06 janvier, 2021

Elections américaines : Mgr Carlo Maria Viganò répond aux questions de Steve Bannon (traduction intégrale et officielle)

Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique à Washington, a commenté l'élection américaine et les risques de l'arrivée au pouvoir de Joe Biden dans un entretien mené par Steve Bannon (retranscription complète ici en anglais).

A titre personnel j'ai des réticences à l'égard de Bannon, qui s'était notamment rapproché de Frédéric Martel au moment de la sortie de son livre sur l'homosexualité au Vatican, agressif à l'égard de l'Eglise et frappant bien plus volontiers à « droite » qu'à « gauche ».

Vous verrez en outre que Mgr Viganò accuse directement le pape régnant d'être à la place où il est parce qu'il est au service d'un plan hostile à Dieu, à l'Eglise, à la vérité. A certains, cela paraîtra très excessif.

Mais vu la date – nous sommes le 6 janvier – jour du vote du collège électoral aux Etats-Unis pour désigner le prochain président, vu l'importance des sujets abordés, pour l'histoire en un mot, je vous présente ici la traduction intégrale des propos de Mgr Viganò, approuvée par ce dernier.

Il s'agit d'une traduction que je me suis contentée de réviser et d'amender. – J.S.

*

Interview
de M. Stephen K. Bannon
avec son Excellence 
Mgr Carlo Maria Viganò



1. Maintenant que le Vatican a renouvelé son accord secret et surnois avec la Chine, un accord que vous avez condamné à plusieurs reprises comme ayant été favorisé par Bergoglio avec l’aide de McCarrick, que peuvent faire concrètement les « enfants de la lumière » du Grand Réveil (Great Awakening) pour compromettre cette alliance impie avec ce régime communiste brutal ?

La dictature du Parti Communiste Chinois est l’alliée de l’État profond mondial (global deep state), d’une part pour qu’ensemble, ils puissent atteindre les objectifs qu’ils ont en commun, d’autre part parce que les plans pour la Grande Réinitialisation (Great Reset) constituent une occasion d’augmenter la puissance économique de la Chine dans le monde, en commençant par l’invasion des marchés nationaux. En même temps qu’elle poursuit ce projet par le biais de sa politique étrangère, la Chine met en œuvre un plan national pour restaurer la tyrannie maoïste, ce qui suppose la suppression des religions (principalement la religion catholique), et leur remplacement par une religion d’État qui a sans le moindre doute de nombreux éléments en commun avec la religion universelle souhaitée par l’idéologie mondialiste, dont le chef spirituel est Bergoglio.

La complicité de l’Église profonde (deep church) de Bergoglio dans ce projet infernal a privé les catholiques chinois de cette défense indéfectible qu’ils avaient toujours trouvé dans la papauté. Jusqu’au pontificat de Benoît XVI, les papes n’avaient conclu aucun accord avec la dictature de Pékin, et le Pontife Romain conservait le droit exclusif de nommer des évêques et de gouverner les diocèses. Je rappelle que même à l’époque de l’administration Bill Clinton dans les années 1990, l’ex-cardinal McCarrick était le point de contact entre l’Église profonde (deep church) et l’État profond (deep state) américain, effectuant des missions politiques en Chine au nom de l’administration américaine. Les soupçons selon lesquels la Chine a été impliquée dans la démission de Benoît XVI sont assez solides, et ils sont cohérents avec le scénario qui a émergé au cours de ces derniers mois. 

Ainsi, nous nous trouvons confrontés à une trahison infâme de la mission de l’Église du Christ, menée par ses plus hauts dirigeants en conflit ouvert avec les membres de la hiérarchie clandestine catholique chinoise, qui sont restés fidèles à Notre Seigneur et à Son Église. Mes pensées et mes prières affectionnées vont vers eux et vers le cardinal Zen, éminent confesseur de la foi, que Bergoglio a récemment – et honteusement – refusé de recevoir.

