18 avril, 2016
Bien
au-delà des statistiques officielles annonçant quelque 10 à 13 millions
d'avortements par an en Chine, le chiffre réel pourrait se situer à près du
double, selon le Département d'Etat américain, soit 23 millions d'enfants à
naître éliminés chaque année. Dans le même temps, affirme le rapport officiel,
le nombre d'avortements et de stérilisations forcés est lui aussi à la hausse.
Et ce malgré le soi-disant assouplissement de la politique familiale en Chine.
Ce n'est pas parce qu'on en change les variables — en passant d'un enfant à
deux maximum par famille — que la mainmise totalitariste de l'État communiste
chinois sur les décisions propres aux couples s'est allégée.
Pour Reggie Littlejohn, présidente
de Women’s
Rights Without Frontiers, « 13 millions d'avortements parents
constituaient déjà une statistique incompréhensible. Y ajouter encore 10
millions est réellement renversant, incompréhensiblement tragique. »
Les chiffres officiels du
gouvernement chinois ne tiennent compte que des données fournies par les
institutions gouvernementales dûment enregistrées, et laisse de côté celles des
cliniques non enregistrées, souligne l’ONG.
Le département d'État précisait
dans son communiqué :
« La commission de la santé
publique et du planning familial a rapporté que 13 millions de femmes
mettent fin tous les ans à des grossesses non planifiées. Un média officiel a
également rapporté au moins 10 millions d'avortements supplémentaires réalisés
par voie chimique ont été réalisés dans des établissements non gouvernementaux.
Les statistiques gouvernementales sur le pourcentage de tous les avortements
qui n'avaient pas été réalisés à la demande de la femme ne sont pas
disponibles. »
La Chine connaît donc 63.013
avortements par jour, soit 43 par minute.
Le taux d'avortement est également
faramineux. Aux Etats-Unis, on compte 1 million d'avortements par an pour 320
millions d'habitants. « La population de la Chine avoisine le 1,4 milliard de
personnes, et compte quelque 23 millions d'avortements par an. Par conséquent,
avec une population quatre fois plus importante que celle des États-Unis, la
Chine affiche 23 fois plus d'avortements. »
Le Département d'Etat américain
souligne en outre que 2015 a été marqué par une augmentation « notable » du
nombre d'avortements forcés et de stérilisations contraintes qui s'inscrivent
le plus souvent officiellement parmi les méthodes de contrôle de la population en
vigueur en Chine. C'est d'autant plus remarquable que c'est précisément en 2015
que le gouvernement chinois a remplacé sa politique de l'enfant unique par une
politique limitant le nombre d'enfants par famille à deux. Beaucoup ont voulu y
voir le signe que les choses allaient mieux, que la Chine respectait davantage
la volonté et les droits imprescriptibles des familles. On voit qu'il n'en est
rien.
Le Département d'Etat prend soin
de souligner que nombre des avortements forcés ont été réalisés à un stade
avancé de la grossesse. « Les politiques de limitation des naissances du pays
ont conservé des éléments durement coercitifs aussi bien en droit et qu’en fait
», assure le rapport, qui souligne « l'intense pression » exercée par le
gouvernement chinois sur la police en vue de faire appliquer les limitations de
naissances sur le plan local.
Sur les 31 provinces chinoises, 18
sont dotées de lois qui exigent l’avortement en cas de grossesse illégale. Dans
les 13 restantes, la pratique n'est pas pour autant inexistante puisque les
responsables locaux du planning familial chinois ont utilisé le recours à
l'avortement forcé pour « tenir » leur quota de naissances. Le
rapport souligne ainsi que les responsables des forces de l'ordre sont incités
à employer des mesures coercitives dans ce domaine en raison du lien fort entre
leurs possibilités de promotion et le respect des quotas de naissances.
Dans la quasi totalité des
provinces, toute femme enceinte hors mariage est considérée comme ayant violé
la loi et se voit imposer un « tarif de compensation sociale » qui avoisine 10
fois son revenu disponible.
Parmi les pratiques coercitives
conservées par le gouvernement chinois dans le cadre de la politique des deux
enfants, le rapport du Département d'Etat met en avant de nombreux cas de
couples ayant deux enfants dont un membre se voit obligé de recourir à la
stérilisation. L'arrivée d'un deuxième enfant est parfois accompagnée de
menaces de licenciement en cas de refus d'avorter, et malgré le prétendu
assouplissement et de l'illégalité de la pratique, l'avortement sélectif des
filles se poursuit.
Reggie Littlejohn souligne que cet
état de fait confirme – sans surprise – les craintes des défenseurs de la vie
en Chine. Les pratiques coercitives continuent dans le cadre de la politique
des deux enfants. « Les femmes non mariées et les troisièmes enfants
continueront d’être soumis de force à l’avortement. (…) La contrainte demeure
au cœur de la politique. »
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1 commentaire:
Ce n'est pas un scoop, les droits de l'homme n'existent pas en Chine communiste continentale. On voit bien que les droits de l'homme et de la femme, ainsi que le respect spécifique de la vie humaine sont intrinsèquement liés à la civilisation judéo-chrétienne où l'homme est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu.
Michel de Notre Dame
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