26 décembre, 2011

Magnificat : par excellence, la prière des futures mères !

Laissons un peu les mauvaises nouvelles qui n'abondent pas moins en cette semaine de Noël que les autres semaines de l'année. C'est l'heure de la crèche, l'aboutissement d'une attente de neuf mois qui changea le monde dès son début, au moment de l'Annonciation.

Neuf mois d'attente et une « grossesse à risques », comme on dirait aujourd'hui. La Vierge Marie était une toute jeune fille : quinze ans ? Seize ans tout au plus ? Une « grossesse adolescente », diraient encore nos contemporains, face à laquelle il n'existe qu'une attitude « responsable » : « l'IVG ». Pire : à Nazareth, en ce temps-là, cette grossesse sans père – puisque la bon saint Joseph aurait pu lancer à la face du monde que sa fiancée n'était pas enceinte de lui – exposait la plus pure des créatures humaines à une mort horrible, la lapidation pour adultère. Situation dans laquelle « l'IVG » aurait pu mettre fin à ses problèmes. Pauvre, seule, démunie, adolescente, Marie, l'Immaculée risquait de passer pour une fille sans foi ni loi.

Mais Joseph, « qui était un homme juste », résolut alors  même qu'il en était à se demander s'il ne devait pas la répudier, de ne le faire qu'en secret.

Etonnant paradoxe : la justice, précisément, semblait exiger que la jeune fille fût exposée aux rigueurs de la loi du Deutéronome. Mais Joseph, qui était juste non au sens de la loi, mais parce qu'il choisissait le bien, pensait d'abord à la protéger de la loi. Et on sait que c'est à la suite de ce choix qu'il lui fut dit en songe par un ange de prendre son épouse chez lui. Avant toute chose, il avait protégé la vie.

Marie enceinte – à peine de quelques jours semble-t-il puisqu'elle « se rendit en hâte à la montagne » – se dépêcha, dès qu'elle connut la grossesse de sa cousine en même temps que la sienne, auprès d'Elisabeth.

Et en chemin, elle composa comme c'était la coutume pour les futures mamans de ce temps-là, un chant de grâce et d'amour pour son enfant à naître.

Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leur trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.
Amen.
C'est le chant de la Mère de l'Enfant-Dieu, le chant de la Vierge enceinte, de la Vierge sage qui puise dans l'Ancien Testament un résumé de l'histoire du salut le chant de la femme éblouie de porter la vie, la vie du Messie. Ce chant dit la beauté et la force de la vie naissante : merveille que cette grossesse, qui est accomplissement et aboutissement d'une attente qui commença en fait dès le début de l'humanité, avec la promesse de Dieu à Eve. Ce sont toujours les naissances qui donnent la joie, ce sont elles qui, « de génération en génération », permettent l'accomplissement du plan salvifique de Dieu.

Sainte Julienne de Cornillon, sainte du XIIe siècle de la région de Liège qui fut à l'origine de la Fête-Dieu, aimait tout particulièrement ce chant du Magnificat dont elle répandit la dévotion pour honorer Jésus dès le sein de sa mère : elle le récitait et le faisait réciter autour d'elle neuf fois par jour en raison des neuf mois où Marie porta le Fils de Dieu. Il lui semblait, disait-elle, qu'il n'était pas possible qu'une personne en état de grâce pût ne pas être exaucé par l'intercession de la glorieuse Vierge pour toute demande relative au salut de son âme, en prononçant sur un ton d'exaltation les paroles Magnificat anima mea Dominum et ce qui suit, en renouvelant à la même Vierge la joie qu'elle eut alors, aussi souvent par jour qu'elle porta le Fils de Dieu en son heureux sein. (Source : ici.)

Magnificat, donc, pour le salut de chacun d'entre nous et pour la cause des enfants à naître !

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