26 février, 2014
A-t-on vraiment parlé, à 80 voire 90 % du temps pendant le consistoire sur la famille à Rome – comme l'a raconté le cardinal Barbarin – de la question des divorcés remariés ? Yves Daoudal fait là-dessus les commentaires qui s'imposent. Et le nouveau cardinal Gerhard Müller, déjà auteur d'un texte fort sur le sujet, a de nouveau mis les points sur les i dans une interview publiée mardi par La Stampa, citée par LifeSite, alors même que la préférence visible semblait avoir été donnée samedi au discours bien plus ambigu du cardinal Kasper, qui a occupé la majeure partie de la matinée.
Le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, a souligné de nouveau que permettre à des catholiques mariés, divorcés et remariés civilement de s'approcher de la communion porterait gravement atteinte à l'institution du mariage elle-même. « Le dogme de l'Eglise n'est pas n'importe quelle théorie fabriquée par quelques théologiens, il s'agit de la doctrine de l'Eglise, rien de moins que la parole de Jésus-Christ, qui est très claire. Je ne peux pas changer la doctrine de l'Eglise », a déclaré le cardinal Müller.
Dans le même entretien, il a dénoncé « une idéologie qui s'étend contre la famille, et contre le mariage ».
Il serait donc plus urgent, si l'on comprend bien, de combattre cette idéologie et de préserver l'enseignement de l'Eglise à ce sujet d'attaques qui sont tellement à la mode, que de les faciliter par des affirmations édulcorées…
On sait que les pressions actuelles s'appuient sur l'existence de difficultés personnelles rencontrées par des divorcés remariés qui, bien que se trouvant en situation « irrégulière », aimeraient pourtant continuer de pratiquer leur foi.
A quoi le cardinal répond : « Il existe évidemment et il a toujours existé des difficultés individuelles et personnelles dans le mariage, mais ici la question est celle du mariage en tant qu'institution divine. (…) Nous ne voulons pas seulement défendre le mariage et la famille, nous voulons aussi soutenir le développement de la famille dans notre société. Jésus-Christ a clairement institué le mariage en tant que sacrement, avec les éléments de l'indissolubilité et de la bipolarité des deux sexes. »
Le cardinal Kasper, lui, avait déclaré qu'il fallait faire et que l'on fera des changements dans la « pratique pastorale » de l'Eglise pour permettre aux catholiques « remariés » de s'approcher de la communion après avoir observé une « période pénitentielle » mais sans quitter leur nouvel état.
Enième démenti-rectification de ce pontificat, rappelle Hilary White de LifeSite, le porte-parole du Vatican et chef de la Salle de presse, le P. Federico Lombardi, a fait savoir que le discours du cardinal Kasper, « qui a traité du thème en profondeur et de manière structurée et nuancée », ne sera pas publié et ne se veut pas une « anticipation » sur le prochain synode sur la famille.
Le cardinal Müller, pour sa part, n'a pas hésité à remettre en cause les poussées en ce sens de la Conférence des évêques allemands qui l'avaient ouvertement défié en novembre en indiquant que quoi qu'il dise, elle allait assouplir la pratique.
Le cardinal a rappelé à la Stampa que les « dimensions légale et pastorale » de la question ne s'opposent pas : « Le ministère ne peut avoir une conception différente de celle de la doctrine, la doctrine et le soin pastoral sont la même chose. Jésus-Christ en tant que pasteur et enseignant et Jésus-Christ en tant que parole ne sont pas des personnes différentes. Non, la doctrine de l'Eglise est très claire. Nous devons rechercher des manières pour développer le soin pastoral en faveur du mariage, mais pas seulement pour les divorcés-remariés, mais pour ceux qui vivent dans le mariage. Nous ne pouvons pas toujours nous focaliser sur cette seule question de savoir s'ils peuvent communier ou non. Les problèmes et les blessures résident dans le divorce, les enfants qui ne peuvent plus avoir leurs parents et qui sont contraints de vivre avec d'autres qui ne sont pas leurs parents : voilà les problèmes. »
Oui, il est « lamentable » que de nombreux catholiques ne connaissent pas l'enseignement de la Bible et de l'Eglise sur cette question, mais ce n'est pas une raison pour le changer, a-t-il ajouté : « Nous ne pouvons pas amoindrir la révélation et la parole de Jésus-Christ parce que tant de catholiques ne connaissent pas la réalité. » « Nombreux sont ceux qui ne participent pas à la messe dominicale parce qu'ils ne connaissent pas sa valeur pour leurs vies. Nous ne pouvons pas dire, par voie de conséquence, que la messe est moins importante ! Ce serait un paradoxe si l'Eglise disait, parce que tous ne connaissent pas la vérité, que la vérité n'est pas obligatoire pour l'avenir. »
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