26 juin, 2020

Le pape François accuse les prêtres « adolescents » qui ont bravé le confinement pour donner les sacrements

Le pape François a adressé samedi un discours aux médecins et soignants de Lombardie : un touchant hommage à leur dévouement et même leur heroïsme dans la région la plus durement touchée par la pandémie du COVID-19. Mais à côté de belles expressions sur la prière, l’espérance, le besoin de Dieu, le pape a également envoyé quelques piques contre les prêtres qui ont bravé les interdits COVID pour donner les sacrements, épinglant leur esprit « adolescent ».

Y a-t-il tâche plus importante pour un prêtre que de baptiser, confesser, donner la communion, marier ou apporter l’extrême onction à un mourant ? Même en temps de crise sanitaire ? Surtout en temps de crise sanitaire ?

A en croire le pape François, oui. Alors que les Italiens, comme tant d’autres catholiques à travers le monde, ont été privés pendant de longs mois de l’assistance à la messe et de la réception des sacrements, il a cru pouvoir dire :
« Au cours de ces mois, les personnes n’ont pas pu participer physiquement aux célébrations liturgiques, mais elles n’ont pas cessé de se sentir membre d’une communauté. Elles ont prié individuellement ou en famille, également à travers les moyens de communication sociale, spirituellement unies et en percevant que l’étreinte du Seigneur allait au-delà des limites de l’espace. Le zèle pastoral et la sollicitude créative des prêtres ont aidé les personnes à poursuivre le chemin de la foi et à ne pas demeurer seuls face à la douleur et à la peur. »
Et de préciser, à propos de la « sollicitude créative » :

« Cette créativité sacerdotale qui a vaincu quelques rares expressions “adolescentes” contre les mesures de l’autorité, qui a l’obligation de protéger la santé du peuple. »

En l’empêchant de rendre physiquement et matériellement le culte rendu à Dieu, alors que les temples de la consommation, supermarchés et autres débits de tabac et de boisson, étaient ouverts et accessibles ?

Nous savons maintenant dans quel rôle le pape François a préféré voir les prêtres de l’ère COVID :
La plupart ont été obéissants et créatifs. J’ai admiré l’esprit apostolique de nombreux prêtres, qui partaient avec leur téléphone, frapper aux portes, sonner aux foyers : “Avez-vous besoin de quelque chose ? Je vous fais les courses…” Mille choses. La proximité, la créativité, sans gêne. Ces prêtres qui sont restés aux côtés de leur peuple dans le partage prévenant et quotidien : ils ont été des signes de la présence consolante de Dieu. Ils ont été des pères, non pas des adolescents. »
Mais ils n’ont pas répandu et communiqué Jésus-Christ dans l’Eucharistie, ni sa grâce dans les autres sacrements, ce qu’ils sont seuls capables de faire. C’était interdit. Ceux qui l’ont fait quand même ont eu des « expressions adolescentes » de leur foi, pour ce pape qui préfère des prêtres livreurs de courses.

En Italie, l’Eglise catholique a même devancé l’appel des autorités pour suspendre les célébrations publiques ; les consignes officielles ont visé le culte avant d’interdire l’accès aux restaurants et aux piscines ; le 8 mars, jour où les rassemblements publics ont été déclarés hors-la-loi, les responsables ecclésiastiques sont allés jusqu’à fermer les églises.

C’est la colère de l’aumônier pontifical, le cardinal Konrad Krajewski, très proche de François, qui a fait renverser cette décision le 13 mars en refusant de fermer les portes de son église titulaire dans laquelle il exposa le Saint-Sacrement. « C’est une acte de désobéissance, oui, c’est moi qui ai sorti le Saint-Sacrement et qui ai ouvert mon église. Cela ne s’est produit ni sous le fascisme, ni sous le régime communiste ou soviétique en Pologne : les églises n’étaient pas fermées. Cet acte doit donner du courage aux autres prêtres », avait-il déclaré.

Alors, « adolescent », lui aussi ?

Fallait-il donc considérer le coronavirus comme le pire malheur qui puisse arriver aux hommes ?

Il y a pourtant un virus pire que celui de Wuhan, une maladie autrement mortelle que le COVID-19 – et pour l'éternité. C’est la marque du péché originel qui prive l’homme de sa capacité d’entrer au ciel et de jouir de la vision béatifique – sauf à être racheté par le Christ – ; c’est la tache du péché mortel qui entraîne la mort de l’âme et la damnation éternelle – sauf à recevoir le pardon du Christ.

Le virus mortel de la séparation d’avec Dieu, c’est avant tout par le pouvoir du sacerdoce (qui participe du sacerdoce parfait et souverain de Notre Seigneur) qu’il peut être soigné et guéri. Et à côté de lui, la mort physique, cette mort qui est certaine et à laquelle nul d’entre nous n’échappera, n’est rien.

Les médecins soignent, les âmes charitables secourent, adoucissent les souffrances… Mais les prêtres sauvent les âmes, et aident à donner un sens à la souffrance et à la mort.

Mais voilà que la « diaconie » – le service charitable qui vient au secours des besoins matériels des hommes – prend le pas sur la médecine des âmes. On s’inquiète de voir le célibat sacerdotal bouleversé par l’ordination des diacres mariés. Un autre danger se profile : voir les prêtres réduits à la diaconie !

Traduction française du discours du pape François : Osservatore Romano



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