Entre promotion du « non contact » en Corée du Sud et disparition de l’humanité, les rêves post-COVID du Forum économique mondial
Le site du Forum économique mondial a beau préciser – comme d’habitude – que les opinions exprimées dans ces tribunes n’expriment pas celles de l’organisation elle-même, il reste que les dits articles ont été choisis et sont diffusés sous sa bannière. Et qu’ils vont tous dans le même sens.
Le Forum économique mondial, vous le connaissez : c’est lui qui, sous l’impulsion de son fondateur Klaus Schwab, a depuis 1971 organisé des rencontres annuelles très discrètes à Davos où se côtoient les grands de ce monde tenants du mondialisme. A mesure que les réunions sont devenues moins discrètes et plus médiatisées, le WEF a montré de plus en plus clairement la couleur en matière de prospective sociétale et économique. Son site, weforum.org, dessine assez clairement l’avenir rêvé du mondialisme en distribuant blâmes et bons points aux puissants du jour.
C’est en l’occurrence un bon point qui a été décerné à la Corée du Sud. Celle-ci affiche des résultats remarquables en matière de lutte contre la diffusion du coronavirus de Wuhan, avec moins de 15.000 contaminations et seulement 305 morts malgré sa population de plus de 50 millions d’habitants, et ce sans confinement. Mais à la faveur de cette non-crise, le gouvernement de Moon Jae-in veut promouvoir la « distanciation sociale » à tout prix, par la mise en place croissante d’une société « sans contact ».
On a même inventé un mot pour décrire l’idéal sud-coréen : le « untact » par opposition à « contact » – le néologisme est digne de la Novlangue de 1984. Jadis, les contacts, les rencontres, l’absence d’isolement, les échanges avec famille, amis, connaissances, collègues, voisins et commerçants de tout poil faisaient partie de la richesse de la vie. Et même aujourd’hui, les personnes âgées vous diront que la solitude est la pire des souffrances de la vieillesse. Mais le coronavirus semble avoir pour fonction de balayer les multiples libertés et bonheurs de la vie. Il faut du « untact » !
Rosamond Hutt expliquait le 11 août sur le site du WEF : « Le gouvernement de la Corée du Sud veut voir les gens recourir aux services sans contact dans la lutte pour mettre un terme à la diffusion du COVID-19 et pour soutenir la relance économique ». Comment ? Grâce à la robotisation, à l’automatisation, au numérique.
L’article cite un café de Daejeon dont le barista est un robot qui se charge de préparer, de servir et de commenter, les boissons, histoire de réduire les contacts entre les employés et les clients. Je devrais dire : l’employé, car le bar n’emploie qu’un pâtissier qui se charge aussi du nettoyage et du réapprovisionnement. Le pire ennemi de l’homme, c’est l’homme, c’est bien connu !
Un « Digital New Deal » – financé grâce au plan d’ensemble de relance quinquennal à 62 milliards de dollars – aidera la Corée du Sud à multiplier ces services proprement inhumains. Au programme : la construction de 18 hôpitaux « intelligents » au service des soins de santé à distance, notamment pour les personnes âgées et vulnérables, l’aide à la mise en place aux réunions virtuelles et au service après-vente à distance pour les petites et moyennes entreprises, et l’investissement technologique pour la robotique et les drones.
Déjà, les courses en ligne commandées auprès de « chatbots » et les consultations auprès de médecins virtuels ont le vent en poupe.
Au-delà de la simplification et du gain de temps que peuvent apporter les visio-conférences, il faut tout de même comprendre que l’élimination progressive d’interlocuteurs humains en chair et en os entraîne aussi une élimination d’emplois et de chaleur humaine ; c’est un nouveau grand remplacement qui se met en place au prétexte de l’épidémie de la peur. Le remplacement de l’homme par la machine…
La robotisation que l’on devinait prochaine, et dont le WEF parlait régulièrement comme de la « quatrième révolution industrielle » qu’il faudrait accompagner par la mise en place d’un revenu universel – a trouvé son « facilitateur » : le COVID-19. Les hommes, terrorisés par un virus qui n’a guère tué en Corée du Sud et qui ne tue guère plus en France, sont peu à peu conditionnés : ne plus se toucher, ne plus se voir, considérer l’autre comme un produit infectieux, se réjouir de ne plus interagir qu’avec des écrans, tel est l’idéal de leur « nouvelle normalité ».
