Haro sur “Summorum pontificum” (et il semble que le cardinal Ouellet soit de la partie)
Je lis sous la plume de ma consœur et amie Diane Montagna, généralement bien informée selon l’expression consacrée, et très attachée à la vérité, que la volonté du pape François de restreindre les droits de la messe traditionnelle par un aménagement du Motu proprio Summorum Pontificum a reçu le soutien d’au moins deux cardinaux : Pietro Parolin et Marc Ouellet.
C’est ce qu’elle écrit aujourd’hui dans The Remnant, publication catholique traditionnelle américaine dirigée par Michael Matt.
Diane Montagna précise que The Remnant a pu vérifier « de manière indépendante » que le document restrictif en est à sa troisième mouture, et que « deux membres éminents de la hiérarchie ont confirmé le 31 mai que le document, d’abord évoqué par messainlatino.it le 25 mai, est actuellement à l’étude à la Congrégation pour la Doctrine de la foi ».
On trouvera sur paixliturgique.com toutes les informations relatives à cette nouvelle attaque contre la messe tridentine, qui entend d’après ce que l’on en sait actuellement priver les prêtres diocésains du droit de la célébrer sans permission spéciale de leur évêque. The Remnant fait référence au dernier article publié sur le site français : « La galaxie Summorum Pontificum se prépare une nouvelle fois à la résistance. »
Diane Montagna, qui est à Rome, précise que de nombreuses sources sur place lui ont confirmé que le pape François souhaite publier le document dans un proche avenir. Elle écrit : « On fait valoir que le document reçoit à divers degrés le soutien de deux cardinaux consulteurs de la Congrégation pour la Doctrine de la foi : le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Vatican, et le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les Evêques. »
« Ces sources ont également affirmé que ces mesures restrictives seront très probablement mises en œuvre par la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements et son nouveau sous-secrétaire récemment nommé, Mgr Aurelio Garcia Marcias, que le pape François aurait élevé à l’épiscopat avec l’objectif, précisément, d’exécuter ce plan », écrit-elle encore, en remplacement de Mgr Guido Pozzo.
Mgr Garcia Marcias, professeur à l’Institut pontifical liturgique à Sant’Anselmo, a été décrit par une source comme « la personne la plus anti-messe tridentine » qu’elle ait jamais connue, selon Diane Montagna.
Elle précise que The Remnant a appris que la troisième mouture du document est moins sévère que les deux précédents.
Le premier établissait une limite d’âge minimum pour la célébration de la « forme extraordinaire » dont le pape Benoît XVI avait réaffirmé le droit de cité dans l’Eglise, un peu à la manière de l’indult de Paul VI qui autorisait les prêtres âgés à dire la messe traditionnelle après la promulgation du Novus ordo. Ce texte envisageait également de placer les instituts traditionnels sous l’autorité de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, selon les deux sources évoquées par The Remnant. Pas un cadeau…
Ce premier projet était accompagné, affirme encore Diane Montagna, d’une lettre d’introduction du pape François « particulièrement rude et hargneuse » à l’égard de la messe tridentine. Citant encore des sources vaticanes, elle ajouté que le cardinal Ladaria, de la CDF, s’est fortement opposé à la lettre et au premier jet du document, et que la lettre elle-même a également été révisée.
Dans son état actuel, on se contenterait d’une autorisation préalable pour les diocésains, sans qu’il soit défini encore si celle-ci doit être donné par l’évêque du lieu ou par Rome. C’est un retour à la situation d’avant : droit des instituts et communautés qu’on appellera « Ecclesia Dei » par facilité de continuer de célébrer l’ensemble des sacrements selon le rite traditionnel, mais abolition de la liberté pour tous les prêtres de rite romain d’en faire autant, qui était la marque propre de Summorum Pontificum.
Et le coup de grâce : les recours aux affaires relatives à la forme extraordinaire seraient examinés non par la Congrégation pour la Doctrine de la foi mais par la Congrégation pour le Culte divin, dont le nouveau préfet, Mgr Arthur Roche, est « connu comme un adversaire résolu de la messe traditionnelle et un opposant au motu proprio Summorum pontificum », comme l’écrit Yves Daoudal. Qui poursuit :
« Quand il était évêque de Leeds, il avait non seulement osé affirmer qu’avec le motu proprio les prêtres doivent toujours demander la permission à l’évêque et que celui-ci a toujours le pouvoir de bloquer la messe traditionnelle, mais c’est lui qui avait rédigé le commentaire de Summorum Pontificum et les directives aux évêques britanniques. Texte sur lequel s’appuyait le cardinal Murphy O’Connor, primat d’Angleterre puis membre éminent de la mafia de Saint-Gall, pour affirmer que les évêques pouvaient s’opposer à ce que les prêtres célèbrent l’ancienne messe. »
Et dire que Benoît XVI ne peut même pas se retourner dans sa tombe… Puisque c’est de son vivant qu’est menée cette nouvelle attaque violente contre la messe qui met Notre Seigneur au centre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire