Est-ce parce qu'il s'agit d'une initiative émanant de personnalités de l'UDC (Union démocratique du centre, la formation politique suisse classée la plus à droite) ou parce qu'ils croient vraiment ce qu'ils disent ? Quoi qu'il en soit, des évêques helvétiques ont exprimé leur opposition au référendum d'initiative populaire « financer l'avortement est une affaire privée » qui visent à mettre fin au remboursement de l'avortement par l'assurance maladie en Suisse.
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Mgr Markus Büchel. Il verrait bien des femmes diacres |
Mgr Markus Büchel, rapporte La Croix, a déclaré au quotidien alémanique Blick que le projet touchera davantage les femmes en situation difficile que celles qui sont aisées. Drôle d'argument… Il est vrai que l'évêque de Saint-Gall – et futur président de la conférence épiscopale suisse – précise que l'initiative passera « à côté du but » qui devrait être « la réduction du nombre d'interruptions de grossesse ». Mais il assure qu'il y aura toujours des femmes qui opteront pour un avortement : « En tant qu'Eglise, nous ne pouvons pas l'empêcher, et l'initiative ne l'empêchera pas non plus », raison pour laquelle il estime que la privatisation du financement sera « un pas vers une médecine à deux vitesses ».
On croît rêver : le prélat semble plus préoccupé par sa vision collectiviste de la médecine et de l'assurance maladie que par la volonté d'un grand nombre de Suisses de ne coopérer en rien, et surtout pas en finançant les opérations, la mise à mort des tout-petits.
Mgr Martin Werlen, abbé d'Einsideln, développe une argumentation du même acabit, reconnaissant certes « une bonne intention » dans la volonté de s'en prendre à la « normalité institutionnalisée de l'avortement », mais il l'accuse de ne pas en mettre en cause le principe de l'« interruption volontaire de grossesse ». « L'avortement n'est justement pas une affaire privée. »
Ce n'est pas faux de dire que toute la société devrait concourir pour qu'il n'y ait plus de raisons d'avorter, comme il l'affirme. Mais une fois de plus, il s'agit de permettre aux contribuables de ne pas porter la responsabilité de ces morts.
On pourra juger de la pertinence (ou non…) des prises de position de ces évêques d'après ce communiqué des jeunes UDC en Valais romand, daté de janvier dernier :
Comme nous l’a rappelé hier soir l’émission Temps Présent de la TSR, quelque 11’000 interruptions de grossesse ont lieu chaque année en Suisse. Cette situation est d’autant plus choquante que l’avortement est actuellement remboursé par l’assurance maladie de base. Cela doit cesser !
Non, l’avortement n’est pas une maladie. Il est le fruit d’une conception du monde purement matérialiste, d’une société qui se donne le droit de choisir entre tuer ou laisser vivre l’enfant. La solution des délais en Suisse est un crime contre la génération à venir.
C’est pourquoi, il est important de soutenir l’initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privée » qui a été déposée en juillet 2011 avec 111.000 signatures.
Par cette initiative populaire, il s’agit également d’informer les citoyennes et les citoyens de notre pays qu’ils participent notamment au financement des avortements avec leurs primes maladie. Beaucoup en sont étonnés et n’approuvent pas cette manière de faire. Le peuple doit donc avoir la possibilité de décider s’il veut ou non continuer à financer les avortements avec ses primes maladie.
Les caisses d’assurance maladie ont pour mission de préserver des vies, non de les anéantir !
Jeunes UDC du Valais romand
Grégory Logean, Co-président
Conseiller municipal d’Hérémence
Oskar Freysinger, conseiller national de l'UDC, est sur cette même ligne comme il l'avait confié l'an dernier à
Nouvelles de France : « L’avortement est inclus dans les remboursements de la caisse maladie, donc des gens comme moi paient pour ce qu’ils considèrent comme un crime, je trouve ça totalement anormal. Nous estimons que si quelqu’un, dans son plan de vie, veut avorter, il doit faire payer cela par des caisses complémentaires. »
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1 commentaire:
Je me rappelle C. S. Lewis et J. R. R. Tolkien à propos la divorce sur demande.
Ils étaient d'accord que divorce civil au moins pour autre chose que faute grave (selon le catho Tolkien même une séparation aurait bien entendu impliqué un devoir continué à fidélité, j'imagine) était néfaste, et aussi que ce n'était pas apperçu comme ça par le public brittanique de l'époque.
Aussi sur le fait que les riches contournaient déjà la loi en vigueur en arrangeant des fautes fictives pour avoir leurs divorces.
CSL était pour que le divorce sans faute mette le pauvre dans la même liberté que le riche.
JRRT pensait plutôt que, dans le fait de se nuire à soi-même et à un proche, une parité avec le riche connard n'est pas une vraie justice.
Je pense bien sûr que JRRT avait raison, c'était un des motifs pour ma conversion (vu que j'ai tôt lu les collections respectives de lettres).
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