“La grande erreur a été d'amener les idoles dans l'église” : cardinal Gerhard Müller
Il s'agit des fameuses statuettes de femmes enceintes et nues qui ont été vues lors de diverses cérémonies organisées à Rome à l'occasion du synode sur l'Amazonie. D'aucuns – comme Austen Ivereigh, hagiographe du pape – ont soutenu qu'il s'agissait d'effigies de « Notre Dame de l'Amazonie ». Pour d'autres, comme Paolo Ruffini; préfet du dicastère de la communication, il s'agissait de symboles de la vie, de la maternité, de la Terre Mère – en gros, on avait fini par se mettre d'accord là-dessus à la table de la salle de presse du Vatican.
Cet après-midi, le pape François lui-même, en demandant « pardon » pour le jet des statuettes dans le Tibre par des catholiques excédés de voir les statuettes vénérés lors de cérémonies syncrétiques, les a clairement qualifiées de statues de Pachamama, l'effigie de la Terre Mère à laquelle des indigènes pré-colombiens vouaient un culte idolâtre.
Les propos du cardinal Müller ont été tenus avant cette intervention ahurissante du pape.
EWTN a en effet publié jeudi soir un court extrait du long entretien accordé par l'ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à son journaliste, qui lui demandait son sentiment à propos de l'enlèvement des statuettes païennes de l'église de Santa Maria del Traspontina, jetées par la suite dans le Tibre (et qui ont été repêchées depuis par la police romaine, aux dires de ses responsables).
« La grande erreur a été d'amener les idoles dans l'Église, et non pas de les en avoir ôtées, car selon la Loi de Dieu lui-même – le Premier Commandement – l'idolâtrie est un péché grave, une violation criminelle de la loi divine, et on ne doit pas les mélanger avec la liturgie chrétienne. »
« Aller les prendre », a poursuivi le cardinal Müller, « peut être contraire à la loi humaine, mais amener les idoles dans l'Église était un péché grave, un crime contre la loi divine. Il y a une très profonde différence. »
Les anglophones pourront écouter l'échange ici :
Deux jours plus tôt, le cardinal avait fait une déclaration à Maike Hickson de LifeSiteNews (traduite ici sur ce blog). Il y déclarait sans ambages : « Dans quelle situation sommes-nous pour que même les évêques ne se rendent pas compte de ce que la frontière du vieux paganisme a été franchie ? »
Il ajoutait :
La distinction claire que fait saint Paul entre la foi en Dieu et le paganisme ne doit pas être contournée : parce que les gens « échangeaient la gloire du Dieu immortel contre des images ressemblant à un être humain mortel ou à des oiseaux ou à des animaux à quatre pieds ou à des reptiles....ils échangeaient la vérité sur Dieu contre un mensonge et adoraient et servaient la créature plutôt que le Créateur. » (Rom. 1:23 seq.)
L’adoration de Dieu est la véritable théologie de la libération: la libération de la peur, de l’effroi et de l’insécurité qui nous viennent du monde matériel et de nos frères les hommes. Et ce n’est qu’avec l’aide de l’Évangile et de la grâce du Christ qu’une culture peut développer son influence positive et se libérer de la puissance du mal.
Objectivement, l’idolâtrie et la superstition sont les plus grands péchés de tous, basés sur une confusion entre le Créateur et la créature (Thomas d’Aquin, S. Th. II-II q. 94 a. 3.), qui ne peut être dépassés que par l’hérésie de ceux qui ont déjà reçu la vraie foi par la proclamation de l’Église, contrairement aux païens qui, sans leur propre faute, ne connaissent pas encore l’Evangile.
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