œuvre disponible, mais aussi le taux d’épargne des personnes
âgées qui ont toute raison de dépenser leurs économies, au détriment de
l’investissement au service de l’économie.
Sur les 112
pays dont Moody’s a analysé la démographie, bien plus de la moitié – 68 –
seront dès l’an prochain au nombre des « vieillissants », 34
« vieux » ; les « super-vieux », où plus de 20 % de la
population ont 65 ans et plus, seront cinq. Sur ces cinq, l’Allemagne, l’Italie
et le Japon le sont déjà ; ils seront rejoints par la Finlande et la
Grèce.
On parle
beaucoup de la bonne santé démographique de la France, mais cela n’empêche pas
que celle-ci aussi va au devant de graves problèmes du fait du vieillissement
de sa population : on prévoit l’arrivée d’onze pays supplémentaires dans
ce groupe des super-vieux d’ici à une dizaine d’années. Parmi eux, outre la
France (à la 15e place) : le Royaume-Uni, les Pays-Bas, et le Canada,
rejoints cinq ans plus tard par une nouvelle fournée qui fera passer le total
des super-vieux à plus de 35.
Tous les pays –
sauf quelques pays africains –vont devoir affronter au moins un ralentissement
de la croissance de leur population, ou la diminution en termes absolus de la
population en âge de travailler, dès 2015.
Les Philippines
– pays catholique avec une belle proportion de familles nombreuses – font
partie de ces économies de plus en plus rares où la natalité reste assez
importante pour que l’allongement de la durée de vie n’entraîne pas une trop
importante sur-représentation des personnes âgées. Aussi ses représentants
prévoient-ils un bond économique pour leur pays à l’heure où la formation des
jeunes est mieux assurée et où les pays émergents comme l’Inde, la Chine et les
autres « tigres » du sud-est asiatique peinent déjà à remplacer leurs
travailleurs vieillissants du fait d’une démographie (volontairement) déprimée.
Les pays arabes
sont eux aussi en meilleure forme que les autres.
MercatorNet, qui
rapporte les conclusions de l’étude Moody’s, souligne que la baisse des taux de
fécondité dans le monde est un élément majeur du déclin à prévoir – et il est
déjà bien trop tard pour renverser la tendance rapidement. Que propose
l’anayste financier ? Une meilleure participation à la force de travail
(alors que le vieillissement est en soi un facteur de déclin favorisant le
chômage), l’augmentation de l’immigration, la favorisation des flux financiers
vers un pays, ainsi que les innovations technologiques au bénéfice de la
productivité.
Des robots,
peut-être, pour remplacer les berceaux vides… Ils ont l’avantage de n’être ni
gourmands ni vindicatifs. Mais de là à croire que la vie de chacun en sera
améliorée…
Ci-dessous : les graphiques.
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