29 janvier, 2021

“Spiritus Domini” ? Le manifeste des femmes catholiques pour faire reconnaître la beauté de leur vocation spécifique

C’est avec joie et sans hésitation que j’ai signé le Manifeste ci-dessous, qui vient répondre à l'officialisation des femmes « lectrices » et des femmes « acolytes » dans le Nouvel Ordo de la messe par le pape François, qui a publié le 10 janvier dernier le Motu proprio Spiritus Domini. Cette initiative lancée par Gabrielle Vialla, auteur de
Recevoir le féminin, Bien vivre le cycle féminin, La Chasteté, blog fecondite.org et 
Constance Prazel, docteur en histoire, chroniqueuse et éditorialiste, est un « appel à approfondir la vocation de la femme », qui n’a rien à gagner à vouloir exercer des fonctions liturgiques masculines parce que son génie propre s’exprime le mieux dans le « privilège marial ».

Si vous voulez à votre tour signer ce Manifeste, rendez-vous ici.

Pour consulter le site « La vocation du féminin » et trouver la liste des signataires, c’est par là.

Vous y constaterez la grande diversité des signataires : des mères de famille, des journalistes, des écrivains, des retraitées, des médecins, des chefs d’entreprise, des historiennes, des responsables d’association, des professeurs, des infirmières… Affirmer la complémentarité des sexes n’est pas synonyme d’uniformité et de relégation dans telle ou telle tâche. – J.S.

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À l’occasion de la parution du Motu proprio Spiritus Domini, nous, femmes catholiques, désirons faire reconnaître et aimer la beauté de notre vocation spécifique.
La question de la présence de la femme dans le sanctuaire, chez certains l’obstination pour le mariage des prêtres ou la prêtrise de la femme sont, pour nous, les symptômes d’une grave crise liturgique enracinée dans une crise anthropologique plus profonde encore sur la complémentarité de l’homme et de la femme. Tout catholique, quels que soient son état de vie ou son attachement liturgique, devrait se sentir concerné par ce profond malaise.

C’est à l’heure où l’on prend conscience du danger du cléricalisme, que paradoxalement on oublie que la femme est divinement écartée de la hiérarchie ecclésiale pour le bien de l’Église tout entière. Jamais jusqu’à aujourd’hui, la vocation de la femme n’a été représentée de façon si caricaturale, si appauvrie.

La tradition de laisser les femmes à l’écart de l’autel est très ancienne, on peut même dire originelle (1) ; elle est présente aussi bien en Orient qu’en Occident (2). Le christianisme qui a toujours enseigné l’égale dignité de l’homme et de la femme tout en maintenant l’exclusion des femmes du sacerdoce ministériel rappelle à tout être humain, masculin ou féminin, que la mesure de sa vocation est l’union à Dieu. Bien loin de diminuer la femme, l’Église dont la hiérarchie est masculine se présente ainsi comme l’Épouse.

Déjà dans l’Ancienne Alliance, Dieu passe par la femme de façon inespérée comme dans les livres de Judith ou d’Esther, pour délivrer son peuple. Par l’Incarnation, Dieu nous donne son propre Fils par la Vierge Marie. La pure réponse existe chez une créature : en elle, l’Amour de Dieu trouve sa demeure irrévocable. Homme ou femme nous avons une dette envers ce oui féminin. À la suite de cette réponse, la femme a dans le christianisme une liberté de parole et d’action qui lui est propre. Il n’est que justice de faire mémoire de quelques illustres figures telles Catherine de Sienne, ou Jeanne d’Arc mais aussi de reconnaître les discrètes interventions féminines jusque dans nos vies personnelles.

Il est d’usage dans les familles que les femmes plaident pour la paix. Or les concessions liturgiques faites au monde présent (3) éloignent l’une de l’autre les deux formes du rite romain.

Les jeunes générations dans notre société sécularisée aspirent à un apaisement des crispations liturgiques et à une collaboration des forces vives pour l’évangélisation.

Par ailleurs la femme est éducatrice. Nous souhaitons que nos enfants trouvent des repères clairs sur leurs vocations d’homme et de femme. Les petites filles ne doivent pas être incitées à un climat de lutte et de revendications. Elles ont à être encouragées à développer et à rendre compte de leurs talents et charismes propres. Elles doivent recevoir le fait d’être femme, pour ce que cela signifie : une grâce insigne !

Quant aux garçons, ils doivent être éduqués à la crainte de Dieu, au don désintéressé de soi, au respect et à l’admiration du corps humain féminin et masculin. On redécouvre aujourd’hui pour l’épanouissement de la personnalité la nécessité de lieux d’expression propres aux uns et aux autres. Garçons et filles doivent par ailleurs percevoir la valeur inconditionnelle de la féminité et de la maternité, confiées à la paternité et à la masculinité. Remettons ces sujets éducatifs cruciaux à saint Joseph et à Notre-Dame.

Femmes catholiques, conscientes de notre privilège marial, nous choisissons de mettre nos énergies et nos talents au service de la complémentarité effective de l’homme et de la femme. Nous considérons que notre vocation spécifique n’est pas un miroir de celle de l’homme, et qu’elle n’a pas besoin d’être anoblie par le service de l’autel.

De même que l’homme contracte une dette vis-à-vis de la maternité spirituelle, nous exprimons notre gratitude envers le service masculin de l’autel.

Nous sommes conscientes que nos pasteurs, pour être fidèles à l’appel évangélique et à la tradition biblique et ecclésiale, ont à subir des pressions et qu’ils auront encore beaucoup à souffrir. Nous les assurons de notre prière et de notre affection fraternelle afin que leur célibat offert et uni à l’Unique Sacrifice soit toujours plus fécond.

1 1Co 14,34.
2 Can. 44 de la collection de Laodicée du IVe
3 Rm 12,2 


Pour signer ce Manifeste, rendez-vous ici.

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