11 mars, 2013

Regnerus : un nouvel article sur les enfants de parents homosexuels

Le précédent article s'achevait sur une double critique adressée à Regnerus : son emploi des termes « mère lesbienne » ou « père gay » et le fait qu'il n'avait pas écarté la variable de la stabilité familiale de ses études sur leurs enfants alors qu'elle joue un facteur déterminant dans la réussite future des enfants.

Regnerus a répondu à ces critiques et sa réponse a été publiée, de nouveau par Social Science Research, en novembrele responsable éditorial de cette revue scientifique ayant – au terme d'une enquête sur la publication du premier article, confiée à une autorité indépendante – renouvelé sa confiance au chercheur.

Matthew J. Franck résume la réponse ici.

Regnerus accepte de ne plus parler de « mère lesbienne » ou « père gay », même si dans son étude initiale il avait nettement précisé de quoi il s'agissait, mais plutôt de « relations » lesbiennes ou gays, et ajoute qu'il est très, très peu probable qu'il puisse s'agir de passades puisque ce sont les jeunes adultes interrogés qui se remémoraient une relation amoureuse de ce style observée chez leurs parents.

Quant à la stabilité, Regnerus rejette vigoureusement la critique. Pour lui, il ne faut pas « contrôler » la variable de l'instabilité en vue de l'écarter de la comparaison, puisqu'il s'agit plutôt du « chemin » parcouru de manière caractéristique par les familles comportant un père ou une mère ayant une relation homosexuelle.

Et ce pour deux raisons : si la stabilité importe pour les enfants, il est « sensé » de conserver cette variable pour évaluer leur réussite dans la vie. Par ailleurs, il ne pense pas qu'il aurait été en mesure de trouver un nombre plus important de « couples stables » gays ou lesbiens. Sur les 15.000 personnes initialement interrogées, 163 parlaient d'une relation homosexuelle chez leur mère, 73 chez leur père. Dans une douzaine de cas supplémentaires, il s'agissait à la fois du père et de la mère : Regnerus les a intégrés dans la catégorie des mères ayant eu des relations homosexuelles, soit 175 au total. Seuls 85 des enfants concernés ont vécu à un moment ou à un autre avec leur mère et sa partenaire de même sexe pendant l'enfance. Dont 31 enfants pendant 1 an au plus, 20 entre 1 et 2 ans, 5 jusqu'à 3 ans, et huit pendant quatre ans. Seuls 19 enfants ont passé au moins 5 ans consécutifs avec leur mère et sa partenaire, un total qui tombe à 6 pour 10 ans et plus. Seuls deux enfants ont été élevés depuis leur première année jusqu'à leur 18e anniversaire par deux femmes restées ensemble pendant toute cette période.

Chez les hommes, cette dernière catégorie tombe à 0 – sur une population initiale de 15.000.

Ainsi, note Matthew Franck, le fait qui saute aux yeux dans l'étude de Regnerus est que « l'instabilité familiale est une expérience caractéristique de ceux dont les parents ont des relations homosexuelles ». Il ajoute, donnant raison à Regnerus qui refuse de considérer la stabilité comme une variable de contrôle : « Partir à une recherche sans fin d'un échantillon suffisamment important et pris au hasard de couples stables de même sexe élevant des enfants, c'est rater la réalité sociale qui nous confronte : ils sont notablement absents de la vie des enfants dont les parents se trouvent au sein de relations homosexuelles. »

Regnerus a appliqué encore d'autres nouvelles méthodes d'évaluation aux données qu'il avait à sa disposition, prenant en compte la vie ou non avec le partenaire homosexuel, le divorce éventuel, le remariage, la monoparentalité, l'adoption…

« Malheureusement pour ceux qui le critiquent, cela ne fait que très peu de différence. Sur ce multiples critères, les enfants de mères s'étant trouvées dans une relation lesbienne ont mal réussi, que leurs mères aient eu un partenaire au foyer ou non, et ces deux catégories se ressemblaient davantage qu'elles ne ressemblaient à celle de la famille biologique intacte. »

Ce que Regnerus exprime ainsi :

« Les enfants adultes qui rendent compte d'une relation homosexuelle maternelle – indépendamment du fait que leur mère ait jamais résidé ou non avec sa partenaire de même sexe – ressemblent bien davantage aux enfants d'autres types de foyers qu'à ceux de familles biologiques stables et intactes. »

La question se pose de savoir si aujourd'hui, à un moment où l'acceptation sociale des couples de même sexe est devenue bien plus fréquente, les mauvais scores des enfants seraient aussi flagrants : ses interviewés étaient enfants il y a quelque vingt ans, compte tenu que Regnerus ne pouvait interroger que des adultes. Peut-être, dit Regnerus. Mais cela n'est « guère certain ». De multiples études montrent en effet que les couples de même sexe, particulièrement les couples de lesbiennes, ont un taux de divorce plus élevé quand elles peuvent se « marier », et qu'elles restent ensemble moins longtemps. Ce qui a forcément des effets sur les enfants.

On peut dire avec certitude que les enfants vont mieux et réussissent mieux dans couples stables formés de leurs parents biologiques ; aucune étude à ce jour ne permet de confirmer qu'il en va de même pour les enfants élevés au sein d'un couple homosexuel stable, faute de couples homosexuels stables avec enfants à étudier…



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