La Suède, bientôt le premier pays à abandonner l’argent liquide : la fin du cash y est prévue pour mars 2023

La Suède s’apprête à proscrire tous les paiements en liquide d’ici au 24 mars 2023, date à laquelle il ne sera plus possible de payer quelque bien ou service que ce soit en billets ou en pièces. Elle s’engagera ainsi sur la voie de la numérisation totale de l’économie, mettant fin à cette liberté qu’apporte le fait d’utiliser le « cash » à l’heure où les paiements par carte ou par internet permettent non seulement de connaître et de consigner chacune de vos dépenses, mais de les contrôler et au besoin de les interdire ou de les sanctionner, comme l’a montré la saisie sans jugement des avoirs bancaires de plusieurs camionneurs de la liberté au Canada et de personnes qui les avaient soutenus par un versement en ligne sur des sites de « crowd-funding ».

La fin de la monnaie physique est ainsi le rêve de commerçants qui profitent de la connaissance précise et personnalisée des habitudes de consommation – une connaissance qui se monnaye, elle ! – et des pouvoirs publics avides de contrôle (et il n’est pas seulement question ici de contrôle fiscal).

La Banque centrale suédoise teste déjà une nouvelle monnaie numérique, l’e-Krona, avec un programme pilote mis sur pied en 2019.

La Suède, pionnière en bien des domaines (n’est-ce pas elle qui a ouvert la voie au puçage sanitaire sous-cutané à l’ère COVID pour « faciliter » certains accès) a déjà autorisé les commerçants à refuser le paiement en liquide alors que les espèces demeurent un moyen de paiement légal. Le « cash » est déjà ringard à Stockholm, en somme. Seuls 6 % des paiements (et 1% des transactions totales) se font aujourd’hui en liquide dans le pays, pour 58 % par carte bancaire. Virements et autres paiements mobiles, tout aussi « traçables », représentent le reste. 80 % des ventes au détail se font déjà numériquement.

Cette nouvelle économie « cashless » s’installe en douceur, sous prétexte de progressisme technologique : on y a doucement habitué la population et demain, lorsque les billets et pièces en Couronnes et öre ne pourront plus servir pour acheter quoi que ce soit, ils continueront d’exister comme pièces de musée (si l’on peut dire).

Ironie des choses, la Suède fut la première nation à introduire les billets de banque en 1661 (mais les pièces sonnantes et trébuchantes, là comme ailleurs, sont de l’histoire ancienne).

La  transition vers l’« économie digitale » s’est faite grâce à la coopération des six principales banques suédoises qui ont mis sur pied, dès 2012, une plateforme de paiement mobile appelée Swish – et les Suédois se sont rués dessus. L’application avait, bien sûr, le soutien du gouvernement. Ainsi, en 2022, seuls 23 % de la population continuent d’utiliser habituellement de l’argent liquide.

Ils n’ont pas oublié les enfants : dès sept ans, les petits Suédois peuvent obtenir une carte de crédit auprès d’une banque suédoise (sous réserve d’autorisation parentale), ce qui met les moyens de paiement numérique à la portée de 97 % de la population.

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