01 novembre, 2012

Irlande : des organismes de conseil sur l'avortement mettent en danger la vie des femmes


Le quotidien irlandais The Independent révélait samedi que des organismes de conseil pour l’avortement bénéficiant de fonds public enfreignent la loi et mettent en danger la vie des femmes. C’est ce qui résulte d’une campagne de « testing » menée auprès d’une série d’organismes dans onze localités irlandaises, une partie des « testeuses » étant liées au mouvement pro-vie. Les enquêteuses se sont présentées comme étant enceintes, et recherchant une information sur l’avortement, qui demeure illégal en Irlande dans tous les cas. Les conversations étaient systématiquement enregistrées à l’insu des organismes de conseil.

Différentes sortes de conseils illégaux ou dangereux ont été donnés dans de nombreux organismes visités. Le plus fréquemment, il était recommandé aux femmes de subir un avortement illégal – nombre de femmes irlandaises s’en vont en Angleterre ou en Ecosse pour obtenir un avortement – sans en parler à leur médecin, même en cas de complications graves. « Dites que vous avez fait une fausse couche… »

Un médecin-juriste, le Dr Simon Mills, a qualifié ce genre de conseil d’irresponsable et probablement délictueux, le fait d’avoir subi un avortement constituant une donnée importante : l’ignorer peut empêcher de fournir rapidement des soins indispensables pour sauver la vie de la patiente. Le Pr Sam Coulter Smith de l’hôpital Rotunda de Dublin, rapporte le quotidien, atteste avoir connaissance de cas de morts de femmes causées par le fait qu’elles avaient caché avoir subi un avortement.

Du point de vue juridique, conseiller de mentir à ce sujet peut entraîner une responsabilité civile ou même pénale dans le cas où la femme subit un dommage important, voire meurt pour avoir caché avoir subi un avortement, a précisé le Dr Mills.

Dans plusieurs cas, les conseillers recommandaient de se procurer une pilule abortive en Irlande du Nord par diverses manœuvres délictueuses et donnaient toutes les informations nécessaires pour l’obtenir. La pilule abortive étant illégale en Irlande de tels conseils peuvent être considérés comme constituant une complicité pénale ; certains enregistrements laissent entendre des conseillères expliquant qu’elles pourraient se faire « arrêter » pour avoir recommandé le recours à la pilule abortive.

De fait les centres de conseil, subventionnés à hauteur de 3,1 millions d’euros l’an dernier, ont pour mission de proposer aux femmes enceintes aide et assistance pour mener leur grossesse à terme, à garder leur enfant ou en le proposant à l’adoption. Il leur est strictement interdit de conseiller l’avortement et encore davantage d’aider les femmes à se procurer des moyens abortifs.

Un juriste constitutionnaliste de premier plan cité par The Irish Independent, Paul Anthony McDermott, souligne également que les pilules abortives sont dangereuses et ne doivent pas être prises en « auto-médication », puisqu’elles peuvent causer des hémorragies, des infections graves et même, dans des cas rares, le décès de la femme, entraînant la responsabilité évidente de ceux qui recommandent leur prise dans ces conditions.

Une trentaine de personnes ont participé à l’enquête, pas toutes issues du milieu pro-vie : des enseignantes, des femmes médecins et des juristes en faisaient partie.
Les résultats de leurs démarches – 5 heures d’enregistrement remises The Irish Independent et aux autorités compétentes – ont abouti à l’ouverture d’une enquête officielle.



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