Une
micro-puce contraceptive avec une durée de vie de 16 ans, activable et
désactivable par télécommande, à porter sous la peau : c’est la contraception dernier cri à laquelle travaille la start-up MicroCHIPS de Lexington, Massachusetts. Le projet est déjà bien avancé puisque les tests
pré-cliniques sont programmés pour l’année prochaine. Une fois acquise
l’autorisation de commercialisation de la part de la
Food and Drug Administration, la micropuce pourrait être mise sur le marché américain dès 2018. Demain…
La
genèse
de l’objet est révélatrice. A l’origine, la recherche sur une micro-puce
capable de distribuer des médicaments dans le corps sur une longue durée et
grâce à une commande externe remonte aux années 1990. La population visée était
celle des femmes âgées ayant besoin de recevoir régulièrement des doses de molécules
pour combattre l’ostéoporose.
Il
y a deux ans, Bill Gates rendait visite à Robert Langer, du Massachusetts
Institute of Technology (MIT), pour lui demander s’il était envisageable de
créer un produit contraceptif utilisable bien au-delà des cinq ans que durent
aujourd’hui les implants sous-cutanés, et capable d’être activé et désactivé
par la femme elle-même à volonté. Robert Langer avait précisément participé aux
travaux sur la micro-puce dont la licence avait été vendue à MicroCHIPS.
Les
choses sont allées très vite. Grâce à un financement consenti par la Fondation
Bill et Melinda Gates, qui soutient toutes sortes de programmes de contrôle des
naissances, la recherche a déjà abouti à la création d’une micro-puce mesurant
20x20x7 millimètres, à implanter sous la peau des fesses, du bras ou de
l’abdomen. Chargée de levonorgestrel, elle peut diffuser 30 microgrammes de
l’hormone par jour – le dosage pouvant être modifié par un médecin. L’hormone
est logée dans un réceptacle scellé par une membrane hermétique en titane et
platine qui, sous l’impulsion d’une petite batterie interne, fond temporairement
pour laisser passer la dose de contraceptif quotidienne.
A
la femme, ensuite, d’activer ou de désactiver le système d’un simple clic,
selon qu’elle veut concevoir ou non…
Merveille
de technologie. Mais au-delà même du problème moral du recours à la
contraception, et même au-delà de l’aspect potentiellement abortif du
levonorgestrel (c’est la molécule utilisée à haute dose dans le cadre de la
« contraception d’urgence », ou pilule du lendemain, et elle a un
effet anti-nidatoire comme le montre une tribune publiée par LifeSite
ici),
se pose la question du contrôle des populations qu’autoriserait une telle
méthode.
C’est
la phase suivante de la recherche sur la micro-puce contraceptive, explique le
Dr Robert Farra du MIT : assurer leur encryptage afin que les données
circulant par transmission sans fil restent privées et que la puce ne puisse être commandée par
un tiers. Il
annonce
que la communication avec la puce ne pourrait avoir lieu qu’à la distance qui
la sépare de la peau. « Vient ensuite l’encryptage sécurisé. Elle empêche
un tiers d’essayer d’interpréter les communications ou d’y interférer. »
Mais
quelle confiance accorder à cet encryptage ? Même mis en place, il
relèvera de manipulations informatiques dont on sait qu’elles peuvent être
piratées. Et là le champ est vaste, comme l’a expliqué John Whitehead, avocat
constitutionnel et fondateur de l’association libertarienne
The Rutherford Institute à
LifeSite :
un proche, des pirates, des agences publiques travaillant dans l’illégalité
– chose à envisager sérieusement puisque « quelle que soit la
technologie dont nous disposions, celle du gouvernement est bien plus
puissante ». Pour lui il n’y a pas de doute : « Tout ce qui sera
émis par cette puce ira dans un fichier gouvernemental. La puce pourrait même
“savoir” à quel moment vous avez des relations sexuelles. Donc, il n’y aura pas
de respect de la vie privée, non. »
Sans
compter que la puce pourrait être activée « d’une façon dommageable »,
ajoute-t-il, en servant à empêcher certaines personnes ou certaines catégories
de personnes d’avoir des enfants.
De
fait la commercialisation ou la distribution de la micro-puce contraceptive est
présentée comme une aubaine pour les pays en voie de développement.
La
recherche coïncide avec un engagement de plusieurs organismes internationaux,
gouvernementaux et non-gouvernementaux, de financer des programmes de
contraceptifs de longue durée à destination de 120 millions de femmes vivant
dans les pays les plus pauvres d’ici à 2020, pour un coût estimé de 4 milliards
de dollars (j’évoquais cela sur ce blog en 2012
ici).
Cela
concorde avec les
explications
données à la BBC par Gavin Corley, ingénieur biomédical, qui voit dans l’utilisation
contraceptive de cette nouvelle technologie annonciatrice des « médicaments
intelligents » une « application humanitaire plutôt que la
satisfaction d’un besoin du monde développé ».
ERRATUM : j'avais écrit par erreur que les données circuleraient vers la micro-puce par WIFI : il s'agit en fait d'une communication sans fil au sens large.
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