05 novembre, 2013

France : “améliorer” l'accès à l'avortement

Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) présentera jeudi au gouvernement quelque trente propositions visant à améliorer l'accès à l'« IVG », pour que l'avortement devienne « un peu plus un droit comme un autre ».

Car même avec plus de 220.000 avortements par an, malgré un taux de « couverture contraceptive » quasi inégalée et une proportion de 35 % des femmes qui selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) qui ont recours à l'« IVG » au moins une fois dans leur vie, la France ne facilite pas assez les choses. Quoi, il en faut encore plus ? Sans doute, et d'ailleurs le HCEfh aimerait bien voir amélioré l'outil statistique pour en faire le décompte.

Mais le plus urgent, alors que la loi Veil aura bientôt 40 ans et que le nombre d'avortements n'a pas baissé, est de mettre fin à la répugnance morale des femmes devant l'« IVG » : pour Françoise Laurant, présidente de la commission Santé, droits sexuels et reproductifs du Haut conseil, elles « ne se sentent pas légitimes, tout concourt à les culpabiliser ».

En attendant que le rapport soit rendu public, elle a expliqué dans une interview que la demande de faire disparaître totalement la notion de « détresse » pour justifier l'avortement du code de la santé publique fera partie des priorités mises en avant par le Haut conseil, tout comme la suppression du délai obligatoire de réflexion d'une semaine entre les deux premières consultations en vue de l'intervention.

Figurent aussi parmi les propositions un recours facilité à l'« IVG » chirurgicale qui pourrait être pratiquée sous anesthésie locale en centre de santé ou maison médicale – l'avortement près de chez vous – pour éviter aux femmes d'avoir à faire jusqu'à 150 kilomètres pour trouver un centre qui les accueille dans les délais.

C'est tout le paradoxe de ce drame qui ne connaît pas de répit en termes statistiques et qui pourtant est présenté comme un parcours de la combattante – comme si les demandes d'avortement dépassaient largement le nombre d'« IVG » effectivement procurées. « Il y a une aggravation depuis quelque temps », assure Mme Laurant.

Sans surprise, le HCEfh, mandaté par Najat Vallaud-Belkacem, propose la mise en place d'un « Plan national » et la création d'un « observatoire IVG », encore un bidule non seulement onéreux, comme toujours, mais qui dans ce cas, en outre, serait tristement symbolique de la manière dont l'Etat couve sa culture de la mort.

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