31 mars, 2009

La mère de la fillette d'Alagoinha mise en accusation

La mère de la petite fille d’Alagoinha soumise à l’avortement des jumeaux qu’elle avait conçus à la suite de viols de son « beau-père » a été formellement accusée, vendredi, par la police civile de Pernambuco (Brésil) d’« omission » : en l’occurrence, de négligence et de manque de soins à l’égard de la petite. A l’heure d’écrire l’accusation ne semble pas encore avoir été signifiée à cette femme de 39 ans qui a été laissée en liberté.

Le délégué de la police civile, Antonio Dutra, a déclaré que la mère aurait pu éviter les viols répétés sur la fillette et sur sa sœur handicapée de 14 ans, viols qui ont duré, selon les déclarations de la petite victime à la police, depuis 3 ans, et dont est suspecté Jailton José da Silva, 23 ans, chômeur, cousin au deuxième degré de la fillette.

Si Esmeralda Aparecida dit tout ignorer de ces crimes, la police de Pernambuco a déclaré qu’il semblait impossible qu’elle ait pu s’occuper quotidiennement de ses deux filles, les baigner et les soigner sans se rendre compte de rien. Tout en notant qu’il avait eu l’impression qu’elle souffrait de problèmes mentaux, Antonio Dutra a précisé que cela ne « l’exonérait pas de sa responsabilité de mère », d’autant que le père légitime avait fait une déposition notant que son ex-femme l’avait empêché de recevoir la visite de ses filles, sans avancer aucune raison. Un fait que le délégué de la police a interprété comme possible indice de ce qu’elle souhaitait cacher la grossesse de sa fille.

On se rappellera que Mgr José Cardoso Sobrinho fut l’objet d’une cabbale médiatique internationale parce qu’il avait répondu à la presse brésilienne que le fait de décider ou de procurer un avortement entraîne l’excommunication automatique. On cria à l’inhumanité de ceux qui ne voulaient pas respecter les médecins qui avaient pris cette décision « difficile » : or ce sont des médecins habitués à pratiquer cette intervention et qui pour certains ont ouvertement revendiqué l’excommunication comme un honneur. On cria à l’inhumanité de la mère abusée par son propre amant et qui avait pris la décision de faire avorter sa fille sous l’emprise de l’horreur et de la crainte - et voilà que la réalité se révèlera peut-être bien différente.

Soyons clairs : son inculpation ne signifie pas qu’elle est coupable de complicité et ne prouve pas, à ce stade de l’enquête, qu’elle ait été au courant des abominations infligées à ses deux filles. On peut seulement dire que l'absence de poursuites n'a pas paru raisonnable.

Mais voilà, après avoir hurlé comme un seul loup, la presse internationale se fait soudain très discrète au moment où une accusation précise, de nature judiciaire, vient frapper Esmeralda Aparecida. Où sont les grandes consciences qui jugeaient insupportable qu’un évêque l’appelle à se tourner vers la miséricorde divine ? Elle sont muettes, alors qu’elle subit l’accusation la plus déshonorante qui soit, pour une mère…

Plusieurs sources, entre autres ici.

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