09 août, 2013
Jaga Stojak, 49 ans, exerce la belle profession de
sage-femme depuis 27 ans. Ou plus exactement, exerçait. Le 14 juin, la
direction de l’hôpital général Hrvatski Ponos de Knin, où elle travaillait
depuis 14 ans, l’a renvoyée chez pour refus de participer à un avortement.
Cela faisait quelque temps que l’affaire couvait, a fait savoir
la sage-femme dans une interview. Cette catholique pratiquante affirme que le
harcèlement à l’égard de celles qui refusent de participer à des avortements ne
date pas d’hier. Elles sont progressivement repérées et extirpées,
« brisées de diverses manières », puisque le droit à l’objection de
conscience reconnu aux médecins et aux infirmières croates ne leur est pas
étendu dans son hôpital.
Ainsi, alors qu’elle n’a jamais fait l’objet d’une
quelconque plainte de la part de ses patientes, elle a subi une persécution
larvée à la suite de divers refus fermes d’asssister à des
« IVG » : elle a ainsi été rétrogradée dans la hiérarchie et a
subi une coupe de salaire. A quoi s’est ajouté le harcèlement : les
moqueries, le ridicule dont elle s’est plainte auprès de son ordre
professionnel et du syndicat de personnel médical n’ont provoqué aucune réaction.
Un responsable médical devait finir par lui dire que si elle
ne voulait pas pratiquer des avortements elle aurait dû devenir
« coiffeuse ou cuisinière » plutôt que sage-femme.
C’est alors que Jaga Stojak, raconte LifeSite, a décidé de
rendre son cas public. « A partir de là, c’était l’enfer. Nombre de
mes collègues et des infirmières cadres m’ignoraient, elles faisaient semblant
de ne pas me voir. » Seuls quelques médecins ont continué de soutenir
discrètement la sage-femme.
Le 14 juin, ce fut le traquenard. On ordonna à Jaga Stojak
de préparer ses instruments pour participer à un avortement volontaire. En
présence de la patiente, elle refusa. Le directeur de l’hôpital, Antonella
Karačić
la menaça aussitôt d’une procédure judiciaire et la renvoya chez elle.
Amaigrie, physiquement très atteinte, Mme Stojak a
décidé de riposter ; elle a engagé un avocat pour l’aider à défendre non
seulement ses droits, mais ceux de toutes les sages-femmes croates. « J’ai droit à la même objection de
conscience que les médecins et les infirmières. J’irai à Strasbourg s’il le
faut, mais je ne lâcherai rien. »
Voilà qui sera intéressant à suivre, puisque l’objection de
conscience en matière d’avortement est reconnue au niveau européen mais limité
par les cas d’urgence médicale. Un cas test ?
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