31 janvier, 2016
Après la légalisation de l’avortement
en Uruguay – c’était en octobre 2012 – le nombre des grossesses adolescentes n’a
pas reculé dans ce pays d’Amérique du Sud, alors même que la diminution des
maternités très précoces était l’un des prétextes invoqués pour
« justifier » l’élimination des enfants à naître.
« La loi d’IVG en Uruguay n'a
pas eu d’impact sur la fécondité des adolescentes », et « il n’existe
pas de changement notable du nombre des naissances » parmi les jeunes
filles, constate une étude du Département d’économie de la faculté des sciences
sociales du pays portant sur l’Evaluation
de la dépénalisation de l’avortement en Uruguay par rapport à la fécondité
adolescente.
Son auteur, Zuleika Ferre, a
analysé les naissances de 2010 à 2013 pour déterminer si l’entrée en vigueur de
la loi avait eu un effet sur le nombre d’entre elles survenues chez des
adolescentes.
Très libérale, la loi uruguayenne
permet l’avortement à la demande au cours des 12 premières semaines de
gestation. Le nombre de naissances hebdomadaires chez des mères adolescentes
est ainsi passé de 67,9 à 66,5 par semaine. Négligeable ou quasi.
L’entrée en vigueur de la loi n’a
pas non plus eu de conséquences sur le nombre de grossesses planifiées ou
non : les grossesses planifiées par les adolescentes représentaient une moyenne
de 22,5 par semaine avant la loi, et de 23 ensuite. Les non planifiées sont
passées de 45,3 à 43,5. Là encore, la variation n’est pas significative.
Si l’entrée en vigueur de la loi
ne semble pas avoir produit de « changement radical du comportement
reproductif » des adolescentes, Zuleika Ferre note que « le nombre
d’avortements réalisés s’est avéré très inférieur aux estimations »
d’avant la loi.
En Uruguay comme ailleurs, le
nombre d’avortements clandestins invoqué pour faire accepter la dépénalisation
de l’avortement a été sur-estimé, ce que la situation des adolescentes en 2013 vient
confirmer à sa façon.
Des données plus récentes publiées
par le ministère de la Santé publique révèlent cependant que depuis l’entrée en
vigueur de la loi, le nombre d’avortements augmente de plus en plus rapidement :
en 2014, 20 % des femmes qui y ont eu recours avaient moins de 20 ans. En au
cours de cette même années, le nombre total des avortements a progressé de
20 %, concernant 12 pour mille femmes de 15 à 45 ans.
Alors que les établissements de
santé doivent informer les femmes candidates à l’avortement des aides qui
peuvent leur être données, seules 9 % d’entre elles ont renoncé en 2014 à
se faire avorter.
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