11 février, 2021

Canada : ce centre de détention COVID qui ressemble à une prison

Cela fait un petit bout de temps je vous parlais des détentions de voyageurs internationaux nouvellement arrivés au Canada pour une « quarantaine COVID ». Eh bien, ce qui se chuchotait il y a une semaine se décrit désormais de manière plus précise, depuis que des personnes ayant subi le régime Trudeau racontent leur expérience, photos à l’appui. Entre ça et la prison, il y a plus d’une ressemblance…

Un avertissement : il ne s’agit pas ici de propos complotistes. S’il est vrai que les sites alternatifs canadiens avertissent depuis des mois contre la mise en place de camps de détention dans le cadre des mesures COVID-19, c’est un média tout ce qu’il y a de plus normalisé, CBC, la Canadian Broadcasting Corporation, la plus importante du pays.

Donc, lorsqu’un non-résident arrive au Canada – et plus précisément, dans cette histoire, à Calgary – sans test négatif au SARS-CoV-2 ou dans « plan de quarantaine » validé par les pouvoirs publics – on le conduit dans un des 11 centres établis à cet effet pour le garder : de quelques jours à deux semaines. La détention a concerné, depuis le 24 janvier, plus de 5.000 personnes.

L’un d’entre eux s’appelle Angelo Vanegas, 30 ans, steward d’Air Canada en chômage partiel qui cherchait à rejoindre sa mère et sa sœur avec qui il partage un appartement Edmonton, où il proposait d’observer sa période de 14 jours d’isolement obligatoire – plan refusé parce que les deux femmes ont des problèmes de santé. Il avait pourtant un test négatif.

Le voilà embarqué dans un hôtel dont il ignore la localisation, enfermé dans une petite chambre où les repas arrivent en boîte en carton, posés devant la porte – des portions « taille enfant », selon Vanegas. Le dernier de la journée est distribué à 18 h 00, le suivant à 9 h 00 du matin. Parfait pour les adeptes du jeûne intermittent, mais un peu juste – et les colis envoyés par la famille sont interdits.

Il est vrai que les détenus n’ont guère l’occasion de dépenser des calories. Un quart d’heure par jour, montre en main, dans la cour de l’hôtel – le reste du temps, pas question de s’aventurer dans les couloirs recouverts de bâches en plastique, puisque des gardes de sécurité stationnent devant les ascenseurs. Il reste donc 23 heures et 45 minutes à passer chaque jour entre quatre murs.

Comble de malchance pour le jeune steward, il a subi une douloureuse infection au doigt de pied pendant son séjour du fait d’un ongle incarné, sans pouvoir obtenir une assistance médicale. Ce n’est qu’en menaçant d’appeler un numéro d’urgence qu’il a fini par obtenir qu’on l’emmène à l’hôpital où on le mit sous antibiotiques. C’est vrai qu’au temps du COVID, tout se « soigne » au Doliprane, tant qu’on n’est pas aux urgences…

Aujourd’hui enfin chez lui, Vanegas voit son témoignage corroboré par un homme d’affaires de Calgary, Mitch Beaulieu, soumis à un traitement similaire alors même qu’il avait un test négatif qui lui avait permis de prendre l’avion aux Etats-Unis pour rentrer à la maison. Facturé 220 dollars, le test n’était pas de ceux qui sont agréés par les autorités canadiennes…

A l’aéroport, il a été traité comme un criminel, escorté par la police et des agents de sécurité vers un fourgon aux vitres teintées qui l’achemina vers le même hôtel aux couloirs bâchés – pendant que sa femme venue le chercher rentrait chez elle en larmes…

Le personnel d’accueil portait combinaison Hazmat, des gants et des masques faciaux. Comme en atteste une vidéo qu’il a filmée à son arrivée, ledit personnel s’est refusé à donner des informations au prisonnier de nulle part : ni où il était, ni la durée prévue de son séjour, ni le jour où on lui ferait un test agréé. « On ne sait pas… » Beaulieu n’avait pas pu apporter son bagage et n’avait aucun vêtement de rechange. Il pouvait certes téléphoner chez lui mais n’avait aucun moyen de joindre une personne capable de lui donner la moindre précision sur ce qui lui arrivait. Il a finalement pu rentrer chez lui après trois nuits passées à l’hôtel, ayant bénéficié d’un test négatif – mais toujours avec l’obligation de rester en quarantaine chez lui pour la totalité des 14 jours prévus.

CBC précise que Justin Trudeau a été interrogé sur la manière dont les deux hommes ont été traités dans le « centre fédéral de quarantaine confidentiel ».

« Ce ne sont pas des détentions, mais des isolements pour motif médical. Nous ne détenons pas des personnes. Ce sont des mesures de santé publique nécessaires pour garder les Canadiens en sécurité », a-t-il déclaré.

Si pour l’heure les séjours sont pris en charge par l’Etat, il est prévu de facturer bientôt les tests COVID et les frais d’hébergement, ce qui pourrait revenir à un maximum de 2.000 dollars par voyageur pour les séjours les plus longs.

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, une loi est également en discussion qui assortirait toute tentative d’un non résident de cacher la provenance depuis un pays blacklisté, pour éviter une détention semblable à la canadienne, facturée 1.750 livres, d’une peine pouvant atteindre le million de dollars et 10 ans d’emprisonnement.

C’est le projet qui vient d’être présenté à la Chambre des communes par le ministre de la santé, Matthew Hancock. La peine de dix ans est celle réservée aux agressions sexuelles ou aux menaces de mort, tandis que le fait d’abandonner un enfant de moins de deux ans ou la possession des images pédopornographiques encourent cinq ans d’emprisonnement… 


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