17 août, 2013
Je vous propose ici ma traduction d’un article du Dr Joël Brind,
professeur de biologie et d’endocrinologie au Baruch College de la City
University de New York. Il est également co-fondateur et membre du Bureau du
Breast Cancer Prevention Institute. Il a participé à des études sur le lien
entre avortement et cancer du sein depuis 1992. Texte original et notes ici. – J.S.
Certaines maladies épidémiques
sont causées par des bactéries, les plus petits des êtres vivants. D’autres
sont causées par des virus : des morceaux d’ADN ou d’ARN
« voyous » : ils ne sont pas vivants, mais constituent néanmoins
des séquences d’informations destructrices et infectieuses. Nous connaissons
tous, bien sûr, aujourd’hui, les virus informatiques qui agissent de la même
façon.
Le cancer du sein, à l’inverse,
fait partie de ces maladies « épidémiques » qu’on estime ne pas être
infectieuses. Mais les séquences infectieuses d’informations destructrices sont
bien des virus, et elles n’ont pas besoin d’ordinateurs pour servir de
porteurs. La mauvaise information peut circuler moyennant n’importe quel type
de langage.
Supposez que l’on introduise la
cigarette au sein d’une population qui n’aurait jamais fumé, accompagnée de
cette instruction : « Fumer des cigarettes ne nuit pas à votre
santé. » Cette phrase, qui véhicule une information fausse et
destructrice, finirait bien avec le temps – tout comme un virus
moléculaire – par provoquer une épidémie de cancers du poumon, non ?
Voici un autre exemple :
« L’avortement n’augmente pas le risque de cancer du sein. » Cette
lignée-là du virus de l’« avortement sûr et sans danger » peut-être
remontée au moins jusqu’en 1982, à Oxford en Angleterre, et désormais elle
s’est répandue dans le monde entier.
La très mauvaise nouvelle, c’est
qu’elle s’apprête à prendre la vie de millions de femmes dans les nations les
plus peuplées. Je vais vous expliquer pourquoi.
Le lien entre l’avortement et le
cancer du sein (ABC – abortion breast
cancer) a deux facettes. D’abord, il est universellement admis que le fait
d’avoir un enfant fait décroître le risque de développer un cancer du sein,
parce que la maturation des cellules du sein en cellules galactogènes les rend
moins susceptibles de devenir cancéreuses.
Deuxièmement, la grossesse fait
croître de maniè re
impressionnante le nombre de cellules mammaires qui peuvent devenir
cancéreuses. Une naissance vivante laisse à ces cellules
« progénitrices » le temps de se différencier pour devenir des
cellules plus mûres, plus résistantes au cancer.
Et ainsi, l’avortement provoque
l’apparition de davantage d’endroits dans les seins où le cancer peut commencer
à se développer qu’avant le début de la grossesse.
Une très récente étude a
l’honneur déplaisant de rendre compte du plus fort lien ABC jamais
observé : les femmes bangladaises ayant subi un avortement y apparaissent
comme présentant un risque de cancer du sein multiplié par 20 !
Pourquoi ce risque relatif est-il
si élevé ? Cela vient du fait
que presque toutes les femmes bangladaises se marient et ont leur premier
enfant avant l’âge de 21 ans, et qu’en outre elles allaitent leurs enfants. Par
conséquent, le cancer du sein était pour ainsi dire inconnu au Bangladesh
jusqu’à une époque récente.
Même les estimations les plus
prudentes aboutissent à des chiffres profondément inquiétants pour les nations
du monde les plus peuplées. Si l’avortement double le risque pour une femme de
développer un cancer du sein au cours de sa vie, de 2 % à 4 %, voilà qui
ajoute un risque de 2 % pour l’ensemble des vies. La Chine et l’Inde comptent à
elles seules un milliard de femmes. 2 % d’un milliard font 20 millions !
Sachant que le taux de mortalité atteint 50 % – il est bien plus élevé en Asie
qu’aux Etats-Unis – on arrive à 10 millions de femmes mourant d’un cancer du
sein parce qu’elles ont choisi l’avortement !
De tels chiffres sont assez
effarants pour que les meilleurs chercheurs de Harvard y prêtent attention. Il
y a cinq ans, dans le journal pilote du National Cancer Institute, ils
reconnaissaient : « La Chine est au bord d’une épidémie de cancer du
sein. » Evidemment ils ne mentionnent pas du tout l’avortement. Ils
regrettent plutôt que « certains facteurs de risque liés au développement
économique sont pour une large part inévitables » et appellent à une
« prise en compte urgente de cette maladie dans la planification des
infrastructures de santé futures ». Ce qui signifie principalement :
il faut prévoir mammographies et
centres de traitement, et non pas bloquer le « virus » (qui consiste
à nier le lien entre l’avortement volontaire et un risque accru de cancer du
sein) qui répand le mythe de l’avortement « sûr et sans danger ».
Que ce virus continue de se propager,
voilà ce que confirme une étude niant le lien « ABC » publiée en
avril dernier au Danemark. Christina Braüner et ses collègues ont résumé le
résultat de leur étude ainsi : « Notre étude n’a pas apporté de
preuve d’une association entre l’avortement induit et le risque de cancer du
sein. »
Cela n’a rien d’étonnant puisque
l’étude était construite de manière à la rendre incapable de montrer si cette
assertion est vraie ou non. En l’espèce, ils ont étudié le cas d’un groupe de
femmes danoises en bonne santé jusqu’à l’âge de 50 ans et ont limité la
recherche à l’histoire médicale de celles-ci sur les douze ans suivant le
moment où elles ont rejoint l’étude.
De ce fait, même une femme ayant
eu un avortement, correspondant à la moyenne de la population danoise, aurait
dû survivre en bonne santé pendant 3 décennies avant de pouvoir ne serait-ce
qu’être choisie pour participer à l’étude. Ayant ainsi exclu les plus
vulnérables au sein de la population, les chercheurs ont en outre limité
l’étude aux seules femmes ayant eu au moins un enfant, éliminant ainsi les
femmes les plus exposées au risque – puisque le fait de ne pas avoir d’enfant
est un important facteur de risque pour le cancer du sein.
On se demande quand le monde se
réveillera enfin pour s’apercevoir de la pandémie de cancers du sein qui
commence à se développer sous nos yeux. Le pouvoir des « virus » du
déni continue de nous fasciner.
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1 commentaire:
Autre sujet qui n'est pas sans rapport avec cet article : l'efficacité de l'allaitement comme moyen naturel d'espacement des naissances.
Le point essentiel pour espacer les naissances par l'allaitement, c'est la fréquence des tétées.
Pour en savoir plus, aller sur le blog FAMICATHO et consulter les 2 articles suivants :
http://famicatho.blogspot.fr/2011/07/allaitement-et-espacement-des.html
http://famicatho.blogspot.fr/2011/08/allaitement-ecologique-et-mama.html
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