Les 8 et 9 mai s'est tenue à Rome une série de conférences dans le cadre du Forum sur la vie, co-organisé par “Voice of the Family”, LifeSiteNews et Human Life International et, sur place, par “Famiglia Domani”. Je vous propose ici la traduction de l'allocution de Maria Madise, de “Voice of the Family”, sur l'étrange symposium sur le climat qui s'est tenu au Vatican le 28 avril. Une question des plus importantes pour ceux qui s'engagent dans la défense de la vie et de la famille. Cette traduction fait suite à celle du texte sur ce qui s'est passé au synode extraodinaire d'octobre dernier, dans un résumé proposé par Matthew McCusker, membre de “Voice of the Family”, qui met très bien en relief la manière dont on a tenté de manipuler le synode – une entreprise partiellement réussie. – Le premier texte se trouve ici. — J.S.
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Maria Madise, “Voice of the Family” |
Le mardi 28 avril s’est tenu au
Vatican, un symposium s’est tenu à l'Académie pontificale des sciences sur le
thème Protéger la Terre rendre digne
l'humanité. Les dimension morales du changement climatique et du développement
durable. L’atelier s'est déroulé en présence de deux des principaux promoteurs
mondiaux du contrôle de la population, Ban Ki-moon, le secrétaire général de
l'ONU, et le professeur Jeffrey Sachs, directeur de l’Earth Institute. L'événement a été co-organis » par
l'Académie pontificale des sciences, par le Réseau Solutions pour un
développement durable (Sustainable
Development Solutions Network) et par Religions
for Peace (« religions pour la paix »), dans l'attente de la
nouvelle encyclique du pape sur l'environnement.
Le symposium a abouti,
conformément à son objectif, à la publication d’une déclaration conjointe sur « l'impératif
moral et religieux du développement durable, mettant l'accent sur le lien
intrinsèque entre respect de l'environnement et respect à l'égard des personnes ».
Cette affirmation de l’existence d’un lien intrinsèque est extrêmement trompeuse ;
elle fait le lien entre la véritable crise humaine de la pauvreté et de
l'esclavage moderne et certaines théories du changement climatique. Les
participants à l'atelier du Vatican cherchaient à « éveiller les
consciences conscience et à créer un consensus sur le fait que les valeurs du
développement durable sont en cohérence avec les valeurs des traditions des
grandes religions, en s’intéressant tout particulièrement sur les plus
vulnérables ».
Nous autres du lobby provie et pro-famille
sommes en droit de poser cette question : quelles sont les implications de
cette focalisation spéciale sur les plus vulnérables ? Les promoteurs de la vie
et de la famille qui font du lobbying à l’ONU, parmi lesquels plusieurs sont
présents ici aujourd'hui, ne savent que trop à quel point les questions
environnementales sont devenues une sorte de parapluie qui sert à couvrir un
large spectre d’atteintes à la vie humaine et à la famille. Ces attaques
constituent une menace immédiate à l'égard de la vie des plus vulnérables :
les enfants à naître, les handicapés et les personnes âgées, en même
temps qu’elles entraînent de graves violations des droits des parents en
tant que premiers éducateurs de leurs enfants.
Au vu des attaques contre la vie
humaine et innocente qu'on a pu constater à l’ONU sous couleur de régler des problèmes
environnementaux, il est très troublant de noter l'objectif mise en avant dans
l'ordre du jour de cet atelier : il s’agit d’« aider à construire un
mouvement global et trans-religieux au service du développement durable et du
changement climatique tout au long de 2015 et au-delà ».
Il est encore plus troublant de
voir que cet ordre du jour correspond exactement, dans le temps, aux
négociations des Objectifs du développement durable (Sustainable Development Goals, SDG) à l'ONU, où l'on trouve
précisément ces attaques contre les membres les plus vulnérables de la
population mondiale. Les négociations SDG qui vont aboutir en juin et
juillet vont déterminer l'orientation et l'aide financière pour les pays du
tiers-monde au cours des quinze prochaines années. Au moment où ces négociations
auront lieu, nous devrions disposer d'une encyclique pape sur… l'environnementalisme.
