Après la révélation de l’existence
d’une lettre cosignée par une douzaine de cardinaux inquiets de l’organisation
du synode sur la famille et de la composition du groupe chargé de rédiger le
rapport final, on apprend cette information ahurissante par le biais du journal
allemand Die Tagespost :
tous les jours, une sorte de mini-synode
de l’ombre (« Parallel-Synode ») se réunit à la Maison Sainte-Marthe autour du pape (pour décider
de la marche à suivre pour le synode, le vrai ?) qui se tient à quelques pas de
là. Ces réunions confidentielles réunissent, selon le quotidien allemand,
quelques-uns des pères synodaux et des invités de l’extérieur.
Le
site américain Rorate-Cæli propose une traduction d’extraits de l’article
qui porte dans son ensemble sur les objectifs du synode et s’interroge sur la
teneur des déclarations finales du pape, très attendues et que personne ne
semble connaître. L’information sur les réunions en marge du synode est noyée
dans le corps de l’article : il ne semble pas que le journal allemand en
ait vu l’importance.
Je traduis d’après la traduction
vers l’anglais de Maike Hickson, une consœur de LifeSiteNews aux articles toujours bien pesés et documentés.
« (…) Qui dit quoi, à quel point les
deux fronts se heurtent l’un contre l’autre – et à ce jour, personne n’a nié
l’existence de ces deux fronts – ce qui se passe réellement dans la salle du
synode – ces choses n’arrivent pas jusqu’au public. (…) Ce n’est que dans les
jours à venir que sera révélé combien de pères synodaux veulent quels
changements dans la pratique de l’Eglise. Comme l’a dit il y a quelques jours
devant les journalistes le cardinal Luis Antonio Tagle de Manille, l’un des
quatre présidents délégués du synode : les trois cents évêques ne se sont
pas réunis pour ne prendre aucune décision.
« L’incertitude à propos de l’issue
de ces négociations sur trois semaines est rehaussée par le fait qu’à la maison
d’hôtes du Vatican, Sainte Marthe, se tient une sorte de “synode de l’ombre” :
le pape François se réunit avec des participants au synode et avec des invités
de l’extérieur en vue de leur parler individuellement. Au bout du compte, il
appartient au pape de prendre une décision sur les questions restées ouvertes
et de communiquer sa décision à l’Eglise tout entière dans un texte conclusif.
Mais il s’agit là, à ce jour, de la plus grande énigme qui sous-tende
l’ensemble du synode. (…)
« Donc, puisque la conclusion
formelle du synode est totalement ouverte, cela porte encore davantage sur la
manière et les façons dont le pape exprimera ses mots de conclusion à propos du
mariage et de la famille dans le monde contemporain, sur la base de ce
processus synodal qui s’étend sur deux ans. Il pourra prendre beaucoup de
temps, et écrire un texte post-synodal, comme cela s’est produit lors de la plupart des synodes
par le passé. Mais il peut aussi donner – d’une façon globale, et selon la
forme qu’il choisira – le mot de conclusion à propos du mariage et de la
famille au dernier jour de travail du synode, le 24 octobre.
« Quoi qu’il en soit, pour ce
synode, le Message des pères synodaux au Peuple de Dieu a déjà été éliminé ;
il n’a même pas été besoin d’élire un comité rapporteur approuvé – ce qui
pointe dans cette direction : l’attention de l’Eglise universelle
– et même au-delà – sera pleinement orientée vers le document final du
pape. Certaines rumeurs, selon lesquelles ce document se trouve déjà tout prêt
dans un tiroir, ou est à l’heure d’écrire en train d’être rédigé par un groupe
de travail – ne manquent pas d’une certaine malice, car cela voudrait dire que
le travail accompli dans le processus synodal toujours en cours n’aura été
qu’une consultation factice. Et c’est justement le pape François qui a ouvert
son pontificat avec le vœu de voir les processus synodaux devenir plus
importants par rapport à la conduite de l’Eglise. »
On dira : le pape fait ce
qu’il veut, et il ne lui est pas interdit de consulter des personnes
compétentes. Sans doute. Mais c’est le synode qui est censé l’éclairer, et réfléchir
à la réponse apportée à une question donnée – ou plusieurs.
Or on sait que le synode
extraordinaire de 2014 a été manipulée par plusieurs de ceux qui sont
aujourd’hui aux commandes en vue d’y inclure des questions réglées depuis
longtemps ou carrément sans objet dans un synode sur la famille (les unions
homosexuelles n’étant ni de près, ni de loin comparables à la famille naturelle
et sacramentelle). On a le spectacle de la confusion, des changements de
procédure de dernière minute, d’une « Salle de presse » qui présente
une image très orientée très
partielle de ce qui se passe dans la salle du synode. On a vu les évêques
polonais contraints
d’effacer de leur site internet les propos saillants des intervenants de la
deuxième assemblée générale du synode, la semaine dernière : le cardinal
Baldisseri, secrétaire général du synode, a « rappelé aux pères du synode
que chacun d’eux peut publier sa propre intervention mais pas les textes des
autres ». On a vu, on a vu… On a vu la balance peser presque
systématiquement du côté de ceux qui veulent un changement de
« pastorale » sans toucher à la doctrine. Comme si c’était possible.
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