16 novembre, 2012
Et maintenant, c'est l'Inde qui demande des explications à l'Irlande à propos de la mort de Savita Halappanavar, victime d'une septicémie massive fin octobre alors qu'elle était en train de faire une fausse couche à dix-sept semaines de grossesse.
Dans un article qui fait la une de la page « Google News » en Irlande, l'Irish Examiner de ce jour rapporte qu'un membre du parti au pouvoir en Inde réclame que la loi irlandaise interdisant l'avortement soit modifiée. Une manifestation accusant « l'Irlande catholique » du meurtre de la jeune femme s'est tenue devant l'ambassade d'Irlande, tandis que les médias indiens interrogent des prêtres catholiques pour s'étonner du refus de pratiquer un avortement « pour des raisons religieuses ».
A Dublin, ce vendredi soir, l'ambassadeur de l'Inde était reçu par le vice-Premier ministre, Eamon Gilmore pour parler de la mort de la jeune femme, qu'on devine de rang social suffisant pour déranger ainsi les autorités de son pays…
On croit rêver pourtant. L'Irlande a le taux de mortalité maternelle le plus bas, sans doute, du monde, avec, bon an mal an, 3 morts pour 100.000 directement liées à la grossesse ou à l'accouchement. On ne sait même pas encore avec certitude si la mort de Savita entre dans ce cas de figure, ni si elle aurait été sauvée par l'avortement… En Inde, en 2011, le taux est de 211 pour 100.000. C'est-à-dire que plus de 2 femmes sur 1.000 enceintes ou accouchées vont perdre la vie du fait de leur grossesse.
La mort de Savita est tragique et regrettable ; elle fait peut-être suite à une erreur médicale qui doit être identifiée – la famille de Savita a droit à cette justice. Mais de là à l'exploiter au service de la culture de mort il y a un très grand pas qui semble avoir été franchi de manière concertée. En effet, note Youth Defence, dès le dimanche 11 novembre, une association « Pro-Choix » irlandaise faisait circuler des courriels pour mobiliser ses troupes en vue du moment où l'information serait révélée dans la presse au cours de la semaine.
Le courriel est en possession du Life Institute dont le porte-parole, Mme Niamh Ui Bhriain, rapporte qu'il parle de la mort de Savita comme d'une « information médiatique majeure » à venir dans les jours suivants. Il s'agissait pour Irish Choice Network d'organiser une réunion en vue de déterminer « collectivement » comment le mieux « procéder ». Dès le mercredi, au moment où la mort de Savita était rendue publique par les médias, ICN organisait une manifestation réclamant la légalisation de l'avortement devant le Parlement à Dublin…
Niamh ui Bhriain souligne que l'ICN a reçu des informations concernant le dossier médical personnel de Savita auxquelles il n'avait aucun droit ; qu'il les a obtenus soit par la presse soit par les autorités sanitaires ; en tant qu'organisation de promotion de l'avortement, il semble qu'il ait été prévenu délibérément en vue de mener campagne.
Et ce n'est pas un montage, ça ?
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