04 janvier, 2012
L'actualité hongroise est d'un grand intérêt pour le monde pro-vie : voilà un pays européen qui ose proclamer le respect de la vie à naître dans sa Constitution, et que le monde entier honnit. Ci-dessous le premier article parus dans Présent cette semaine à son propos, le suivant… suit.
Ne l’appelez plus « République de Hongrie » : sa nouvelle Constitution est entrée en vigueur dimanche et elle est devenue, tout simplement la Hongrie. Une patrie, cela existe indépendamment de sa forme politique.
La Hongrie, donc, est devenue par la volonté des deux tiers de son Parlement un Etat qui fait référence explicite à Dieu dans sa Constitution. « Dieu bénisse les Hongrois » dit-elle – et ce n’est rien à côté de son long préambule qui rattache le pays à ses racines et à son identité chrétienne, un cri de fierté (traduit intégralement sur mon blog le 19 avril dernier : ici ; voir aussi ici ).
« Nous sommes fiers de ce que notre roi saint Etienne ait établi l’Etat hongrois sur des fondations fermes il y a mille ans, et qu’il ait fait de notre pays une partie de l’Europe chrétienne. »
La nouvelle Constitution affirme solennellement l’humanité de l’embryon dès la conception :
« La dignité humaine est inviolable. Chacun a droit à la vie et à la vie humaine, la vie du fœtus sera protégée depuis la conception. Les pratiques eugénistes visant la sélection des personnes, transformant le corps humain et ses parties en source de profit, et le clonage reproductif des êtres humains sont interdits. »
Mais elle réserve également le mariage à « un homme et une femme », elle protège la famille, la propriété, l’héritage, soutient la natalité. Et tout en affirmant l’indépendance des Eglises, elle précise : « L’Etat coopérera avec les Eglises dans la poursuite d’objectifs au bénéfice de la communauté. »
Et, non moins important, elle impute la responsabilité des crimes du communisme jusqu’en 1989… aux dirigeants communistes tels qu’ils se sont ressuscités dans le « parti socialiste ».
On parle beaucoup d’objectifs « personnels » du Premier ministre Viktor Orban, qui verrouille le pouvoir de son parti, met les médias au pas et concrétise ses vues sur des territoires perdus au début du XXe siècle. Mais quoi qu’il en soit c’est une Constitution qui s’inscrit clairement dans la reconnaissance de la loi naturelle.
Preuve que même au sein de l’Union européenne, on peut affirmer avec indépendance et souveraineté des vérités à contre-courant…
Oui, mais cela n’ira pas sans difficultés. Orban est accusé d’« isoler » son pays au sein de l’Union, face aux Etats-Unis et au FMI dont il a pourtant eu grand besoin dans des passes économiques très difficiles. C’est pourquoi Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et président des Libéraux au Parlement européen, considère la nouvelle Constitution comme le « cheval de Troie d’un système politique plus autoritaire fondé sur la perpétuation du pouvoir d’un seul parti ».
Comme si l’Union européenne, union soviétoïde d’un genre nouveau, n’était pas en train de confisquer les droits des peuples d’une manière à la fois plus radicale et plus insidieuse ! Comme si un pays qui a vécu pendant des décennies sous la botte communiste n’avait pas le droit de choisir de rompre aussi définitivement que possible avec cette tyrannie effrayante ! Hilary Clinton s’est inquiétée de « l’état de la démocratie » en Hongrie, parce que face à l’idéologie, la volonté de la majorité n’a strictement aucune importance.
Viktor Orban continue de l’affirmer, cette souveraineté, en refusant de se soumettre à Bruxelles sur la question de la banque centrale : celle-ci se doit d’être « indépendante », selon les exigences de la Commission. Vendredi dernier, la réforme de la Banque centrale adoptée a fait passer de deux à trois le nombre d’adjoints du président et retire à celui-ci la prérogative de les choisir, au profit du chef du gouvernement. Le conseil monétaire de la Banque centrale passera de sept à neuf personnes, ses deux membres extérieurs supplémentaires étant, comme quatre autres, nommés par le Parlement, donc par le Fidesz.
Bien entendu, Bruxelles a mis en garde la Hongrie contre l’ensemble de sa Constitution que la Commission entend « évaluer », particulièrement irritée à cause du chapitre sur les crimes communistes, de l’adoption d’une nouvelle loi qui réduit d’environ 300 à 14 les communautés bénéficiant de subventions publiques au profit de religions historiques comme le catholicisme, les nouvelles devant se faire agréer par le Parlement, et de l’exigence d’une majorité des deux tiers au Parlement pour instituer de nouvelles taxes.
Voilà donc la Hongrie sous surveillance, et susceptible d’être sanctionnée.
En attendant, elle fait preuve d’une belle vigueur.
Source : Présent daté du mardi 3 janvier.
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1 commentaire:
Merci de votre vue élaborée et équilibrée!
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