On peut imaginer à quel point le
lobby du contrôle de la population et de l'avortement légal se sentiront forts
de l'influence exercée au Vatican par deux figures de proue de la culture de
mort, Ban Ki-moon et le professeur Jeffrey Sachs, et ce d'autant que nous
sommes nous à la veille de la publication d'une encyclique sur l'environnement.
L’ONU doit attendre avidement cette encyclique et d'espérer qu’elle permettra
de fournir une justification morale pour la mise en place d’Objectifs de
développement durable contraignants dans le monde entier. Si l’encyclique reste
silencieuse à propos de la politique cachée de l'ONU, on peut être absolument
certain que l'ONU et l’administration Obama trouveront des moyens pour
utiliséer l'encyclique en vue de promouvoir les Objectifs du développement
durable.
Qui sont ces personnes qui
conseillent les gardiens de l'enseignement de l'Eglise qui ont pour tâche de
guider et de protéger les fidèles dans la vérité de l’Amour du Christ ?
Ban Ki-moon a maintes fois fait la
promotion d’un droit mondial à l'avortement. Il a également publié cette année
un rapport controversé sur la violence sexuelle dans les zones de confit, un
rapport qui critiquait le manque d'avortement « sûrs » dans de
nombreuses situations de conflit. Cette directive est en contradiction avec le
consensus en vigueur à l’ONU selon lequel l'avortement est une question qui
doit rester de la compétence des nations individuelles.
Jeffry Sachs est un promoteur
mondialement connu du contrôle de la population et de l'avortement. C'est lui,
l'homme qui sème la panique et a peur en disant que le monde est surpeuplé et
qu'il faut faire diminuer les taux de fécondité. En 2007 Sachs soutenait que le
monde était « plein à craquer ». lLa semaine dernière j'ai eu le
plaisir d'entendre une excellente présentation d'Elizabeth Yore, militante bien
connue des droits des enfants, sur la genèse et le développement des objectifs
de Sachs. Elle a expliqué comment son prédécesseur, Paul Ehrlich, proposait des
solutions qui allaient de l'introduction de contraceptifs dans l’eau potable
jusqu'à la stérilisation forcée, afin de contrôler la croissance de la
population. Elle a également montré comment, malgré le fait que les prophéties apolcalyptiques
d’Ehrlich étaient frauduleuses, l'ONU a commencé à publier ses premiers édits
sur la reproduction au niveau mondial en vue de réduire la fertilité, en y
incluant la contraception, la stérilisation et l'avortement.
Dans un récentes article publié
par le site italien bien connu La Bussola,
Riccardo Cascioli écrit : « J'ai rencontré Sachs il y a quelques
années lors d'une réunion à Rimini, où il était l'un des orateurs, et lorsqu’une
question a été posée à ce sujet il a répondu en souriant : “J'ai parlé
avec de nombreux évêques du contrôle des naissances et ils m'ont dit en privé qu’ils
sont en accord avec moi, bien que pour des raisons évidentes ils ne puissent
pas le dire de manière ouverte. » Les raisons évidentes sont évidemment le
Magistère de l'Eglise, la doctrine qui affirme que chaque vie humaine est
sacrée, sans exception.
Le Dr Sachs est l'un des
architectes des Objectifs du millénaire et il est membre du bureau exécutif du Réseau
Solutions pour le développement durable. Dans la droite ligne des positions de
Paul Ehrlich sur la surpopulation, il se sert du trafic d’êtres humains et du
changement climatique pour justifier l’urgence de disposer des outils de
l'avortement et la stérilisation afin d'atteindre les objectifs SDG de l'ONU.
Le réseau auquel appartient Sachs a proposé des Objectifs de développement
durable provisoires qui contiennent des mesures radicalement contraires au
droit à la vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, au droit et à la
dignité de la famille, et au droit des parents d'être les premiers éducateurs
de l'or d'enfants.