Nous, croyants, devons agir sur le plan spirituel par une prière fervente, en demandant à Dieu d’accorder une protection spéciale à l’Église en Chine, et aussi en dénonçant sans cesse les aberrations perpétrées par le régime chinois. Cette action doit s’accompagner d’un travail de sensibilisation au sein des gouvernements et des institutions internationales qui n’ont pas été compromis par la dictature communiste chinoise, afin que les violations des droits de l’homme et les atteintes à la liberté de l’Église Catholique en Chine puissent être dénoncées et frappées par des sanctions et de fortes pressions diplomatiques. C’est la ligne que le président Trump poursuit avec un courage décisif. La complicité de Pékin avec des éléments politiques et religieux impliqués dans des opérations louches de spéculation et de corruption doit également être exposée. Ces opérations motivées par le lucre constituent un acte très grave de trahison de la part d’hommes politiques et de fonctionnaires contre leurs nations, et aussi une grave trahison de l’Église par les hommes qui la dirigent. Je pense également que, dans certains cas, cette trahison n’est pas seulement le fait d’individus, mais aussi des institutions elles-mêmes, comme dans le cas de l’Union Européenne, qui est en train de mener à bien un accord commercial avec la Chine, malgré la violation systématique des droits de l’homme et la répression violente de la dissidence par cette dernière.

Ce serait un désastre irréparable si Joe Biden, fortement soupçonné d’être complice de la dictature chinoise, était désigné président des États-Unis.

2. Vous vous êtes montré très confiant dans le fait que Dieu veuille la victoire de Trump afin de vaincre les forces du mal inhérentes à la Grande Réinitialisation (Great Reset) des mondialistes. Que diriez-vous pour convaincre les opposants qui hésitent à croire qu’il s’agit d’une bataille capitale entre les enfants de la lumière et les enfants des ténèbres ?

Je considère simplement qui est l’adversaire de Trump, et quels sont ses nombreux liens avec la Chine, l’État profond (deep state), et les défenseurs de l’idéologie mondialiste. Je pense à son intention de nous obliger tous à porter des masques, ainsi qu’il l’a franchement reconnu. Je pense au fait que, incontestablement, il n’est qu’une marionnette entre les mains de l’élite, qui est prête à l’écarter dès qu’ils auront décidé de le remplacer par Kamala Harris. 

Au-delà des alignements politiques, nous devons en outre comprendre que, surtout dans une situation complexe comme celle que nous vivons, il est essentiel que la victoire de celui qui est élu président soit garantie par sa légitimité juridique absolue, en évitant tout soupçon de fraude et en tenant compte des preuves accablantes d’irrégularités apparues dans plusieurs États. Un président qui serait simplement proclamé comme tel par les grands médias affiliés à l’État profond (deep state) serait privé de toute légitimité et exposerait la nation à une ingérence étrangère dangereuse, comme cela s’est déjà produit au cours de l’élection en cours.

3. Vous semblez suggérer que l’administration Trump pourrait contribuer à rendre l’Église à un catholicisme pré-franciscain. Comment l’administration Trump y parviendra-t-elle, et comment les catholiques américains peuvent-ils œuvrer pour sauver le monde de cette « réinitialisation » mondialiste ?

La soumission de Bergoglio au programme mondialiste est évidente, ainsi que son soutien actif à l’élection de Joe Biden. De même, l’hostilité de Bergoglio envers Trump et ses attaques répétées contre le président sont flagrantes. Il est clair que Bergoglio considère Trump comme son principal adversaire, comme l’obstacle qui doit être levé, afin que la Grande Réinitialisation (Great Reset) puisse être déclenchée.

Ainsi, d’une part, nous avons l’administration Trump et les valeurs traditionnelles qu’elle détient en commun avec celles des catholiques ; d’autre part, nous avons l’État profond du soi-disant catholique Joe Biden, qui est soumis à l’idéologie mondialiste et à son programme pervers, anti-humain, anti-christique, infernal.

Pour mettre fin à l’Église profonde (deep church) et restaurer l’Église catholique, l’ampleur de l’implication des dirigeants de l’Église dans le projet maçonnico-mondialiste devra être révélée : c’est-à-dire la nature de la corruption et des crimes que ces hommes ont commis, se rendant ainsi vulnérables au chantage, tout comme cela se produit de la même manière dans le domaine politique chez les membres de l’État profond (deep state), à commencer par Biden lui-même. Il faut donc espérer que toute preuve de tels crimes en possession des services secrets sera mise au jour, notamment en ce qui concerne les véritables motifs qui ont conduit à la démission de Benoît XVI et les complots qui sous-tendent l’élection de Bergoglio, permettant ainsi l’expulsion des mercenaires qui ont pris le contrôle de l’Église.

