31 octobre, 2013
Les écrans – télévision,
internet, tablettes, smartphones et autres consoles – posent un réel problème
d’éducation et de santé : c’est le message de l’American Acadamy of Pediatrics qui vient de rendre son dernier avis
sur « Les enfants, les adolescents et les médias ». L’excès de
consommation d’écrans est associé à la violence, à l’activité sexuelle, à
l’usage de stupéfiants et à l’obésité.
Aux Etats-Unis, les enfants de 8
à 10 ans passent en moyenne 8 heures par jour sur l’un ou l’autre des médias
cités plus haut ; pour les adolescents on passe à plus de 11 heures par
jour, selon une étude récente qui a déclenché l’établissement de ce rapport.
Désormais les jeunes passent plus
de temps sur Facebook qu’à l’école : c’est même devenu l’activité
principale après le sommeil. Et les parents n’en savent rien, selon le pédiatre
Victor Strasburg : ils n’ont aucune idée du temps d’écran de leurs enfants
ni du type de contenus qu’ils visionnent.
« Je vous garantis que si vous avez un garçon de 14 ans disposant
d’une connexion internet dans sa chambre, il regarde de la pornographie »,
a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Selon le rapport des pédiatres,
aux dires des enfants et des jeunes deux tiers des parents ne mettent pas de
limites au temps passé devant les écrans.
Sans recommander un arrêt total
de cette « consommation », les pédiatres voudraient voir cette
activité régulée par les parents, les éducateurs et leurs confrères, ce qui
supposerait d’éduquer les enfants à faire de bons choix. Tout en soulignant que
si des effets positifs, qu’ils appellent « pro-sociaux », existent, la
plupart des enfants et des jeunes subissent davantage d’effets négatifs.
Que faire ? Le rapport
préconise une sorte de dépistage lors des visites chez le pédiatre où le
médecin devrait demander aux parents combien de temps l’enfant passe devant les
écrans chaque jour, et les interroger sur la présence d’une télévision ou d’un
écran connecté à internet. Manière d’alerter plutôt que de régler le problème.
Il faut également que les parents
instaurent des « régimes médias » limitant l’usage de tous ces médias
de divertissement à deux heures par jour. « Mettez
en place un “couvre-feu” médiatique à l’heure des repas et du coucher, y
compris pour les téléphones portables. Etablissez des règles raisonnables mais
fermes pour l’usage des téléphones portables, des SMS, d’internet et des
réseaux sociaux. Gardez téléviseur et écrans connectés à internet en dehors de
la chambre de l’enfant. »
Pour les enfants de moins de deux
ans, il faut « totalement écarter
l’exposition aux écrans médias ».
LifeSite
constate que les pédiatres ne font aucune recommandation quant aux contenus auxquels
sont exposés les enfants et les jeunes.
Pourtant les images violentes ou
sexuellement explicites ne se bornent pas aux sites pornographiques, loin s’en
faut.
A toutes ces considérations il
faut ajouter quelques remarques de fond.
Pourquoi l’exposition aux écrans
a-t-elle tous ces effets négatifs ? Il en est de physiques, mais plus
grave encore est la passivité devant l’image, l’immersion dans le virtuel et
surtout la sollicitation du cerveau droit au détriment de la parole, de
l’analyse et du raisonnement.
Cela est particulièrement vrai
pour les jeux vidéo basés sur la vitesse de l’« action-réaction » qui
« montent » des circuits neuronaux réflexes, alors que tous ont
besoin de réfléchir et que les plus jeunes ont besoin d’apprendre à le faire. C’est
la raison d’ailleurs pour laquelle même les « écrans sérieux » sont à
proscrire pour les apprentissages à l’école : le petit d’homme a d’abord
besoin de prendre son temps et de mettre des mots sur toutes ses perceptions
avant de pouvoir avoir réellement conscience de lui-même et de devenir capable
de raisonner.
Sans quoi il absorbera sans recul
et sans critique tout ce que lui présentent les écrans dont il deviendra
dépendant.
Mais sur toutes ces questions-là,
je vous renvoie aux remarquables ouvrages d’Elisabeth Nuyts, disponibles ici.
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