17 septembre, 2014
Un journal peu
suspect de complicité avec les défenseurs de la vie, le New York Times a publié samedi les résultats d’études sur le long
terme de l’efficacité des moyens de contraception ou d’espacement des
naissances. Elle est à connaître, puisque l’analyse des chiffres démontre à
elle seule le lien intrinsèque entre contraception et avortement – quand la
propagande habituelle veut faire croire que là où la contraception progresse,
l’avortement régresse.
L’article,
signé Gregor Aisch et Bill Marsh, s’appuie sur les données de James Trussell de
l’Office of Population Research,
université de Princeton, et de la Brookings Institution, l’un des plus anciens think tanks américains, spécialisé dans
les sciences sociales. Il s’agit d’une présentation très visuelle des taux
d’échec des différentes formes de contraception, que je vous invite à aller voir
à la source et à conserver, tant elle met en évidence le caractère
inévitable de la survenue de « grossesses non désirées ».
L’efficacité
d’un moyen contraceptif est exprimée dans l’article par le pourcentage de
femmes qui auront une grossesse non désirée sur une période de dix ans dans le
cadre de son utilisation habituelle. Ordinairement, les taux d’échec sont
évoqués pour une période d’un an mais bien sûr, plus la durée augmente, plus le
nombre de femmes qui concevront augmente aussi.
Utilisation habituelle
ne veut pas dire parfaite : il est très rare, précisent les auteurs, que
les couples se conforment systématiquement, surtout sur une période aussi
longue, aux conditions optimales d’utilisation ; et puis il y a les
défaillances de diverses sortes. Pour chaque moyen étudié, on trouvera donc
sur les graphiques très parlants publiés par le New York Times le taux d’échec en cas d’usage « parfait »
et en cas d’usage « habituel » et donc le plus conforme à la réalité.
Pour les spermicides,
au bout de 10 ans, ces pourcentages sont de 86 % en usage parfait et de
96 % en usage habituel. Voici quelques autres pourcentages :
• Méthodes
d’auto-observation : 26 % et 94 %
• Préservatif
masculin : 18 % et 86 %
• Pilules,
patches, anneaux vaginaux : 3 % et 61 %
• Depo-Provera
(contraceptif longue durée) : 2 % et 46 %
•
Stérilet (méthode contragestive) : 6 % et 8 %
• Stérilisation
féminine : 5 % dans tous les cas
• Stérilisation
masculine : 2 %
• Implant
hormonal : 1 %.
Bref, aucune
méthode n’est absolument efficace.
Et dans
l’ensemble, on peut noter que pour les méthodes sans doute les plus répandues,
comme la pilule ou le préservatif, largement plus d’une femme sur deux aura une
grossesse en 10 ans d’utilisation : combien en 30 ans ?
Toutes ces
méthodes – à l’exception des différentes formes d’auto-observation – ont pour
point commun le refus de l’enfant par principe. Cela explique que dans un pays
comme la France, quelque 70 % des « IVG » sont pratiquées sur
des femmes utilisant une forme de contraception. Si celle-ci
« rate », l’avortement est alors un simple moyen de rattrapage.
Les méthodes
d’auto-observation, dites aussi « méthodes naturelles » sont celles –
hormis le contraceptif masculin – qui affichent une plus grande distance entre
l’utilisation parfaite et l’utilisation « typique ». Ici quelques
remarques s’imposent : il y a plusieurs méthodes d’auto-observation,
certaines plus exactes que d’autres, et plusieurs moyens de les utiliser. Soit
en ayant recours à l’abstinence aux jours féconds, dans le refus cohérent de
toute contraception artificielle, soit en utilisant ces jours-là des moyens en
eux-mêmes peu efficaces comme le retrait ou le préservatif. C’est en tout cas
ce type de régulation des naissances qui, seul, peut être compatible avec un
esprit d’ouverture à la vie.
Autre remarque,
et elle me semble importante : que ce soient les pilules, les préservatifs
ou autres contraceptifs de courte durée, elles affichent un taux d’échec assez
important et ce sont donc elles que l’on retrouve chez ces femmes qui avortent
« malgré » la contraception.
En revanche, ce
qui fonctionne vraiment bien aux dires des partisans du contrôle de la
population, outre la stérilisation qui est irréversible en principe, ce sont
les dispositifs intra-utérins au cuivre ou au levonorgestrel ou, mieux encore,
l’implant hormonal (enfin : pas
toujours).
Une large
couverture contraceptive par ces moyens aurait indubitablement des effets sur
le nombre de grossesses non désirées et pousserait sans doute les avortements
à la baisse, apportant de l’eau au moulin des partisans de la contraception
pour « éviter » les avortements. En passant par pertes et profits,
évidemment, les avortements très précoces provoqués par la fonction
anti-nidatoire de nombre de ces méthodes.
Quoi qu’il en
soit, on assiste depuis plusieurs années à une promotion forte de la
contraception de longue durée, ce qui explique peut-être pour partie que la
dénonciation de la contraception orale soit devenu enfin un thème accepté dans
la grande presse, alors que sa nocivité était bien documentée au moins depuis
la parution du livre d’Ellen Grant, Amère
pilule, en 1985.
Faut-il s’en
réjouir ? Les contraceptifs de longue durée, par définition, marquent un
refus de la vie plus absolu que les autres et sont le reflet d’une mentalité de
plus en plus gangrenée par la culture de mort. Elles bouleversent encore plus
profondément l’état physique – et pourquoi pas psychique ? – des femmes,
en les stérilisant durablement, c’est-à-dire en empêchant volontairement leur
corps de fonctionner de manière saine. Ce faisant elles déresponsabilisent
encore davantage que ne le font les autres contraceptifs artificiels.
Et ce n’est pas
une bonne nouvelle pour la société.
Merci au site pro-vie canadien de Suzanne
Fortin, bloggueuse catholique attentive et avisée, à qui je dois cette
info : voir ici.
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