11 décembre, 2014

Inde : des stérilisations en série se terminent dans les ronflements alcooliques du chirurgien pris de boisson

Les femmes mortes au camp de stérilisation de l’Etat de Chhastisgarh sont à peine enterrées qu’une nouvelle affaire défraie la chronique en Inde, où les opérations en série continuent de plus belle. Cette fois c’est dans une zone reculée de l’Himachal Pradesh, Seraj dans le district de Mandi, qu’une femme s’est trouvée abandonnée sur la table d’opération au beau milieu de l’intervention tandis que le chirurgien, pris de boisson, s’endormait sur place. Ledit médecin venait d’opérer cinq autres femmes, mercredi.
Le scénario est au départ le même qu’il y a un mois. Un camp de stérilisation avait été érigé au Primary Health Centre du village de Thunag, à 80 km du QG de district. 67 femmes y avaient convergé pour obtenir une ligature des trompes – avec quelles promesses, quelles menaces, quel paiement pour se soumettre à l’opération ? Une première fournée (je traduis littéralement d’après le texte du quotidien indien) de 30 femmes se vit administrer des injections d’atropine en vue de l’anesthésie qu’elles allaient subir.
Six d’entres elles entrèrent simultanément dans la salle d’opération et reçurent l’anesthésie. Le médecin, Kapil Malhotra, opéra les cinq premières (sans qu’il y eut, semble-t-il, de séquelles), mais la fatigue le gagnait peu à peu. Arrivé à la sixième patiente, il se sauva pour aller s’enfermer à clef dans un autre local et s’endormit profondément.
Voyant que les femmes suivantes sur la liste n’étaient pas convoquées dans la salle d’opération, des membres de leurs familles sont allés se renseigner. La réponse tarda, mais finit par venir : le médecin « n’était pas bien », il était « parti se reposer ».
L’affaire est très vite remontée à l’Assemblée du Himachal Pradesh et le médecin a été aussitôt suspendu en attendant la réalisation d’une enquête ». Le ministre de la santé local assure que le Dr Malhotra est honorablement connu et a déjà pratiqué « des centaines » d’« opérations chirurgicales de planning familial », comme ils disent (à la chaîne ?). Il était « ivre », certes, mais avait « peu bu »…
Mais un membre de l’Assemblée, Jairam Thakur, assure que le gynécologue est connu pour être porté sur les boissons alcooliques et que lors d’un précédent camp de stérilisations il s’était endormi sur une patiente qu’il était en train d’opérer. Cela expliquerait qu’il ait utilisé ce qui lui restait d’énergie pour aller dormir à l’abri des regards.
Que les choses soient claires, cependant. En Inde, seule la mort arrête les stérilisations. A peine l’indisposition du Dr Malhotra était-elle connue des autorités qu’une nouvelle équipe médicale a été dépêchée sur place, et avant 13 h, 25 opérations supplémentaires avaient déjà été réalisées. Le gouvernement s’est engagé à s’« occuper » de toutes les patientes qui s’étaient inscrites pour la stérilisation.

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