22 janvier, 2011

Hu Jintao nie les avortements forcés en Chine…

En visite d’Etat aux Etats-Unis, le président chinois a nié jeudi en réponse à Ileana Ros-Lehtinen, présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, que les autorités chinoises forcent des femmes à avorter, en vertu de la politique de l’enfant unique. « J’ai été surprise qu’il affirme qu’une telle pratique n’existe pas », a-t-elle sobrement commenté.

Le démenti de Hu Jintao est ahurissant : depuis la mise en place de la politique coercitive de l’enfant unique, au début des années 1980, d’innombrables témoignages attestent de cette pratique (voir notamment le Population Research Institute : www.pop.org, (PRI).

Le militant aveugle Chen Guangcheng a été emprisonné en 2006 pour avoir dénoncé quelque 7 000 stérilisations et avortements forcés dans sa seule région.

Si Hu Jintao a été accueilli avec fraîcheur par les élus fédéraux, il n'en va pas de même de l'Administration Obama qui l'a reçu avec les honneurs dus à un aussi important partenaire économique et bailleur de fonds. Le président chinois n'a donc pas été invité à s'expliquer plus avant.

Kathleen Gilbert de LifeSite rappelle que la politique coercitive de l'enfant unique avait incité George W. Bush, en 2002, a cessé de financer de Fonds des nations unies pour la population (FNUAP) qui s'est rélé être complice de cette politique (voir encore les documents du PRI).

Steven Mosher, fondateur du PRI, a réagi avec colère contre le démenti de Hu Jintao, qu'il a qualifié de « mensonge sans scrupules »). Mosher est le premier sociologue occidental à avoir obtenu le droit d'accès en Chine en 1979 ; depuis lors, il s'est engagé dans la lutte pour la reconnaissance des souffrances et des droits des femmes Chinoises – car il a été personnellement témoin d'avortements forcés. Interrogé par LifeSite, il a précisé :

« J'étais en Chine il y a quelques mois et j'ai rencontré des femmes qui étaient précisément en train de fuir pour éviter un avortement forcé. Je sais de manière certaine que si elles avaient été rattrapées par les autorités, elles auraient immédiatement été embarquées et auraient reçu une injection mortelle dans l'utérus, qui aurait provoqué la naissance de leur enfant mort-né 48 à 72 heures plus tard. »
Il confirme le fait qu'en Chine de nombreuses femmes subissent des avortements forcés : elles sont « maîtrisées par la force, puis attachées à une table pendant qu'on leur vide l'utérus ». Les autorités locales s'exécutent dans la mesure où elles risquent elles-mêmes des amendes en cas de dépassement des quotas de grossesse « légales ». Steven Mosher précise cela pour expliquer que ces avortements forcés ne sont pas le fait marginal de fonctionnaires trop zélés : « C'est ainsi que le programme a été mis en place par la commission de planning familial de l'Etat de manière à fonctionner effectivement. » Il est impossible que cet aspect du programme ne soit pas connu de Hu Jintao ou du gouvernement chinois : « Il s'agit d'une de leurs campagnes politiques majeures et durables ».

Elle a été réitérée pas plus tard qu'en décembre pour l'ensemble de la Chine : voir ici.

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