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¡Rajoy demision! Ce mardi soir devant le siège du Partido Popular. “Derecho a vivir” promet une campagne dure. |
Alberto Ruiz Gallardón, lui qui a
conçu, porté et défendu la loi restreignant l’accès à l’avortement, a décidé
non seulement de démissionner de son poste de ministre, de son mandat d’élu et
de son poste de responsabilité au Partido Popular, mais d’abandonner la
politique, dès l’instant où Mariano Rajoy, chef du gouvernement, lui a fait
part de sa décision définitive de ne plus soutenir l’avant-projet.
« Je crois que c’est mon obligation de démissionner, avec
humilité », a-t-il déclaré lors d’une conférence
de presse cet après-midi : « Je
n’ai pas eu la capacité de convertir l’avant-projet en projet de loi. » Pour
ce qui est de la « nouvelle formule » que le gouvernement veut mettre
en place, il ne lui appartient pas d’y travailler, a-t-il dit, lui qui avait
obtenu un accord « ferme et carré » à propos de ce qu’il avait
compris comme étant la volonté du gouvernement, du Partido Popular et de ses électeurs.
Il a toutefois remercié le
président du gouvernement, Mariano Rajoy, « de son soutien et de sa
confiance », assurant que sa « loyauté » et sa
« confiance » à son égard sont « intactes ».
Si Ruiz Gallardón part d’une
certaine manière battu, il n’en est pas moins clair sur les principes et sur le
recul du gouvernement : il a souligné que son avant-projet était bien dans
la ligne de la doctrine du PP, avec la position adoptée par ce même parti lors
de son recours devant le Tribunal constitutionnel contre la loi socialiste – la
loi Zapatero – et même avec celle du Tribunal constitutionnel lui-même.
Il a précisé qu’aucun membre du
gouvernement ou du parti n’était venu lui demander d’abandonner quelque point
que ce fût de la loi. Il était lui-même convaincu que la loi serait
votée : « C’est moi qui
me suis trompé, mais ce que j’ai dit, je l’ai dit avec conviction. »
Et de préciser qu’il sent surtout
qu’il « n’a pas été capable d’accomplir la tâche que lui avait
confiée le gouvernement ».
(Pourquoi cette impression de fusible
qui saute ?)
Il insiste : « J’ai fait
ce que j’ai cru honnêtement avoir été chargé de faire, ce qui répondait à mes
engagements pour faire partie de cet Exécutif : si cela ne s’est pas fait,
j’en assume la responsabilité. » Puis : « Les grandes réalisations
requièrent peut-être davantage de temps et d’efforts, plus qu’une seule
législature. Le débat ouvert enrichit la société espagnole. »
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Gador Joya tweete : La loi Zapatero est désormais la loi Rajoy. |
Ces paroles ont un goût de trop
peu. Même si le projet Gallardón n’était pas un rejet pur et simple de
l’avortement, même si ce n’était en réalité qu’un petit pas – grand par le
symbolisme –, pour mettre un terme à la mise à mort légale des enfants à
naître, son abandon est un échec non tant pour le ministre que pour l’Espagne,
et une victoire pour la culture de mort. Gallardón s’en va en protestant des
bonnes intentions de ceux qui l’ont lâché, c’est sans doute honorable, mais
cela ne grandit pas l’équipe gouvernementale qui n’a pas voulu prendre le
risque électoral de mécontenter sa gauche.
Risque électoral – mais aussi
international. Rajoy a-t-il subi des pressions de l’Union européenne ? Il
est difficile de croire que non. Cela faisait trop désordre, ce pays sous
assistance qui prétendait n’en faire qu’à sa tête sur un sujet aussi
« essentiel » pour la « démocratie ».
Dès ce soir, une manifestation
de Derecho a Vivir a réuni plusieurs centaines de personnes devant le siège du
Partido Popular pour avertir que ce parti n’aura pas leurs voix :
« Rajoy, avec l’avortement je ne voterai pas pour toi. »
La semaine dernière, Ruiz
Gallardón, avait déclaré que nul ne savait où seraient les uns et les autres
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Devant le siège du PP. |
dans un jour ou dans un an : « Mais je vous assure de ceci : là
où nous trouverons, on me trouvera en train de défendre la liberté des femmes
et la vie des enfants conçus. » C’est-à-dire : pas dans les cercles
de pouvoir, soyons-en sûrs.
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