Philippines : adoption de la loi sur la santé reproductive, et mise au point de l'Eglise
Le comité pour la Population et les relations familiales de la Chambre des représentants des Philippines a approuvé lundi, une version consolidée de la loi sur la santé reproductive, refusant d'entendre les voix discordantes et notamment celle de Pablo Garcia qui n'a pas pu obtenir une explication sur l'absence, dans le texte, d'un rappel du principe constitutionnel de protection des droits de la famille et des enfants à naître.
« Sommes-nous en train d'éviter habilement, dans cette loi, la question de la protection de la vie des enfants à naître ? Où est l'affirmation de la reconnaissance de la sainteté de la vie familiale ? Où est celle de la protection de la vie de ceux qui ne sont pas encore nés, depuis la conception ? »En face, on a affirmé l'urgence du vote du fait que des lois similaires ont déjà été discutées et que le nouveau texte allait de toute façon être revu en session plénière. L'adoption du texte a donc eu lieu dans la foulée. Un autre élu disait son opposition au texte, Garcia parlait encore, quand les autres membres du comité se sont levés pour partir à peine une demi-heure après le début de la séance.
En l'état, le texte impose à l'Etat de « promouvoir sans parti-pris toutes les méthodes naturelles et modernes de planning familial qui sont sûrs et légaux ». Il prévoit « l'éducation sexuelle et sur la santé reproductive » dans toutes les écoles et systèmes d'éducation des Philippines depuis l'avant dernière année de l'école primaire jusqu'à la 4e année du secondaire.
Le texte fait encore le lien entre contrôle de la population et la lutte contre la pauvreté, exigence explicite ou occulte des programmes d'aide internationale d'orientation mondialiste.
Ce texte devra donc passer en plénière au cours de la 15e session du Parlement philippin qui durera encore deux ans, et pourrait être doté d'un statut « urgent » – après avoir attendu 16 ans tout de même…
Le président de la Conférence des évêques des Philippines, Mgr Nereo Odchimar, a fait savoir que le dialogue engagé autour de la loi par la hiérarchie catholique avec le gouvernement philippin pourrait être interrompu par l'Eglise si celle-ci obtient la preuve que les autorités civiles sont en train d'accélérer le processus d'adoption, citant l'avis des médias selon lequel le gouvernement fait progresser les choses avec une « rapidité inhabituelle ».
Pendant ce temps, l'ancien président de la conférence épiscopale, Mgr Oscar Cruz, cité par le service d'information officiel de la Conférence, a fait savoir que les hommes politiques peuvent s'amuser avec l'Eglise catholiques à propos d'autres sujets, mais pas sur la question du caractère sacré de la vie humaine. Il a annoncé que l'Eglise saura réagir et combattre si celui-ci est menacé, notamment par la possible adoption de la loi sur la santé reproductive.
« Il n'y a rien de plus important pour l'Eglise que la vie. La réalité la plus précieuse en ce monde est la vie humaie » – à telle enseigne que l'avortement est puni d'excommunication. « C'est tout. Comprenez donc que l'Eglise est, entre autres, protectrice de la vie humaine car sans vie humaine, de quoi pourrait-on parler ? » Il a souligné que tous les aspects de la loi vont dans une seule direction : la contraception. Sans compter la promotion de contraceptifs qui sont en réalité des abortifs…
« L'avortement est horrifiant. On y tue un bébé innocent et sans défense. La vérité, c'est que les parents sont supposés le protéger, et non l'inverse. »
Mgr Cruz a souligné en outre que des lobbies font la promotion de la mesure avec d'importants fonds financiers et même en arrosant certains hommes politiques : des fonds en provenance des laboratoires pharmaceutiques multinationaux qui fabriquent des contraceptifs.
Dimanche, la Conférence des évêques des Philippines a publié un texte affirmant clairement son opposition à la loi, ce qui a provoqué « l'admiration » de Mgr Cruz.
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