Or nous le savons depuis la Genèse : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » Et c’est son lot de travailler à la sueur de son front – quitte à partager le pain, le sel et le vin avec ses compagnons, et quelques bactéries en prime !
Décidément, ce sont les fondements même de notre vie humaine et sociale qui sont petit à petit démantelés par les nouveaux morticoles. Sens de l’amour humain, famille, procréation, identité masculine et féminine, tout cela, qui nous avait été donné aux origines, a déjà été déboulonné. L’amitié, le compagnonnage, la proximité humaine, le travail, qui sont aussi des dons de Dieu sont en voie de l’être. Comment ne pas y voir la haine du Malin vis-à-vis de cette humanité appelée non à la « distanciation sociale », mais à la vie éternelle auprès de Dieu dans ce paradis qu’elle est aussi appelée à remplir par le don généreux de la vie ?
Vous pensez peut-être que je divague. Mais le 29 juillet dernier, toujours sur le site du WEF, un nommé Ti-han Chang, spécialiste de l’Asie-Pacifique et maître de conférences de l’universite du Central Lancashire, proposait de profiter du nouveau souci écologique né – selon lui – grâce au coronavirus et au confinement quasi planétaire pour lire cinq romans éclairants pour notre temps.
« Ces cinq livres vous aideront à vous connecter à l’environnement et à comprendre l’importance et l’urgence de la crise du climat », écrivait-il. Décolonialisme, écologisme, féminisme, affirmation des droits des animaux, dénonciation du patriarcat, problème du « tourbillon d’ordures » dans le Pacifique nord, toutes les idéologies du moment sont représentées.
Le cinquième roman recommandé sans réserves, The Overstory de Richard Powers, met en scène un chercheur fictif, le Dr Patrica Westerford : elle publie une étude montrant que les arbres sont êtres sociaux qui savent communiquer entre eux. « Son idée, même si elle est présentée comme controversée dans le roman, est en réalité assez largement admise par les études scientifiques actuelles », précise l’article du WEF.
Celui-ci poursuit : « Malgré ses travaux novateurs, le Dr Westerford finit par s’ôter la vie en buvant des extraits d’arbres vénéneux lors d’une conférence – pour bien faire comprendre que les êtres humains ne pourront sauver les arbres et la planète qu’en cessant d’exister. »
« Parfait pour votre liste de lecture », commente Ti-han Chang, sans autre transition que celle-ci : « Voilà quelques livres qui mettent un accent particulier sur les problèmes environnementaux. »
Doit-on en conclure que le WEF pense avoir trouvé la solution ?
• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner
Un très grand merci à ceux qui ont déjà généreusement contribué. Certains d'entre vous l'avez fait par virement ; faute de connaître vs coordonnées, il m'est impossible de vous adresser un remerciement personnel, et j'en suis désolée ! Veuillez accepter ici le témoignage de ma gratitude.
2 commentaires:
Merci, Madame Smits;
La Corée du sud ayant une natalité désastreuse qui amène une réduction de sa population encore jamais vue (et une réduction des actifs), il faut bien qu'elle fabrique à toute vitesse des robots pour s'occuper des vieux. Mais lorsque le dernier vieux aura disparu, qui s'occupera des robots? et à quoi serviront-ils?
A tout prendre la solution hollandaise qui consiste à permettre le suicide assisté à partir de 75 ans est peut-être plus efficace. Il n'y a plus qu'a rendre la permission obligatoire.
On peut revoir "Ballade à Narayama" ou "le soleil vert".
excellent texte, bravo Jeanne.
Enregistrer un commentaire