20 juin, 2010
Les médecins néerlandais étaient un peu ennuyés par les directives sur l'euthanasie qui exigeaient un niveau de conscience suffisant chez leurs patients pour leur appliquer l'euthanasie à la demande. Le ministère public, le ministre de la Justice et celui de la Santé viennent donc de co-signer de nouvelles règles qui s'imposent à l'Ordre néerlandais des médecins.
Le défaut de conscience chez le patient a été considéré jusqu'ici comme un empêchement à établir avec certitude qu'il souffre de manière « insupportable », médecin et patient étant en mesure de se mettre d'accord sur ce point et sur celui de l'inexistence de perspectives d'amélioration. Il arrive dans cette situation, éventuellement en cours de discussions sur une prochaine euthanasie, que le patient sombre – trop tôt ! – dans le coma. Laissant son médecin dans l'impossibilité d'agir…
Désormais, il appartiendra au médecin de répondre ou non à la demande qui était seulement en cours de formulation, sans d'ailleurs que les familiers du malade puissent peser d'une quelconque façon sur la décision, positive ou négative.
Les nouvelles directives établissement une liste de points à vérifier pour déterminer si le patient inconscient souffre trop, même s'il n'est plus en état de communiquer. Un système de points permettra d'évaluer les réactions du malade, soit des yeux, soit de la voix, aux stimulations douloureuses. A sept points, il n'est pas exclu qu'il souffre, selon les nouvelles directives qui donnent alors pour suffisamment remplies les conditions pour passer à l'acte. A six points ou moins, on estimera au contraire que le patient ne souffre pas ou quasiment pas dans son état comateux et l'euthanasie est dès lors interdite.
Quant à l'idée de réduire temporairement des anti-douleurs qui peuvent justement altérer la conscience, pour prendre tout juste le temps d'interroger le patient sur sa volonté par rapport à l'euthanasie, les nouvelles directives l'ont rejetée. Il n'est pas nécessaire de laisser se raviver des douleurs insupportables seulement pour savoir si l'on peut éliminer le patient ou non, assurent-elles.
En attendant on a tout de même fait un nouveau pas vers la facilitation de l'euthanasie.
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2 commentaires:
bonne amélioration, à mon avis:
des médecins bien-pensants, sont opposés à la légalisation de l'euthanasie en France, justement pour cette raison: ils ont écrit leur désolation à l'idée qu'on pourrait alors laisser quelqu'un souffrir de l'agonie, parce qu'il n'avait pas écrit ses volontés(ou directives anticipées), et qu'en conscience de médecin, il leur paraissait normal de supprimer la souffrance,certes en hâtant la mort...pas d'autre moyen...
mauvaise raison, puisque la loi française permet la sédation terminale, pour éviter les souffrances de l'agonie, sans que le médecin ne puisse être accusé de meurtre, à juste titre.
Mais notre loi est floue sur la durée de cette sédation, ses moyens, et certains ont peur d'accusation au cas où la sédation agirait trop vite... où la morphine serait inopérante...là, l'euthanasie prend le relais, car pourquoi prolonger des comas qui ne mènent qu'à la mort?
En France c'est beaucoup moins litigieux que tout cela. Dès que le patient n'est plus en mesure de s'y opposer verbalement - et même s'il s'y est opposé par écrit dans ses directives anticipées -, qu'il souffre ou qu'il ne souffre pas, le médecin décide souverainement si les soins relèvent d'une obstination déraisonnable. Et s'il en décide ainsi, il peut tout arrêter.(art. L1110-5 du Code de la Santé publique)
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