01 janvier, 2015
Helia Molina, ministre de la Santé
du Chili, vient de démissionner de son poste après avoir provoqué l’indignation
publique en affirmant que de riches familles chiliennes ont fait avorter leurs
filles dans des cliniques de l’« élite », ou « cuicas » comme on
dit dans ce pays.
Le porte-parole du gouvernement a
expliqué que Mme Molina « a présenté sa démission pour éviter de créer des
polémiques artificielles qui peuvent distraire le gouvernement ».
Elle avait déclaré au journal La Segunda : « Dans toutes les
cliniques “cuicas”, des familles conservatrices ont fait avorter leurs
filles. » Dans le même entretien, elle promettait d’envoyer un projet de
loi gouvernemental de dépénalisation de l’avortement devant le Parlement
chilien dès la mi-janvier, conformément à la promesse de la présidente Michelle
Bachelet de rétablir la légalité de la mise à mort des tout-petits en cas de
viol, de danger pour la vie de la mère ou de non-viabilité du fœtus.
Les déclarations à la fois
polémiques et haineuses du ministre ont provoqué la colère des cliniques
privées, qui les ont à travers leur groupement professionnel rejetées avec
vigueur, tandis que le ministère de la Santé s’est désolidarisée des propos de
Mme Molina.
L’avortement est interdit pour
n’importe quel motif au Chili depuis 1989, après cinquante ans de
dépénalisation partielle pour les cas de danger de vie de la mère et de grave
handicap du fœtus. Depuis que le Chili est sous le régime de l’interdiction
totale la mortalité maternelle a baissé de manière continue et elle est
maintenant au plus bas par rapport à l’ensemble du continent américain,
Etats-Unis compris.
Pour autant le lobby de
l’avortement éprouve le besoin d’annoncer d’importants chiffres d’avortements
clandestins ou spontanés – quelque 30.000 par an – alors même qu’ils sont par
définition impossibles à connaître. Et ce pour en obtenir une légalisation
d’abord exceptionnelle, et sans doute par la suite beaucoup plus large, ainsi
que cela se passe partout.
Mais de deux choses l’une :
ou bien il y a autant d’avortements clandestins, et aucune mort maternelle liée
à ces avortements, ce qui réduit à néant les arguments du lobby de l’avortement
pour la légalisation et renforce ceux des défenseurs de la vie qui peuvent avec
justesse avancer qu’une partie des « 30.000 » tout petits victimes
d’avortements spontanés ou provoqués sont tués de manière criminelle chaque
année. Ou bien il y en a beaucoup moins, et toujours pas de morts maternelles
pour justifier qu’on « libère » enfin les femmes d’un état
paternaliste qui préfère les voir mourir que de les laisser disposer de leur
corps.
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1 commentaire:
Vous avez conscience que par DEFINITION :
1) que les morts maternelles liées aux accouchements clandestins non médicalisés ne sont PAS comptabilisés comme tels par le gouvernement ?
2) que les avortements effectués dans les Cuicas permettent justement de faire diminuer le nombre réel de morts maternelles, puisqu'ils sont médicalisés ?
Votre texte est une horreur morale, mais en plus, il est faux...
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