Contraception anonyme dès 13 ans, proposent les services de santé britanniques
Un rapport sur la contraception anonyme pour les jeunes mineures fait scandale au Royaume-Uni et révèle que le National Health Service (le service de santé étatisé, NHS) a déjà mis en place des programmes pilotes autorisant des pharmaciens à donner la pilule à des mineures âgées de 13 à 16 ans. Le rapport se fonde sur l'expérience conduite depuis 2008 auprès de cinq officines de Southwark et Lambeth autorisant la distribution anonyme et sans prescription de contraceptifs chimiques aux femmes majeurs ainsi qu'aux mineures de 16 et 17 ans : avec un tel succès, selon les intéressés, que la recommandation a vite suivi de l'autoriser aux jeunes filles dès 13 ans.
Les participants se réjouissent en effet d'avoir fourni la pilule sans prescription, dans 46 % des cas, à des femmes qui ne l'avaient jamais utilisée auparavant. Le rapport signale qu'un quart des distributions a concerné des jeunes femmes de moins de 19 ans, et qu'une majorité des distributions a « bénéficié » à des jeunes femmes noires d'origine africaine ou des Caraïbes ; une seule pharmacie sur les cinq signale que le nombre de pilules du lendemain distribuées a chuté de manière significative depuis la mise en place du plan. Les « consultations » étaient souvent proposées dans le cadre d'une demande de contraceptif d'urgence gratuit. Et dans l'ensemble la première distribution de la pilule n'a pas été suivie d'une demande de nouvelle prescription…
Alors que des médecins généralistes britanniques mettent en avant les risques liés à la fourniture de la pilule sans connaître l'histoire médicale des clientes, et spécialement des très jeunes filles que l'on veut maintenant exposer aux contraceptifs hormonaux sans le moindre garde-fou, le Département de la santé britannique a d'ores et déjà approuvé l'initiative, précisant néanmoins que les pharmaciens avaient un rôle de surveillance à jouer :
« Ils doivent s'assurer pleinement que ces jeunes personnes aient bien compris toutes les implications avant de prescrire (sic) un contraceptif, y compris en les encourageant à s'en ouvrir à leurs parents. »
Ce qui reste de l'ordre du vœu (si l'on ose dire…) pieux.
La revue professionnelle Pulse dit pouvoir révéler que d'autres pharmacies dans les îles britanniques ont été choisies pour mener des programmes similaires, dans certaines banlieues de Londres et de Manchester, tandis qu'une pharmacie dans cette dernière ville et le NHS de l'île de Wight ont déjà commencé dans le cadre de projets pilotes à fournir la pilule à des jeunes filles de 13 à 16 ans.
Le Dr Trevor Stammers, président du Christian Medical Fellowship, a qualifié l'initiative et la recommandation de « profondément troublantes », soulignant qu'elles sont en contradiction « avec la loi sur l'activité sexuelle avant l'âge du consentement légal ». Il met en garde aussi contre les dangers de la pilule qui augmente le risque de formation de caillots sanguins et ne doit pas être donnée sans une auscultation complète.
Le Daily Mail cite le Pr David Paton, de l'université de Nottingham : le plan n'aura aucune efficacité pour faire diminuer le nombre de grossesses adolescentes, affirme-t-il d'après l'expérience : si les jeunes filles savent qu'elles peuvent obtenir la pilule sans que leurs parents le sachent elles seront simplement plus enclines à accepter les relations sexuelles précoces.
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