26 décembre, 2012

Chine : politique de l'enfant unique et corruption

Quand le gouvernement se mêle de dicter aux couples la taille de leur famille, l'intrusion intolérable se double forcément à un moment ou à un autre des effets pervers liés à l'accaparement par l'Etat de rôles qui ne sont pas les siens. En règle générale, la Chine empêche, par la menace et la contrainte, les citadins d'avoir plus d'un enfant, et les ruraux plus de deux, le deuxième leur étant consenti s'is ont d'abord une fille. On sait que cette politique a conduit à un véritable génocide des filles dans un pays où c'est le fils qui est tenu de prendre soin de ses vieux parents. On sait qu'elle est imposée par la contrainte, par le biais d'avortements et de stérilisations forcées, ainsi que par des amendes et des brutalités policières pour les contrevenants. Mais elle est aussi source de trafics et de corruption.

En rendant l'enfant rare, elle en a fait un objet de convoitise, devenu vite un objet d'échange ou de vol…

Les forces de l'ordre chinoises viennent ainsi de mettre la main sur un réseau de vente de bébés : 355 personnes soupçonnées d'y avoir participé ont été arrêtées, et parmi elles on compte des officiers du planning familial : ceux-là mêmes qui sont chargés de veiller au strict respect de la politique de contrôle de la population du gouvernement communiste chinois.

Le démantèlement du réseau a commencé le 18 décembre dernier et a permis à ce jour de « sauver » 89 enfants, comme le dit la presse chinoise ; terme à manier toutefois avec précaution s'agissant d'un pays où les forces de l'ordre, précisément, sont impliquées légalement dans les opérations de contrôle de la population…

On parle ainsi d'un officier de planning familial accusé d'avoir vendu quatre bébés, que l'on suppose arrachés à des familles qui avaient dépassé leur compte d'enfants. Un autre est soupçonné d'avoir acheté un bébé, un deuxième garçon alors qu'avec sa femme, il a déjà un fils de 10 ans.

Les garçons sont évidemment plus prisés que les filles, mais celles-ci dont également vendues par des familles déçues de ne pas avoir un fils et d'avoir épuisé leur quota. Ou abandonnées…

Quant aux officiers de planning familial, ils sont aussi parfois convaincus d'avoir accepté des dessous-de-table pour fournir aux familles le « hukou » ou permis d'enregistrement familial dont celles-ci ont besoin pour donner une existence légale à leur bébé « acheté ». Ils jouent également de leur pouvoir par rapport aux familles qui ont contrevenu aux règles pour les pousser à donner leur enfant pour l'adoption.

Les abus sont si nombreux qu'ils servent de justification à l'enregistrement des nouveau-nés sur une base de données génétiques afin de pouvoir les identifier grâce à leur ADN.

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1 commentaire:

Unknown a dit…

Dans le troisième § avant la fin une coquille "dont" à la place de "sont".

Meilleurs sentiments.

Denis Merlin

 
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