Lors d’un séjour à Livourne, en Toscane, en septembre, j’ai rencontré un membre des équipes de médecins volontaires qui se sont précipités dans le nord de l’Italie en mars à cause de la crise COVID-19. C’était l’une des régions les plus touchées du pays et même du monde. Sur un total de 313.011 cas déclarés fin septembre, avec 35.875 décès attribués au virus de Wuhan, plus des trois quarts ont été enregistrés en Lombardie (101.526 cas et 16.951 décès à ce jour), dans le Piémont, en Vénétie et en Émilie-Romagne. Dans cette dernière province, on comptait au 30 septembre 35.429 cas, et 4.468 décès. |
Le Dr Alberto Rossi a bien voulu me raconter son expérience personnelle dans l’un des principaux hôpitaux d’Émilie-Romagne, à Piacenza (Plaisance). Il est convaincu que la réponse politique du gouvernement italien à la crise COVID-19 a été marquée par de mauvaises décisions, notamment l’interdiction générale des autopsies qui aurait évité le recours à des processus thérapeutiques inadaptés, voire dangereux, et la décision discutable de faire appel à des experts scientifiques qui ont systématiquement fait des prédictions erronées mais qui continuent d’orienter les politiques officielles.
Dans un entretien qu’il donnait au début mois du d'avril à la presse locale en Italie depuis Plaisance, le Dr Rossi soulignait déjà que la situation était déjà bien meilleure à Plaisance après le pic de mars. Et il faisait part de sa conviction que le virus était déjà en circulation depuis « longtemps », assurant une immunité collective déjà importante.
Chose remarquable, le Dr Rossi affirme que, d’après son expérience personnelle et ses investigations auprès des patients du COVID-19 qu’il a lui-même soignés, les personnes qui se sont fait vacciner contre la grippe avant l’épidémie étaient particulièrement exposées au risque. Sur un plan personnel, il est fortement opposé au vaccin anti-COVID. – J.S.
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Dr Alberto Rossi, voudriez-vous avant toute chose nous parler un peu de vous ?
Je suis médecin militaire avec rang de colonel, aujourd’hui à la retraite. Je me suis rendu disponible auprès de la protection civile pour aller aider les collègues dans les régions qui ont été affectées les premières par le coronavirus. J’ai fait partie du premier contingent déployé en Lombardie et en Émilie-Romagne. J’ai été affecté à cette dernière région, à l’hôpital de Piacenza (Plaisance).
Ce fut pour moi une expérience intéressante. J’ai vu que deux de mes collègues qui ont participé comme moi à cette activité sont tombés malades ; ils étaient tous les deux plus jeunes que moi (j’ai 69 ans – je suis un petit vieillard de 1951 !), un homme et une femme. Ils ont été guéris à l’hôpital au bout d’une semaine parce qu’ils n’avaient pas d’autre pathologie.
C’était le début de la crise. Il y avait-il déjà beaucoup de malades ?
Oui. J’ai rejoint l’hôpital de Plaisance le 26 mars ; cette ville a récupéré la plus grande partie de ses malades du COVID vers le 12 au 13 mars. Quand je suis arrivé, on était au pic de l’infection. Personnellement, j’ai eu la charge d’environ 100 malades – des personnes en état d’urgence moyenne. Je n’ai pas travaillé en réanimation. Presque tous ces patients étaient âgés, ayant, disons, plus de 70 ans, souffrant de pluri-pathologies. J’ai personnellement mené une enquête sur l’histoire sanitaire de ces personnes, et j’ai constaté que la quasi-totalité d’entre elles avaient été vaccinées contre la grippe.
Ce vaccin est-il fréquent en Italie ?
Dans le nord, oui. On est vacciné davantage dans le nord que dans le centre et dans le sud.
Sachant que les militaires américains ont observé des réactions adverses à l’administration du vaccin antigrippal, avec notamment des troubles respiratoires avec pneumonie, j’ai demandé aux patients que j’ai soignés personnellement s’il avaient reçu le vaccin contre la grippe. La quasi-totalité l’avait en effet reçu. Comme je l’ai déjà dit ce vaccin est très répandu en Lombardie. Je soupçonne que cela a pu faciliter le COVID.
Parmi ces 100 personnes que j’ai soignées j’ai noté précisément cette concordance de l’âge et des pathologies. Il y avait seulement trois jeunes – nés en 1983, 1985… – mais ils souffraient tous d’une autre pathologie. L’un avait une néoplasie – une tumeur –, l’autre était sous dialyse, par exemple. C’est ainsi que je me suis fait une idée de la capacité du SARS-COV2, le virus qui provoque le COVID-19, à frapper des personnes qui se trouvaient en difficulté pour diverses raisons. Les thérapies qui ont été appliquées à cette période étaient à base d’hydroxychloroquine, d’anti-inflammatoires.
