06 août, 2014
L’article
de la foi catholique selon lequel le mariage ne saurait être dissous par aucune
loi humaine est d’origine « divine », et n’est pas un enseignement
que la hiérarchie pourrait modifier par voie hiérarchique : voilà le cœur
des propos du cardinal Gerhard-Ludwig Müller dans une interview à paraître
prochainement sous forme de livre, évoqué ici et ici.
L’entretien
avec le journaliste espagnol Carlos Granados, directeur de la prestigieuse Biblioteca de Autores Cristianos de
Madrid, a déjà
paru sous le titre La Esperanza de la
Familia en espagnol, et sera publié prochainement en italien, et en anglais
par Ignatius Press.
« L’indissolubilité
absolue d’un mariage valide n’est pas une simple doctrine, c’est un dogme divin
et définitif de l’Eglise », affirme le préfet de la Congrégation de la
doctrine de la Foi, rappelant que l’idée selon laquelle des personnes divorcées
seraient libre de se remarier et de fonder une nouvelle famille est
« radicalement fausse », rapporte Hilary White de LifeSiteNews,
dont je traduis assez largement l’article.
« On
ne serait décréter la mort d’un mariage au prétexte que l’amour entre époux
serait “mort” », souligne le cardinal Müller. L’indissolubilité « ne
dépend pas des sentiments humains, qu’ils soient permanents ou transitoires.
Cette propriété du mariage résulte de l’intention de Dieu lui-même. Notre
Seigneur est impliqué dans le mariage entre un homme et une femme, c’est la
raison de l’existence du lien et de son origine en Dieu. C’est cela, la
différence. »
Le
livre a pour but évident de préparer le Synode extraordinaire sur la famille
qui aura lieu cet automne et dont l’une des controverses programmées semble
devoir être l’accès à la communion sacramentelle des catholiques divorcés
« remariés », comme l’a indiqué le choix du cardinal Kasper pour
ouvrir le consistoire préparatif du Synode en février dernier. Le cardinal
Kasper proposait alors l’accès des divorcés « remariés » à la
communion après une période de « pénitence » – mais sans changement
de leur choix de vie.
Le
cardinal Müller n’en est pas à sa première déclaration publique sur le
sujet ; il a multiplié les charges contre cette idée erronée. Dans son
entretien avec Carlos Granados, il affirme que l’Eglise propose une voie
différente de celle « d’un monde violemment individualiste et
subjectiviste ». Un monde où « le mariage n’est plus perçu comme un
lieu où l’être humain puisse atteindre sa complétude, en partageant
l’amour. »
Il
rappelle que les catholiques engagés dans le mariage sont « appelés à
annoncer une nouvelle fois Dieu, la Trinité aimante ! ». « Nous
devons annoncer le Dieu révélé qui nous appelle tous à faire partie de son être
de relation », poursuit le cardinal.
Le
cardinal Kasper, lui, avait réitéré ses affirmations lors d’une interview au
mois de mai en assurant que la solution proposée par l’Eglise, qui encourage
les divorcés « remariés » à vivre ensemble dans la chasteté, est un
idéal « héroïque » : « L’héroïsme ne vaut pas pour le
chrétien moyen ». « J’ai beaucoup de respect pour ceux qui le font.
Mais puis-je l’imposer ? C’est une autre question. Je dirais que les gens
doivent faire ce qui leur est possible dans leur situation. » Il suit
ainsi la ligne des évêques rebelles allemands qui voudraient voir changer la
discipline de l’Eglise à leur sujet.
Outre
le livre du cardinal Müller, un autre livre signé par cinq cardinaux dont le
nom n’a pas été révélé est en préparation en vue de réaffirmer la doctrine
catholique du mariage en vue du Synode ; sa parution est programmée pour
octobre.
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