Les catholiques américains ont encore le temps de dénoncer cette subversion mondiale et d’arrêter l’établissement du Nouvel Ordre (New Order) : qu’ils réfléchissent au type d’avenir qu’ils veulent pour les générations à venir, et à la destruction de la société. Qu’ils réfléchissent à la responsabilité qu’ils ont devant Dieu, leurs enfants et leur nation : en tant que catholiques, en tant que pères et mères de leurs familles, et en tant que patriotes. 

4. Contre toute attente, les Américains moyens se battent pour dénoncer le vol massif et coordonné de notre élection : quels conseils donneriez-vous à nos politiciens récalcitrants sur ce qui est en jeu pour notre nation et le monde si nous nous soumettons à ce vol ?

La Vérité peut être niée par la majorité pendant un certain temps, ou indéfiniment par certaines personnes, mais elle ne peut jamais être cachée à tout le monde pour toujours. C’est la leçon de l’Histoire, qui a inexorablement révélé les grands crimes du passé et ceux qui les ont perpétrés.

J’invite donc les hommes politiques, au-delà de leur loyauté politique, à devenir les champions de la Vérité, à la défendre comme un trésor indispensable qui seul peut garantir la crédibilité des institutions et l’autorité des représentants du peuple, en accord avec le mandat qu’ils ont reçu, le serment qu’ils ont fait de servir leur pays, et leur responsabilité morale devant Dieu. Chacun de nous a un rôle que la Providence nous a confié, et auquel il serait coupable de se soustraire. Si les États-Unis manquent l’occasion présente, ils seront effacés de l’Histoire. S’ils permettent que se répande parmi les masses l’idée selon laquelle le choix électoral des citoyens – la première expression de la démocratie – peut être manipulé et entravé, ils se rendront complices de la fraude, et mériteront certainement l’exécration du monde entier, qui considère l’Amérique comme une nation qui a lutté pour sa liberté et qui l’a défendue.

5. Dans votre lettre du 25 octobre au Président, en la Solennité du Christ-Roi, vous avez parlé des efforts de l’État profond (deep state) comme de « l’assaut final des enfants des ténèbres ». Il y a un effort concerté des mondialistes et de leurs partenaires médiatiques pour dissimuler et obscurcir le véritable programme tyrannique implicitement présent dans la Grande Réinitialisation (Great Reset), en la qualifiant de folle théorie du complot (conspiracy theory). Que diriez-vous aux sceptiques qui ignorent béatement ces signes ainsi que le plan qui prévoit de soumettre l’humanité à la domination des élites mondiales ?

Le plan de la Grande Réinitialisation (Great Reset) utilise les médias traditionnels comme un allié indispensable : les sociétés de médias font presque toutes activement partie de l’État profond (deep state) et savent que le pouvoir qui leur sera garanti à l’avenir dépend exclusivement de leur adhésion servile à son ordre du jour.

Qualifier ceux qui dénoncent l’existence d’un complot de « théoriciens du complot » confirme, pour le moins, que ce complot existe et que ses auteurs sont très contrariés d’avoir été démasqués et signalés à l’opinion publique. Et pourtant, ils l’ont eux-mêmes affirmé :  Rien ne sera plus jamais comme avant (Nothing will be the same again). Et aussi : Reconstruire en mieux (Build Back Better), ce qui vise à nous faire croire que les changements radicaux qu’ils veulent imposer ont été rendus nécessaires par une pandémie, par le changement climatique, et par le progrès technologique.

Il y a des années, ceux qui parlaient du Nouvel Ordre Mondial (New World Order) étaient qualifiés de théoriciens du complot (conspiracy theorists). Aujourd’hui, tous les dirigeants du monde, y compris Bergoglio, parlent impunément du Nouvel Ordre Mondial, et ils le décrivent exactement dans les termes identifiés par les théoriciens du complot (conspiracy theorists). Il suffit de lire les déclarations des mondialistes pour comprendre que la conspiration existe et qu’ils sont fiers d’en être les architectes, au point d’admettre la nécessité d’une pandémie afin d’atteindre leurs objectifs d’ingénierie sociale. 

Aux sceptiques, je pose cette question : si les modèles qui nous sont proposés aujourd’hui sont si terribles, à quoi nos enfants pourront-ils s’attendre quand l’élite aura réussi à prendre le contrôle total des nations ? Familles sans père et mère, polyamour, sodomie, enfants qui peuvent changer de sexe, la suppression de la religion et l’imposition d’un culte infernal, l’avortement et l’euthanasie, l’abolition de la propriété privée, dictature sanitaire, pandémie perpétuelle. Est-ce là le monde que nous voulons, que vous voulez pour vous-mêmes, vos enfants, votre famille et vos amis ?