Selon votre opinion, hydroxychloroquine est-elle utile ?
Je pense que oui. C’est plus qu’une opinion personnelle : c’est une opinion que je me suis faite à partir de la littérature médicale. Pendant ce temps, d’autres molécules comme le Remdesivir ont été utilisés, même par Berlusconi. Les collègues qui ont essayé ce médicament m’ont dit, pendant que j’étais à Plaisance, qu’il ne semblait pas avoir un grand effet.
Il semble qu’elle soit efficace. Nous l’avons utilisée. Mais ça, c’est une étude que l’on fera rétrospectivement. Ma fonction était autre : elle était de soigner les gens avec cette thérapie-là, et je ne peux exprimer un jugement médical. Mais je pense, en juger d’après la presse internationale, que l’hydroxychloroquine, le Plaquénil, a été très, très efficace.
Quelle est aujourd’hui votre opinion à propos de la crise du COVID ?
Mon impression est que la situation du COVID a été exacerbée de façon excessive de telle sorte que je n’arrive pas à y voir clair. La maladie a sans aucun doute a existé, et elle existe encore parce que le virus existe encore, mais le virus s’est diffusé indépendamment de nos mesures, de nos lockdowns, du confinement. Il s’est d’une certaine façon affaibli, c’est-à-dire qu’il n’a plus la même capacité pathogène qu’il avait au départ, en mars.
Peut-être vais-je dire une hérésie, mais comme beaucoup de spécialistes de toutes les couleurs ont dit cela, je peux me permettre de le faire, moi aussi. Je suis un simple pneumologue, non un spécialiste de la virologie. Mais je fais ce raisonnement simple : si le virus n’est plus aussi fort, s’il n’est plus capable de donner des pathologies, où est donc le problème de le voir se diffuser plus vite, puisque les gens s’auto-vaccinent ? Je me rappelle qu’il y a quelques mois, des cris d’alarme étaient lancés par de nombreux virologues italiens contre tel rassemblement, telle réunion, telle fête publique, par exemple après des matchs de football. Je pense à celui entre Napoli et la « Juve », lorsque Naples a remporté la Coupe d’Italie et que des milliers de personnes se sont rassemblées. Ils disaient : « Vous allez voir, après un mois, combien il aura de cas mortels ! » Et il ne s’est rien passé.
Nous sommes aux mains de soi-disant scientifiques qui nous annoncent ce qui va arriver et qui sont ensuite démentis par les faits. Je pense qu’ils ont des objectifs qui nous échappent. Indubitablement, l’infection se diffuse dans le monde entier, mais à mon avis, on l’a un peu exagéré, un peu gonflé pour des motifs que je n’arrive pas à comprendre et qui d’ailleurs me préoccupent.
Sont-ils politiques, alors ?
Je ne le sais pas. En Italie il y a une situation particulière, sur le plan politique, car notre gouvernement est dans une position de grande faiblesse et il se maintient en vie à travers cette situation, en infusant la peur. Tous les jours au journal télévisé nous avons le bulletin des infectés, des malades et des guéris. Il me semble que nous sommes le seul pays d’Europe qui fait un bulletin quotidien de cette façon. Toutes les chaînes de télévision ont fait du terrorisme en ce sens. Ils ont voulu imposer le masque tous les enfants dans les écoles. Finalement, c’est uniquement pour les enfants de plus de 6 ans. Mais le masque chirurgical sert à arrêter le virus comme une grille arrête les fourmis, c’est-à-dire pas du tout. Si en outre le virus a perdu sa capacité pathologique, je ne comprends rien. Certes, protégeons les personnes les plus à risque. Ceux-là, oui.
Il s’est passé quelque chose de très important à mon sens : vous savez que le 1er avril de cette année, Roberto Speranza, ministre de la Santé, a émis une circulaire par laquelle il décourageait de manière assez ferme la réalisation des autopsies…
Cela est donc vrai ?
