07 janvier, 2014

Ni trop malade pour être opéré, ni en fin de vie : euthanasie d'un athlète de 95 ans

Une nouvelle fois, un pays a vécu au rythme de la chronique d'une mort annoncée. Cette fois c'est en Belgique que la presse a révélé, la semaine dernière, la prochaine euthanasie d'un des athlètes belges les mieux connus, et en tout cas le plus âgé : Emiel Pauwels, 95 ans, champion d'Europe du 60 mètres enHet Laatste Nieuws, en annonçant que tous ses papiers étaient en règle pour l'euthanasie…
mars dernier, toujours au « top » pour le saut en hauteur… Il espérait concourir au championnat du monde des « masters » à Budapest en mars 2014. C'est le cancer de l'estomac et des intestins l'a battu sur le fil. Et il a décidé d'en finir. « Amen, c'est fini », a-t-il expliqué au quotidien néerlandophone

Au lendemain d'une fête à tout casser, où il a offert le champagne à tous ses proches et amis, dans la bonne humeur et les bulles, il a « quitté la vie » comme le dit la presse belge ce mardi 7 janvier. Ça y est, il est mort. Piqué. Entouré de sa famille.

Souffrait-il ? Sans doute, mais pas assez pour ne pas pouvoir avaler une coupe de champagne en bonne compagnie. Etait-il en phase terminale ? Absolument pas. N'y avait-il pour lui aucune perspective d'amélioration ? Mais si, puisque les médecins lui proposaient une intervention chirurgicale qui, vu son excellente forme physique, par ailleurs, aurait pu lui donner quelques bonnes années de plus. Répondait-il donc aux critères de l'euthanasie de la loi belge ? Il faut croire que non. Mais une fois qu'il y a une loi d'euthanasie, les critères se font de plus en plus relatifs…

En octobre dernier, Emiel rentre du Brésil où il a participé à des championnats d'athlétisme. Et tout d'un coup, il a le plus grand mal à retenir ce qu'il avale ; il n'a plus d'appétit. Deux semaines de ce régime, qu'il attribue d'abord au fait qu'il a passé si longtemps assis dans l'avion, une visite chez le médecin, et c'est l'envoi direct aux urgences. Le diagnostic reviendra quatre jours plus tard : son cancer de l'estomac et de l'intestin pourra sans doute être jugulé par les soins, mais pour ce qui est de reprendre les entraînements, aucun médecin n'est prêt à s'engager. Ce « gros point d'interrogation » est ce qui a découragé cet homme qui rêvait d'« atteindre les 100 ans en pleine santé ».

En vue de quoi il mangeait comme quatre : « Tous les matins avant l'entraînement, je mangeais une orange et une banane, deux œufs au bacon et quatre tranches de pain, avec du choco et un morceau de camembert. A midi je mangeais le plus souvent du poisson – c'est bon pour un sportif – et le soir encore quatre tranches de pain avec du jambon flamand séché et un morceau de chocolat. »

C'est en tout cas ce qu'il a expliqué à la presse en annonçant son « départ ».

Du terre à terre.

Comme cette mort, cette mort triste.


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