L’archevêque de Valence, en
Espagne, le cardinal Antonio Cañizares, a critiqué ce qu’il appelle la
« mini-réforme » de l’avortement votée en première lecture par les
Cortes à la demande du gouvernement. Elle se borne à rétablir le principe du
consentement parental pour les avortements sur mineures de 16 et 17 ans (avec
décision finale par le juge en cas de désaccord), laissant en vigueur la loi
Aido votée sous Zapatero. Le cardinal s’est dit « très blessé, peiné et
surpris, tout simplement dans ma condition d’homme de foi, de raison, et en
tant que citoyen d’un pays comme le nôtre ».
« Nous devons dire “oui” à l’homme si nous voulons qu’il y ait un
avenir », lance le prélat dans sa tribune hebdomadaire dans La Razón, où il appelle les
« juges, les experts des lois, médecins et penseurs »
à « se manifester pour prendre la défense de l’homme, de ces enfants
qui ne naîtront pas, et qui comptent pour si peu dans la loi en vigueur, qui
est au fond, d’une certaine manière, confirmée par la réforme minime que le
Partido Popular introduit dans son contenu. »
La mini-réforme à
« déconcerté » un grand nombre de personnes de manière
« notable ». Le cardinal Cañizares évoque les « conséquences
imprévisibles » de la mini-réforme. « On
ne joue pas avec le droit à la vie, il n’est pas négociable », a dit
celui qui porte le sobriquet de « mini-Ratzinger » en raison de sa
petite taille et de sa grande clarté d’expression et sûreté de doctrine.
Imagine-t-on pareille franc-parler
de la part de la hiérarchie catholique en France à propos de
l’« IVG » ? Le cardinal Cañizares accuse vivement le
gouvernement de Mariano Rajoy, affirmant que celui-ci, « en oubliant ses
principes, en se dédisant par rapport à des gestes antérieurs, revenant sur ses
promesses électorales, a approuvé une réforme minime, plus réelle qu’apparente
(sic), de la loi en vigueur qui
consacre le droit à l’avortement ».
Rappelant que ce même gouvernement
l’avait en son temps jugée « inconstitutionnelle », le cardinal
souligne que Rajoy et les siens avaient souligné alors « qu’on le veuille
ou non, l’avortement a à voir avec la mort violemment provoquée d’un être
humain innocent, fragile et sans défense : l’enfant ».
« Avec l’avortement provoqué
on ne construit rien, on ne guérit rien, on n’engendre ni vie ni santé, on ne
fait que détruire un être humain, tout en sapant les fondements même de la
société formée par des êtres vivants sur la base d’un état de droit »,
renchérit le cardinal Cañizares.
« Il n’existe pas et il ne
peut exister aucun droit à éliminer la vie, ni la sienne propre ni encore moins
celle d’autrui, et d’autant moins que celui-ci est innocent, faible et sans
défense », affirme-t-il encore en rappelant les paroles vigoureuses du PP
contre la loi Aido qu’aujourd’hui la mini-réforme « consolide ».
« J’ignorais totalement que
le Partido Popular eut changé de manière aussi radicale à l’égard d’un texte
qu’il avait réprouvé en son temps et qui appartient à l’idéologie de
l’opposition. L’avortement, il faut l’affirmer encore une fois, constitue la
violation du droit le plus fondamental et sacrosaint des Droits de
l’Homme : le droit à la vie, ancré au plus profond de la dignité inviolable
de tout être humain, base de la coexistence des hommes, base de la
société », écrit-il.
« L’avortement viole le “tu
ne tueras pas” absolu inscrit au cœur de la nature humaine et qui appartient à
la “grammaire commune” de l’être humain : l’avortement est la défaite de
l’humanité, de l’état de droit et de l’Etat démocratique, de la médecine, de la
justice – de tous en un mot. »
Le cardinal Cañizares prévoit les
« graves conséquences » de la sanction de la loi sur l’avortement par
le gouvernement au pouvoir en Espagne : « Entre autres, un
relativisme brutal – véritable dictature – qui dévore et qui mine le ciment
éthiqiue de la coexistence sociale, qui mène vers un horizon de vie et de sen
ou rien n’est vrai, bien et juste en soi, et qui engendre une mentalité
incapable de percevoir ce qui correspond à la nature, ce qui est objectif et
valide en soi et pour soi, incapable d’appréhender des principes stables et
universels. »
Cette loi qui prétend instaurer la
liberté finit par refuser la liberté de conscience, poursuit le cardinal Cañizares :
« On y retrouve aussi l’“idéologie du genre” (…), une véritable révolution
culturelle où bien peu de choses restent debout. »
« Je ne peux pas me taire »,
conclut le cardinal, au nom de son « honnêteté intellectuelle » et de
sa loyauté à l’égard de ceux qui exercent le pouvoir, mais aussi du « peuple »
d’Espagne qui comme tous les autres, a besoin de vérité – et qui a la chance de
l’entendre proclamer.
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1 commentaire:
A l'attention de Madame Jeanne Smits,
Aux USA les évêques ont mené un bras de fers contre l'Obama Care qui imposait aux diocèses et structures catholiques le financement d'une couverture sociale comprenant fourniture de remboursement de contraceptifs et d'abortifs.
En France, au 1er janvier 2016 tout employeur devra fournir et payer à minima à hauteur de 50% une mutuelle à l'ensemble de ses salariés ; associations diocésaines et sociétés filiales de ces associations, associations catholiques, comprises.
Savez-vous si la situation est similaire, si sont comprises dans le socle de base à fournir des actes contraires à la morale catholique ?
Savez-vous quelles précautions, dispositions, mesures... ont prises les divers employeurs catholiques ?
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