12 novembre, 2014
On en sait un peu plus sur les stérilisations
mortelles en Inde. Depuis mardi, le bilan s’est alourdi pour passer à au moins
douze morts, voire treize selon les sources, et il semble établi que ce soient
à la fois les mauvaises conditions d’hygiène et le recours à des médicaments
périmés qui ont causé des septicémies graves et souvent mortelles chez la
plupart des victimes.
Il en va ainsi de Nem Bai, 35 ans,
5 enfants, le plus jeune, 3 mois, était encore au sein : c’est en
rentrant du camp de stérilisation organisé samedi qu’elle a été prise de
douleurs qui l’ont torturée toute la nuit. Le lendemain matin son mari la
conduisait à l’hôpital. 20 minutes après avoir été placée en réanimation, elle
était morte.
On apprend que le médecin qui a
opéré à la chaîne 83 femmes samedi, avec l’aide de deux assistants, s’était
installé dans un hôpital désaffecté et sale, et utilisait des instruments
rouillés.
Deux jours plus tard, lundi, un
camp similaire s’est tenu dans la même ville de Bilaspur dans l’Etat indien de
Chhattisgarh, sous la conduite d’un autre médecin. Là, une femme est morte et
plus d’une douzaine se sont retrouvées en état de choc, prises de vomissements.
La répartition des victimes parmi
plusieurs hôpitaux de la ville fait que les autorités publiques se disent
incapables de donner le nombre exact de celles qui sont mortes. Les survivantes
pourraient avoir des séquelles, des problèmes rénaux notamment.
Les opérations de samedi étaient
réalisées par un médecin expérimenté, le Dr Gupta ; en soi le camp de
stérilisation – avec « rémunération » des femmes à la clef,
l’équivalent de 23 $ US – n’a rien d’illégal puisque l’exercice répond aux
dispositions de contrôle de la population mises en place par le gouvernement
indien. Les travailleurs de santé « rabatteurs » reçoivent une somme
un peu inférieure. Le médecin a juste exagéré sur le nombre : en principe un
médecins ne doit pas pratiquer plus de trente interventions par jour. Gupta
fait l’objet d’une information pour avoir causé la mort par négligence.
Près de 4 millions de femmes
subissent des stérilisations chaque année en Inde, encouragées par cette petite
rémunération. Le Chhattisgarh, l’un des Etats les plus pauvres de l’Inde, s’est
vu assigner des objectifs par le gouvernement indien central : 165.000
stérilisations féminines et 26.000 stérilisations masculines pour 2013-2014.
C’est bien le mépris des pauvres
qui guide cette politique.
Mère Teresa et à sa suite les
Missionnaires de la charité ont choisi d’enseigner aux femmes indiennes à
connaître leur propre corps et à pratiquer la régulation naturelles des
naissances, qui permet de promouvoir ou d’éviter une naissance dans le plein
respect de la nature – et de la loi naturelle. Et gratuitement en outre. Une
étude sur ces pauvres en Inde a montré
que les couples qui pratiquaient l’abstinence pendant les périodes fertiles a
montré l’extraordinaire efficacité de la méthode : le taux de grossesse
des 19.483 femmes participant à l’étude était de moins de 1 %.
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