Oui, j’ai lu toute l’ordonnance – et cela vaut la peine de la lire. Elle décourage les autopsies, en les empêchant presque totalement, disant quasiment que seule la magistrature, dans des cas particuliers, peut opportunément faire des autopsies. Par conséquent, pas un seul médecin spécialisé ne s’est hasardé à faire des autopsies. Celles-ci n’ont été réalisées que plus tard, quand le plus grand mal était déjà fait. Si on les avait faites à temps, on se serait rendu compte que ces pneumopathies interstitielles bilatérales que nous voyions à l’hôpital étaient la conséquence d’une vasculopathie, d’une thrombose vasculaire disséminée. Nous nous sommes donc trompés de thérapie. Nous avons pompé de l’oxygène dans les poumons alors qu’il aurait fallu donner des anti-inflammatoires, cortisone et dexaméthasone par exemple, pour bloquer cette cascade inflammatoire. Aujourd’hui, c’est ce que l’on fait. À mon avis, mais je suis un simple monsieur tout-le-monde, le thérapie adaptée pourrait bien être celle-là : cortisone dès le départ, et l’enoxaparine qui est une héparine à bas poids moléculaire, qui sert à prévenir les thromboses et non à les résoudre – pour cela il y a d’autres produits. Mais pour prévenir la thrombose, il faut une héparine à bas poids moléculaire.
Pensez-vous que le confinement a été utile ?
Je pense qu’un lockdown limité aux zones les plus importantes – ainsi toute la Lombardie est devenue zone rouge – l’aurait été, mais nos gouvernants ont perdu du temps, et ils ont pris des dispositions stupides en interdisant les autopsies. Je ne crois pas au fait que l’Italie ou les autres pays aient été pris à l’improviste. Je refuse de penser qu’après l’expérience chinoise, les services d’information de l’Occident n’avaient pas informé les gouvernements de l’état des choses. Si nous pensons que le 31 janvier, gouvernement italien a fait une délibération d’état d’urgence, qu’a-t-on donc fait avant que cette urgence n’explose ? Les hôpitaux où je suis allé à Plaisance étaient dans une totale impréparation. Mes collègues médecins n’ont même pas été soumis à des examens sérologiques ou à des tests nasaux. Un grand nombre d’entre eux ont été malades.
Ça suffit. Je suis militaire, certes à la retraite. Je dis ceci : nous avons l’habitude des urgences dans le cadre de l’activité sanitaire militaire et nous savons que s’il y a une diffusion de virus, la première chose à faire n’est pas de d’entasser les malades à l’hôpital où ils infecteront tout le monde : tout l’hôpital sera infecté et deviendra un hôpital COVID même pour ceux qui viennent pour une amygdalectomie ou une appendicectomie, pour une opération au genou… C’est ainsi que se diffuse un virus hautement contagieux.
Cependant, je dois ajouter que le virus n’a été mortel que dans des situations déterminées, mais aussi en raison d’erreurs thérapeutiques dues au raisonnement qu’on avait fait au départ.
Il suffisait en réalité de mettre un petit hôpital de campagne à l’extérieur de l’hôpital et de faire la sélection.
Toute cette affaire me semble étrange et suspecte : pourquoi tant de choses n’ont-elles pas fonctionné ? Elles devaient fonctionner, elles pouvaient fonctionner. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette histoire.
Aujourd’hui les contaminations sont beaucoup moins graves, mais il faut le masque partout en Italie…
Oui, partout. Nous sommes obligés de nous y soumettre parce que sinon nous avons des ennuis administratifs, des amendes, notamment pour les responsables d’activités commerciales, les clients, les hôtes des différentes structures. Les dommages économiques ont été monstrueux. Il y a eu tant de familles frappées. J’imagine ces personnes, ces pauvres gens vivant de petits boulots : que deviennent-ils ? La situation est préoccupante, vraiment. Et tout cela pour quoi ?
L’association Corvelva, une association suisse qui fournit une information alternative, a publié il y a quelques jours l’annuaire des virologues qui ont collaboré avec les laboratoires pharmaceutiques et qui en ont reçu des financements. Je me suis fait un petit plaisir, je suis allé voir les noms de quelques virologues qui se répandent sur la télévision italienne – Galli, Pregliasco, Lopalco… – ; ce sont tous des virologues qui ont eu et qui ont encore des rapports économiques avec les laboratoires pharmaceutiques qui produisent des vaccins. Ce n’est pas très joli : ils devraient au moins le dire. En soi, cela n’est pas condamnable : je pense que la liberté est une des choses les plus importantes. Mais elle comprend la liberté de critiquer, et même davantage, le droit de savoir – pour nous les utilisateurs, les simples citoyens – si le virologue qui vient pontifier tous les jours à la télévision a eu des rapports économiques avec des laboratoires pharmaceutiques, s’il a été payé, en somme.