Nous devons tous comprendre à quel point les partisans du Nouvel Ordre Mondial et de la Grande Réinitialisation détestent les valeurs inaliénables de notre civilisation gréco-chrétienne, telles que la religion, la famille, le respect de la vie et les droits inviolables de la personne humaine, et la souveraineté nationale.

6. Vous avez averti à plusieurs reprises que le deep state et la deep church se sont entendus pour comploter de diverses façons pour renverser Benoît XVI ainsi que le président Trump. Outre Theodore McCarrick, qui d’autre est derrière cette alliance infernale, et comment les catholiques peuvent-ils la saper et la mettre au jour ?

Il est évident que McCarrick a agi au nom du deep state et de la deep church, mais il ne l’a certainement pas fait seul. Toute son activité suggère une structure organisationnelle très efficace composée de personnes que McCarrick avait promues, et qui ont été couvertes par d’autres complices.

Les événements qui ont conduit à la démission de Benoît XVI doivent encore être clarifiés, mais l’un des membres de la deep church, le défunt cardinal Danneels, a reconnu qu’il faisait partie de la mafia de Saint-Gall, qui a essentiellement travaillé à l’avènement du « printemps de l’Église » que John Podesta, chef de cabinet d’Hillary Clinton, évoquait dans ses courriels publiés par Wikileaks.

Il y a donc un groupe de conspirateurs qui ont travaillé et travaillent encore au cœur même de l’Église au service des intérêts de l’élite. La plupart d’entre eux sont identifiables, mais les plus dangereux sont ceux qui ne s’exposent pas, ceux que les journaux ne mentionnent jamais. Ils n’hésiteront pas à contraindre Bergoglio à démissionner aussi, tout comme Ratzinger, s’il n’obéit pas à leurs ordres. Ils aimeraient transformer le Vatican en maison de retraite pour les papes émérites, démolir la papauté et sécuriser le pouvoir : exactement la même chose que ce qui se passe dans le deep state, où, comme je l’ai déjà dit, Biden est l’équivalent de Bergoglio.

Afin de faire tomber le deep state et la deep church, trois choses sont essentielles :

1. Tout d’abord, prendre conscience de ce qu’est le plan du mondialisme, et dans quelle mesure il est essentiel à l’établissement du royaume de l’Antéchrist, puisqu’il partage ses principes, ses moyens et ses fins ;

2. Deuxièmement, dénoncer fermement ce plan infernal et demander aux Pasteurs de l’Église – et aussi aux laïcs – de la défendre, en brisant leur silence complice : Dieu leur demandera des comptes de leur désertion ;

3. Enfin, il est nécessaire de prier, en demandant au Seigneur d’accorder à chacun de nous la force de résister – demeurez fermes dans la foi (resistite fortes in fide), nous avertit saint Pierre – contre la tyrannie idéologique qui nous est imposée quotidiennement non seulement par les médias, mais aussi par les cardinaux et les évêques qui sont sous le contrôle de Bergoglio.

Si nous savons nous montrer forts dans cette épreuve ; si nous savons rester ancrés au roc de l’Église sans nous laisser séduire par de faux christs et de faux prophètes, le Seigneur nous permettra de voir – du moins pour l’instant – la défaite de l’assaut des enfants des ténèbres contre Dieu et les hommes. Si, par peur ou par complicité, nous suivons le prince de ce monde, en reniant nos promesses baptismales, nous serons condamnés avec lui à une défaite inexorable et à la damnation éternelle. Je tremble pour ceux qui ne se rendent pas compte de la responsabilité qu’ils ont devant Dieu à l’égard des âmes qu’Il leur a confiées. Mais à ceux qui se battent courageusement pour défendre les droits de Dieu, de la Nation et de la Famille, le Seigneur assure sa protection. Il a placé Sa Très Sainte Mère à nos côtés, la Reine des Victoires et le Secours des Chrétiens. Nous l’invoquons fidèlement pendant ces jours difficiles, avec la certitude confiante qu’elle interviendra.


Carlo Maria Viganò, Archevêque
Die Octavæ Nativitatis Domini
1er janvier, 2021


© leblogdejeannesmits pour la traduction

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