Ces rencontres qui se tiennent à
l'ombre du synode sur la famille visent à aligner la terminologie des documents
pontificaux sur la même ligne que celle des directives de l'ONU. Cette
terminologie que nous récusons à l’ONU, où le Saint-Siège est la seule délégation qui ces 20
dernières années a clairement rejeté les plans de l'ONU pour le contrôle de la
population, reçoit désormais quelque crédit dans l'attente de la publication
d'un nouveau document pontifical. Le document final des SDG à l’ONU doit être
signé en septembre. Le pape François s'adressera à l'Assemblée générale de
l'ONU en septembre, à propos de l'environnementalisme. Hélas, il n'est que trop
évident que ses propos pourrait être interprétés comme une acceptation où une
validation de la part de l'Église catholique du plan global de contrôle de la
population. Le pape François a déjà été cité comme disant que l'humanité et
l'homme sont à la racine de 99 % du changement climatique.
Sans préjuger de la validité ou
non des nombreuses théories du changement climatique, celles-ci ne doivent pas
être exploitées en vue de remettre en question ou de nier l’inviolabilité et la
caractère sacré de chaque vie humaine, née à naître, malade ou en bonne santé,
pas plus qu'elles ne doivent justifier la redéfinition du mariage, de la
famille et des droits des parents – ni de l'absence de 200 millions de
petites filles asiatiques.
La plupart d'entre vous savez comment
la loi et la pratique sont formés et manipulés à travers le langage. Les
questions environnementales dans les négociations internationales ne
s’intéressent pas au fait de planter des arbres mais de tuer des bébés, les
infirmes et les vieillards. Il n'y a pourtant pas une seule famille pauvre au
monde dont l'index de bonheur puisse augmenter lorsqu'elle se débarrasse de ses
bébés ou de ses grands-parents. Les drames du monde et la désespérance que ce
langage va fatalement susciter est indicible. Et pourtant tous ces ambassadeurs
de la culture de mort sont accueillis en vue de conseiller notre Pape.
La tenue de cette conférence d'une
importance vitale au Vatican en ce moment crucial entre les deux synodes sur la
famille, en préparation de la publication des Objectifs du développement
durable, avec la participation de promoteurs internationaux de avortement de tout premier plan, est
d'autant plus inquiétante si on la juge à la lumière de la plus récente prise
de position de Hilary Clinton disant qu’en effet, l’opposition à l'avortement
doit cesser d'exister, y compris au sein de l'enseignement de l'Eglise.
Au début de cette année la
secrétaire de l'agence de protection de l'environnement de l'administration
Obama , Gina McCarthy, s'est rendue au Vatican en vue de coordonnéer leurs
objectifs environnementaux avec l'encyclique sur l'environnement en
préparation. Lorsqu'elle est arrivée au Vatican, McCarthy a souligné
que l'administration Obama est sur la même ligne que le pape François sur
le changement climatique.
Liz Yore écrit dans le journal The Remnant que Tim Wirth, ancien chef
du contrôle de la population du département d'Etat de Clinton, qui « exposait
fièrement un arbre de capotes dans son bureau », faisait partie des hôtes
invités par le Vatican cette année..
Pour conclure : l’idée
que l'ONU et l'administration Obama puissent envisager une solution commune
avec le Vatican pour répondre aux problème qui agitent le monde moderne devrait
déclencher la sonnette d'alarme chez tous ceux qui sont engagés dans le
mouvement provie et pro-famille. Il s'agit d'une situation
schizophrénique, où l'on recherche une collaboration entre ceux qui considèrent
la vie comme un don de Dieu et ceux qui y voient un fardeau pour la planète.
Nous devons rester forts et fidèle
à la vérité, au sein de la Vérité et de l’Amour du Christ, dans cette tempête-ci comme dans les autres. Nous ne
devons ni désespérer ni avoir peur, mais nous devons fortifier et fortifier ceux
qui nous sont proches afin de confronter ces turbulences dans la prière et avec
courage, en insistant par tous les moyens dont nous disposons pour dire que toute
discussion autour de l'environnement doit s'enraciner dans la certitude
que la famille, correctement définie, est la clef du développement durable,
spécialement en ce temps où le synode sur la famille a été appelé par le pape
François pour confronter les problèmes auxquels la famille fait face.
Maria Madise
(Traduction : Jeanne Smits.)
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