En France c’est la même chose…
Evidemment. J’ai recueilli les données – ce fut un peu fastidieux – et ainsi j’ai pu établir que Lopalco, virologue de l’Université de Pise, engagé politiquement au côté d’Emiliano qui est le président de la région des Pouilles, et qui pontifie toute la journée sur Facebook et à la télévision, en faisait partie. Je lui ai fait une demande sur Facebook à propos de ce qui se diffuse actuellement au compte-gouttes au sein de la population sur le fait que des virologues puissent avoir des intérêts auprès de certains laboratoires pharmaceutiques qui produisent des vaccins, en disant que ce ne serait pas mal si lui, publiquement, écrivait qu’il n’avait eu aucune relation de ce type avec ces laboratoires. Il ne m’a pas répondu. J’ai l’intention d’envoyer cette information à divers journaux – vous savez, moi-même, j’ai eu des activités politiques. J’ai été maire de Fauglia, et j’ai été chef de groupe du parti de centre droit dans la province de Pise.
Que pensez-vous du vaccin anti-COVID ?
Avec l’expérience de ces soldats américains qui se sont trouvés mal… Je n’étais pas, à titre personnel, opposé aux vaccins. C’est si vrai que lorsque j’étais en service à l’hôpital militaire de Livourne, quand on m’a demandé si j’étais volontaire pour un vaccin expérimental contre l’hépatite B, j’ai répondu positivement et j’ai reçu ce vaccin. Mais depuis que j’ai lu et compris les résultats de l’étude publiée par Corvelva d’une doctoresse italienne, le Dr Bolgan – elle a publié un film d’environ 15 minutes où elle donne des informations sur les résultats obtenus à la suite d’une enquête sur les composantes de ce vaccin – je m’inquiète. Il est vrai qu’au niveau international il existe une organisation nommée AIFA qui a la charge au niveau européen de contrôler les vaccins. Mais que je sache – je peux certes me tromper – elle exerce son contrôle après la vaccination, et non sur la composition les vaccins. Que je sache – mais je peux me tromper – les États se fient aux affirmations des certifications faites par les maisons qui produisent les vaccins.
Ce sont donc des auto-certifications ?
Oui, exactement. Ce sont des auto-certifications qui assurent que le vaccin est bon, et les États l’administrent, en tenant compte précisément de cette auto-certification.
Après avoir vu la vidéo du Dr Bolgan j’ai été très préoccupé, et je peux vous dire que je ne me ferai pas vacciner. Et ce d’autant que je n’ai jamais fait de vaccin antigrippal. En tant que médecin généraliste, j’ai visité de nombreuses personnes grippées à domicile, certaines ayant eu la courtoisie de tousser au moment où je faisais l’auscultation thoracique, directement dans ma figure, mais je n’ai jamais eu la grippe. Je veux dire par là que je n’ai pas de prédisposition. Et je n’ai pas d’autre pathologies.
En tout cas j’ai des doutes, notamment pour ce qui est d’imposer des vaccins à des enfants. En Italie cela se fait depuis les années 1970 en refusant l’entrée à l’école à ceux qui ne sont pas vaccinés, mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose.
Je ne veux pas tenir un discours anti-vaccin. Mais il est trop facile de dire que si nous n’avions pas eu le confinement, qui sait combien nous aurions eu de morts. Il n’y a pas de contre-preuve. Il suffit de voir l’exemple de la Suède, qui n’a pas eu de lockdown, et où le nombre de morts relativement à la population totale ressemble au taux que nous avons ici en Italie. On a entendu ici à la télévision : « Ici en Italie, nous sommes en exemple pour toute l’Europe, pour le monde entier. » Mais ce doit être un exemple négatif – par exemple, en ce que nous avons refusé de faire des autopsies.
Que dites vous de tout cela en tant que pneumologue ?
Je me suis porté volontaire auprès de la protection civile précisément à cause de ma spécialité, en me disant qu’on ferait peut-être appel à moi dans un deuxième temps. En fait, j’ai fait partie du premier contingent. Je suis à la retraite et je suis veuf, et je me suis dit : « Advienne que pourra. »
Et avez-vous été malade du COVID ?
Non. J’ai fait le test à la fin, ainsi que le prélèvement pour savoir si j’avais des anticorps – j’espérais l’avoir eu – mais tout était négatif. Il est vrai qu’on ne peut avoir qu’une confiance relative en ces tests ; il faudrait au moins les répéter pour vérifier le premier résultat.
La population italienne a-t-elle était terrorisée ? Porte-t-on des masques ici pour ne pas payer l’amende ou parce qu’on a peur ?
Terrorisée ! On voit beaucoup de personnes seules en voiture qui portent le masque.
A Nice, en France, le masque est obligatoire même pour les personnes seules en voiture.
C’est de la folie.
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