14 août, 2019
Le cardinal
Raymond Burke a rejoint les cardinaux Walter
Brandmüller, Gerhard
Müller (également
ici) et George
Pell pour condamner vigoureusement l’Instrumentum
laboris en vue du prochain synode sur l’Amazonie qui doit se dérouler à
Rome du 6 au 27 octobre. Pire qu’hérétique, le cardinal américain a taxé ce
document d’« apostasie » lors d’un entretien audio avec le journaliste
Patrick Coffin, publié
en anglais ici sur YouTube le 13 août.
A la question
de savoir si l’Instrumentum laboris
pourrait « devenir définitif » pour l’Eglise catholique, le cardinal
Burke a répondu :
« C’est impossible. Le document est
une apostasie. Cela ne peut pas devenir l'enseignement de l'Eglise, et si Dieu
le veut, on mettra fin à toute cette affaire. »
Si les
initiatives des responsables de la préparation du synode visent notamment à
promouvoir le diaconat des femmes et la possibilité d’ordonner prêtres des
hommes mariés dans l’Eglise latine, éléments en quelque sorte les plus voyants,
c’est dans son ensemble que le document de travail s’éloigne de manière
spectaculaire de la doctrine catholique.
L’éclairage
apporté par le cardinal Burke sur la définition de l’hérésie et de l’apostasie
permet de mieux saisir ce qui est en train de se tramer.
« L'hérésie
est le déni, le déni conscient et volontaire d'une vérité de foi. Il s’agit, par
exemple, du prêtre Arius qui a renié les deux natures pour une seule personne
de Notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi, l'hérésie vise une vérité
particulière niée par une personne déterminée, alors que l'apostasie est un rejet
d’ensemble de la foi, un éloignement du Christ d’une manière générale, et des
nombreuses vérités de la foi », a-t-il déclaré.
Cela rejoint
l’analyse du cardinal Brandmüller qui a qualifié l’Instrumentum laboris d’à la fois hérétique et apostat, tandis que
le cardinal Müller a dénoncé le « faux enseignement » de ce document
qui a été approuvé par les autorités synodales en vue d’être soumis à la
discussion des évêques à l’automne prochain. Le cardinal George Pell, dans
une lettre publiée par Sandro Magister, écrivait quant à lui depuis sa
prison australienne :
« Je suis
d’accord pour dire que nous avons des raisons d’être préoccupés par l’Instrumentum laboris du synode sur
l’Amazonie. Ce n’est pas le premier document de mauvaise qualité issu du
secrétariat du synode. Le cardinal G. Müller, l’ancien préfet de la Congrégation
pour la Doctrine de la Foi, a rédigé une excellente critique. Je ne suis pas un
expert de la région mais j’ai été à Iquitos dans le Pérou amazonien où un
prêtre de Sydney, le P. John Anderson dirige une paroisse d’une piété, d’une
activité pastorale et d’une orthodoxie exemplaires. Comme dans le fleuve
Amazone, beaucoup d’eau coulera encore sous les ponts avant le synode.
« Mais un
point est fondamental. La Tradition Apostolique, les enseignements de Jésus et
des apôtres, tirés du Nouveau Testament et enseignés par le Magistère des Papes
et des Conciles, constituent l’unique critère doctrinal en matière doctrinale
et pratique. Amazonie ou pas, en tout lieu de la terre, l’Eglise ne peut
permettre qu’une confusion, et encore moins un enseignement contraire, n’abîme
la Tradition Apostolique. »
Au cours de son
entretien avec Patrick Coffin, le cardinal Burke a également dénoncé les médias
qui se « glorifient » de ce qu’ils appellent les options
« révolutionnaires » du pape François. Rappelant que la fonction
pontificale n'est pas révolutionnaire, Burke a affirmé que la fonction première
du pape est de « sauvegarder la doctrine de la Foi et la discipline de
l'Eglise afin d'être le principe et le fondement de l'unité dans
l'Eglise ».
Et
d’ajouter : « Si vous me disiez que le Pape est un révolutionnaire,
je serais très inquiet parce que cela n'a rien à voir avec la papauté. »
Commentant
l’entretien du cardinal Burke du 13 août, Martin Barillas de LifeSiteNews a
rappelé la satisfaction de Leonardo Boff, théologien de la libération, devant
l’élection du pape François.
Boff a ainsi déclaré
qu'il considère l'élection du pape François comme marquant un
« printemps » de l’Église catholique. Dans son livre François de Rome et François d'Assise, il
se dit convaincu de ce que le Pape François incarne la théologie de la
libération en raison de son « dévouement » aux pauvres. Il a déclaré par
ailleurs que l'ordination des hommes mariés pourrait être un résultat du
synode. Dans une interview accordée à Deutsche
Welt citée par Barillas, Boff attribue au pape le mérite d’avoir déclenché
une « révolution » dans l'Eglise.
« La
théologie de la libération a été explicitement condamnée par Jean-Paul II en1985
pour avoir cherché à réconcilier les préceptes marxistes avec les enseignements
catholiques dans le but a d'aider les pauvres, surtout en Amérique
latine », rappelle Barillas.
Leonardo Boff,
qui aurait participé selon ses propres dires à la rédaction de l’encyclique Laudato si’, est également considéré
comme le « théologien de référence » du synode sur l’Amazonie.
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