Suicide assisté : l'affabulation au service du « suicide assisté » ?
Ray Gosling, ancien présentateur de la BBC qui avait « confessé » à la télévision la mise à mort, à la suite d'un pacte de suicide, d'un jeune amant mourant du sida, est désormais sous le coup de poursuites pour avoir « perdu le temps » de la police qui a enquêté sur l'affaire.
C'est en février dernier, au cours d'une émission documentaire de la BBC sur les « meurtres par compassion », que Gosling, 70 ans, avait « avoué » qu'il avait étouffé son ami avec un oreiller, après avoir demandé au médecin de quitter la chambre d'hôpital où le jeune homme souffrait d'une douleur « terrible, terrible ». Il ne donnait aucun détail sur le lieu, l'époque ou l'identité du malade. Le lendemain il était réinvité par une émission d'infos où il devait réitérer son aveu en direct, sans donner davantage de précisions. Mais la confession était suffisamment choquante pour que la police vienne le cueillir à son domicile pour en savoir un peu plus sur une affaire que l'on estimait devoir remonter aux débuts des années 1980. Après avoir été entendu, Gosling avait été libéré sous caution.
Helen Allen, juriste de haut rang dans ce qui équivaut en Angleterre au ministère public, a fait savoir que la police avait suffisamment d'éléments pour prouver de manière « réaliste » que la confession de Raymond Gosling était fausse.
A noter : les poursuites initiales visaient seulement les paroles diffusées en direct, de manière à ce qu'il ne puisse y avoir de doute sur un éventuel montage des propos de Gosling dans l'émission de la veille.
Interrogé, Gosling a dit que les choses lui avaient un peu échappé cet hiver, alors qu'il venait de passer une semaine à discuter avec des amis qui lui avaient parlé de pactes de suicide accomplis, d'autres restés lettre morte ou encore en attente d'accomplissement.
Comme je l'écrivais ici, la confession de Gosling, « vraie ou fausse », intervenait d'une manière très opportune pour le lobby du suicide assisté, quelques mois seulement après la publication de critères pour le classement sans suite dans les affaires de ce type.
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