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Le ressort Essure. Synonyme d'enfer pour beaucoup. |
Plus de 11.000 femmes se
mobilisent actuellement aux Etats-Unis contre les effets secondaires parfois
terribles de l’implant contraceptif Essure, cette petite spirale métallique que
le médecin glisse dans les trompes de Fallope pour que la scarification des
tissus qu’elle provoque aboutisse à leur obstruction complète en quelque trois
mois. La société Conceptus, qui l’a développée, et Bayer qui la commercialise,
vantent un produit discret, sans chirurgie, sans hormones et efficace à
99 %.
Mais sur les 750.000 femmes qui
l’ont adoptée, ce groupe non négligeable de 11.000 personnes regrettent
amèrement leur décision. L’an dernier je signalais
qu’Erin Brokovich s’était emparée du dossier. L’affaire est de nouveau sous les
projecteurs dans la presse américaine où des femmes viennent témoigner, devant
les caméras, de l’« enfer » qu’est devenue leur vie.
Une mère de cinq enfants parle de
ses problèmes de poids, de migraines insupportables, d’hémorragies, de
douleurs. Telle autre raconte comment elle se sent littéralement déchirée de
l’intérieur du fait de la présence de ces corps étrangers : on lui a
proposé une hystérectomie, et des traitements hormonaux… Sueurs, mal-être,
douleurs de toutes sortes, fatigue chronique sont quelques-uns des effets
secondaires débilitantes rapportées par des femmes en colère contre Essure.
Chez certaines, l’implant a migré, endommageant d’autres organes. On compte
même des grossesses : une page Facebook rassemble les photos d’enfants
conçus par des femmes qui avaient eu recours à cette procédure de
stérilisation.
L’affaire poursuit donc son cours
avec la difficulté, déjà signalée l’an dernier, liée au bénéfice de la
« loi de préemption » qui met Bayer à l’abri de toute procédure
légale en réparation des dommages causés par Essure. La Food and Drug
Administration ayant eu accès à toutes les études préalables à la mise sur le
marché, et ce nombre étant considéré comme exhaustif et suffisant, le produit
est estimé « sûr » et les femmes qui l’adoptent ne peuvent plus faire
constater l’inverse.
Dans une vidéo mise en ligne par KFOR,
un responsable de Bayer se dédouane à sa façon : tous les effets
indésirables d’Essure étant listés dans la notice du produit, les femmes ne
peuvent pas se plaindre si elles en sont victimes.
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