25 août, 2010

Mexique : une installation d'art contemporain salue les 50.000 avortements réalisés depuis la légalisation

Les yeux bandés, des figurines de carton : c'est ça, la dignité de la femme ?
Source photo :
Jornada.

Le Réseau pour les droits sexuels et reproductifs au Mexique (DDSER) a « fêté » à sa façon le passage de la barre des 50.000 avortements depuis la légalisation du crime dans le District fédéral, et les deux ans de sa déclaration de constitutionnalité par la Cour suprême, en déployant une interminable banderole ornée de 50.000 silhouettes de femmes depuis la place de l'Ange de l'Indépendance jusqu'à l'Hémicycle. 50.000 figurines découpées selon un modèle enfantin « installées » sur 4 kilomètres et demi, c'est une façon bien singulière de se réjouir d'autant d'actes de violences et d'un nombre encore plus grand de victimes, puisqu'au-délà des tout-petits sacrifiés sur l'autel du « droit des femmes », il y a aussi les mères qui portent désormais la peine de leurs enfants disparus, et leurs proches qui peuvent être aussi frappés, plus ou moins directement.

On avait réalisé pour fêter ce grand événement une réplique (?) en carton de la statue de la Patrie que l'on promena à travers la ville. La presse mexicaine évoque les dizaines de femmes qui ont participé à cette marche pour célébrer l'avortement sûr et légal, ce qui en langage journalistique veut dire entre 21 et 99 personnes tout au plus.

Cette « manifestation plastique » se voulait le début d'une « campagne citoyenne » pour montrer que, 200 ans après l'indépendance mexicaine, on a « bien avancé quant aux droits sexuels et reproductifs des femmes » mais que « beaucoup reste à faire » – beaucoup de choses dont les pères de l'indépendance n'ont même pas rêvé.

D'où le ton batailleur de cette manifestation d'art contemporain qui entendait, selon Jornada, exiger secteurs les plus conservateurs de la société le « respect de l'Etat laïc » :

« Nous sommes ici pour leur rappeler l'histoire, pour leur rappeler que [dénoncer] l'ingérence de l'Eglise dans la vie politique et sociale du pays ne consiste et ne consistera pas à nier les croyances religieuses. Ce qui se refuse, dans l'Etat laïc, c'est la régulation de la morale sociale par les institutions religieuses, qui  tentent d'imposer leur propre vision du monde comme s'il s'agissait d'un mandat divin. »

Té !

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